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CHRONIQUE / REVIEW

Cirkus

The Fruits of the Unveil

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Releases information

Release date:

October 10, 2020

Format:

Digital, CD

Label:

From:

Independent

Canada

Marek Deveaux - October 2020

9,0

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TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

CIRKUS est un groupe de musique progressive symphonique originaire du Québec de la ville des Trois-Rivières au Canada. Après un bootleg et deux albums tous excellents voici arrivé "The Fruits Of The Unveil", un opus qui reste dans les mêmes traces que les précédents mais avec plus de recherche et de maturité. ALAIN PROULX est à l'origine de tout ou presque, auteur compositeur, arrangeur, mixeur... L'enregistrement se fait à son domicile dans un studio, l'exécution est parfaitement accomplie, l'acoustique nous invite à l'intimité, et la sonorité délivre des effets excellemment analytiques et équilibrés, les pièces sont mixées à fort volume pour un meilleur rendu sonore, et certains passages ont demandé jusqu'à 18 pistes ! La production sans label ne fait l'objet d'aucune critique. Ma première chronique réalisée pour ce groupe il y a un an avec "Voodooland" m'avait fait découvrir des terres dont je n'avais pas l'habitude de parcourir, une sorte d'entrée en matière dans une sphère où les voix contrastent fortement avec le raffinement musical proposé. Il n'est pas question ici de growl, mais de chants omniprésents aux aspects très masculins se métamorphosant par des passages délibérément déjantés, une sorte de dérapage contrôlée et assumée, mais avec un petit côté redondant parfois... En effet, ce quatuor nous délivre ici comme lors de leur précédent album des partitions théâtrales, des effets cinématographiques, et des senteurs expressionnistes...car cette oeuvre présente souvent un haut niveau de dissonance, de contraste dynamique, des changements constants de textures, ainsi que des mélodies et des harmonies déformées. Les tessitures vocales se rapprochent de MORISSEY (THE SMITHS), PETER MURPHY (BAUHAUS), PETER HAMILL (VDGG) voire de DAVID BOWIE.

L'instrumental est largement représenté par les influences de GENESIS et de YES par bribes. Les textes sont bourrés de poésie et nous parlent entre autres de rédemption dans la douleur, de certitude dans la beauté de la lumière et des cieux, d'anges déchus et du malin... mais avec l'espérance pour point central. Voyons voir de plus près si ces fruits nous dévoileront quelques petits secrets gourmands...

Une petite farandole "mellotronée" débute "Alternate Pleasures", une voix grave et sans concession nous exhorte de succomber aux tentations tribales et de laisser libre cours à nos folies. Une jolie mélodie vient ensuite nous titiller les oreilles avec un clavier tempéré remaniée par une orchestration sautillante et un tantinet enjoué. Le chant devient doux et harmonieux comme une libération s'en allant auprès d'un feu de joie battu par un rythme vaudouesque et endiablé. Grâce aux paroles et au ton employés cette pièce dégage un sentiment de conscience exacerbée, une mise en lumière de la réalité de nos aspirations contenues et non assouvies, un scénario cinématique superbement réalisé grâce à des myriades de claviers et des chants profondément justes et authentiques ! (9/10). Une voix chancelante en bord de rupture nous aborde avec "Intimate Behaviors" et nous parle d'amour immuable et indestructible. Les bouches s'arrêtent subitement pour laisser place à une guitare rapide et heavy bien amenée, reprise par un corpus jubilatoire... mellotron, claviers, voix multicouche. Les harmonies s'envolent haut dans le ciel avec des gorges qui chantonnent à la manière des MAMAS AND THE PAPAS transmettant ainsi toute l'essence d'une pièce réussie ! La fin sera reprise avec les mêmes couplets et quasiment sur le même ton qu'au début (8,5/10).

"Room With a View" est une complainte relatant les tourments intérieurs de l'homme se libérant de toute emprise après avoir affronté le mal incarné, c'est aussi une valse moderne au refrain réussi, des envolées classiques à la DVORAK, des arrangements abonnés à GENESIS, une voix théâtrale façon PETER GABRIEL, et une coffrée aux intonations de MORISSEY. L'ensemble administre un morceau particulièrement original et agréable (8,5/10). "Winding Streams" nous invite par un beau petit poème à croire à la force de la vie et aux espérances du coeur, illustré par une courte chanson simple et mélodique, mais attachante (7/10).

