CHRONIQUE / REVIEW
Kyros
Celexa Dreams
Releases information
Release date:
June 19, 2020
Format:
Digital, CD, LP
Label:
From:
White Star Records
Royaume-Uni / UK
Alain Massard - August 2020
9,4
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
KYROS est un groupe né sous le 1er nom de SYNAESTHESIA avec Adam WARNE aux manettes; un jeune surdoué qui mélangeait des structures musicales provenant d’IQ, de FROST, d’ARENA et surtout de PORCUPINE TREE. Il combinait du son moderne alternatif avec synthés en avant jusqu’à ce qu’il change de nom en KYROS ( renouveau plus autres groupes se revendiquant du nom!) amenant des sonorités plus expérimentales, de l’avant garde alternatif selon moi, basé surtout sur des riffs énergiques montés sur une base rock prog new wave; un vivier créatif en quelque sorte avec ambiances fleurant bon la pop des 80’s sur des dérives progressistes, un rêve d’imaginer SIMPLE MINDS, DURAN DURAN ou ORCHESTRAL MANOEUVRES IN THE DARK se mettre en leur temps au prog; du MUSE et Steve WILSON en arrière fond. Un changement assez radical qui peut rebuter certains fanas du genre dino-prog car le son est ici bien plus moderne et enjoué. Cet album est le 3e CD, le 6e si l’on compte leurs EP et singles. Le titre parle bien entendu de cette petite molécule miracle censée traiter des dépressions.
“In Motion” ouvre le bal avec un titre orienté pop-prog-new wave des 80’s; un titre limite dansant et funky avec claviers et basse en avant, les percussions achevant de mettre le feu; l’électronique est mis en piédestal et l’on peut se demander quel groupe l’on écoute; c’est déroutant et le saxo en solo finit de nous achever jusqu’à un retour très SIMPLE MINDS en fait voire de DURAN DURAN. “Rumour” part sur les mêmes bases très dansantes, énergiques et aussi à sonorités très fortes surtout au niveau percussions; le refrain accroche tout de suite, les claviers deviennent aériens, clairs, cristallins, la voix d’Adam syncopée qui peut vous mettre en transe; je trouve ici que KYRIOS se permet d’explorer des sons encore plus dansants que ce que LEPROUS a osé faire dernièrement, mais bien mieux personnellement que les errements de NO-MAN. “In Vantablack” déboule avec l’un des deux morceaux phares à plus de 10 minutes: on est irrémédiablement loin du SYNAESTHESIA qui flirtait avec PORCUPINE TREE, ARENA ou IQ; ici l’ambiance est bien plus gaie, animée et moins introspective; ce titre vous fait partir sur la route avec le groupe en entier et les acharnés progueux des origines ne pourront être que bluffés de la dérive progressive que ce titre transpire; quelques touches de FRANKIE GOES TO HOLLYWOOD ou de son fils par-là, du synthé-trompette qui te pose question, une basse limite disco, puis une dérive à mi-parcours qui devient hardeuse, folle, enivrante, qui vous fait dresser les poils de vos cheveux (j’espère que vous en avez encore!!), en tout cas cette dérive est purement orgasmique et ne demande qu’à être écoutée dès sa fin; le final rentre plus dans un concept néo-prog avec piano et voix douce qui me remémore certaines mélodies typiques du GENESIS là; le retour final est plus symphonique et pose question sur l’orientation du groupe qui vient de sortir l’une des plus belles pièces de l’année 2020, bluffant et sidérant! “ Ghost Kids” pour un interlude enchaîné, l’un des points forts de ce groupe hors norme, et une atmosphère sidérale suivi d’un solo guitare venue d’ailleurs, et l’on enchaîne sur “Phosphene”, lente ballade qui monte en crescendo avec voix en avant, une marche en avant pour se réconcilier, un titre trompe l’oeil rempli au niveau musicalité, lourd, dense et accaparant; un titre qui permet de reposer ses oreilles sans se perdre toutefois.
“Technology Killed The Kids III” une suite à “Vox Humana’, lui aussi enchaîné, un plus pour cet album et pour le groupe, qui fait rêver à une écoute sur scène, morceau S-F au départ, titre plus calme, intimiste alertant sur les dangers et dérives du web; une montée soudaine musicale avec riffs lourds qui me rappelle d’un coup certains titres du maître ZAPPA, quelques notes de NINE INCH NAILS même, un peu d’XTC en plus hard avec ce refrain bien ciselé, un peu même du GENESIS “Duke” ou “Abacab”, la fin devient envoûtante avec un riff mitrailleur qui dénote et qui fait oublier la comptine imaginée du début. Une explosion occasionnelle de lourdeur, de créativité et d'imprévisibilité ai-je lu quelque part, c’est tout à fait ça. “Sentry” débarque avec un titre éthéré, aérien, voix mixée, rythmique lourde mais bien pop, un peu de RUSH que l’on a trop oublié comme groupe phare progressiste, du HAKEN bien entendu dans ses dérives prog et pas mal de notes fruitées du VOYAGER, prog-métal mélodique surfant lui sur TOTO, DEPECHE MODE et ETERNITY X, voire aussi quelques touches d’OCEANSIZE, de l’électro-pop-prog tout ça! “Two Frames Of Panic” part lui sur une sonorité purement bellamyienne avec du MUSE en plein dans les oreilles! Le style tire aussi quelques notes sur le rock opéra à la QUEEN ce qui prolonge de fait la ressemblance, les instruments sont mis en avant avec toujours cette débauche de rythmes syncopés un peu dans le genre final de feu d’artifice.
“UNO Attack” continue sur la même lignée avec synthés en avant puis guitare incisive limite djent par instant; mon dieu quel son en tout cas; ici un titre instrumental endiablé qui synthétise encore un peu plus tout ce qui peut avoir été créé ces dernières décennies, en fait je dirais même distiller au lieu de synthétiser car on a ici le meilleur en concentré, donc ce n’est plus un fac simulé ou un bis-repetita d’un autre groupe, ni même une fusion, juste une distillation musicale pour donner une musique des dieux. “Her Song Is Mine” finit l’album avec une ballade romantique et nostalgique au piano, une voix hors contexte, un titre de fin de film, euh de fin de CD ou d’album digital, à la fois douce et prête à repartir sur des contrées plus explosives; un titre qui ramène de fait au concept album, morceau qui peut rappeler un peu la fin du film “Brazil” avec sa petite ballade toute innocente; un titre pris à part qui dénote mais qui ici remet le PROG à l’honneur pour l’ouverture musicale, allez juste pour la fin souvenir sur un peu de JAPAN pour vous faire réfléchir, juste avant le refrain très pompeux et aérien final. Attention le silence qui suit provient aussi de l’album!
KYROS étend ses gammes musicales et ne propose plus seulement des souvenirs de groupes dans lesquels on a pu baigner, il a composé ici un son novateur impressionnant synthétisant et distillant la substantifique moelle musicale. Une expérience excitante avec de la musique nouvelle qui rajoute au prog en général un autre tiroir, celui de l’électro-pop-new wave-prog. Du son qui peut vous rappeler RUSH, GENESIS, KINO, SIMPLE MINDS ou DEPECHE MODE en passant par Steve WILSON ou MUSE, c’est quand même prodigieux. Cette ouverture d’esprit ne peut être qu’applaudie même si je regrette en mon for intérieur le son de SYNAESTHESIA. Pour en finir, cet album après déchiffrage risque d’être l’une des meilleures parutions de l’année tout simplement, quoiqu’on en dise car cette synthèse synthé