"Red Moon on Black Church" commence comme une samba Brésilienne à la sonorité "santanesque", une voix monotone poétise sur le moment venu de la mort, un vers bien tourné m'interpelle : "Nus nous sommes, libérés de la luxure"... Une guitare lento et acide joue en arrière-plan, l'arrangement se fait solennel et délivre un air brésilien triste et émouvant, le ton et le tempo donnés ressemblent à une marche funèbre, on ne peut pas dire que la joie et la bonne humeur soient de mise ici ! (7,5/10). Dans "Highly Blinded Faiths" C. LUCAS PROULX nous accueille tout en douceur avec autour de lui des feulements et des voix surplombant son timbre bas et harmonieux jusqu'à 2:30. Ce passage mélodique aurait pu être joué comme une musique pop avec un tube à la clé, mais ici il faudra tendre l'oreille pour trouver tout le potentiel de ce refrain et de ses arrangements cachés par une espèce de flou artistique admirablement construite, mais qui aurait pu être répétitif pour le coup...! Un petit air rock minimaliste avec un orgue en point d'appui poursuivra sa progression vers un contraste saisissant et rare comme une alarme venant des cieux, interrompu par le souffle des anges... et oui rien que ça ! Le refrain initial sera rejoué en mode sautillement et clôturé par des guitares rythmées dans le style de LA BATTERIA (9/10).

"A Moment in Time" est une courte petite mélodie chantée avec beaucoup de grâce accompagnée de synthés et de mellotron, un interlude où la poésie s'inscrit en parabole (7/10). "The Woods of Given Death" est une nouvelle complainte avec des chants plus ou moins harmonieux, une partie guitaristique à la PINK FLOYD viendra agrémenter cette partition maussade et exsangue. L'extrême n'est pas toujours où on pense le trouver, et je pense qu'ici nous avons atteint le point culminant du désespoir... Intrinsèquement ce morceau n'est pas mauvais mais il ne rentre pas dans mes cordes... (6/10). "Toss a Coin" arrive en saccade et se synchronise à l'organe bien articulée de notre crooner, aidé par ses confrères débitant ainsi les couplets un à un, poursuivi par des synthés aux sonorités de JEAN-MICHEL JARRE en cadence avec une batterie placée bien en avant. Le corpus s'emballe et nous joue des arpèges à deux guitares pour conclure en beauté ce jet admirablement réalisé ! (8,5). "Upward to Know" commence gaiement avec une cadence rapide sur des voix féminines "mellotronées". Le chant toujours aussi solennel nous évoque des légions d'archanges (je suppose) partant pour déverser l'espoir et la miséricorde sur la terre... Ce titre nous évoque le firmament en nous transportant très haut avec une voix particulièrement expressive et bien secondée, étayée par de sublimes claviers et une gratte qui s'envole dans des arpèges éclatants comme pourrait le faire STEVE HACKETT (8,5).

Cette oeuvre désorientera plus d'un auditeur à la première écoute, il faudra s'armer de patience et bien fouiller, car ici rien n'est laissé au hasard, tout est calculé et soigneusement arrangé pour une découverte progressive, aussi bien dans les textes que dans les harmonies musicales. Des poèmes aux oripeaux bibliques hautement spirituels qu'il faudra éplucher avec précision pour en tirer toutes les teneurs, des accords raffinés mis en exergues par des voix brutes comme le bois donnant l'impression qu'il est encore vivant. Cette sensation que le principal leïtmotiv est le contraste, comme si le groupe voulait faire remonter l'essence musicale par le biais d'exagérations vocales parfaitement maîtrisées. CIRKUS nous donne ce qu'il sait faire, et il le fait comme un groupe parmi les grands. D'excellentes découvertes en perspective, bonne écoute !

    1. Alternate Pleasures (11:29)
    2. Intimate Behaviors (7:41)
    3. Room With a View (6:21)
    4. Winding Streams (2:47)
    5. Red Moon on Black Church (7:54)
    6. Highly Blinded Faiths (9:23)
    7. A Moment in Time (1:43)
    8. The Woods of Given Death (5:56)
    9. Toss a Coin (6:25)
    10. Upward to Know (11:03)

PISTES / TRACKS

musiciens / musicians

- Alain Proulx / Bass guitars, keyboards, percussion, lead & backing vocals
- Serge Doucet / 6 & 12 strings guitars
- C. Lucas Proulx / Lead & backing vocals
- Martin Vincent / Drums

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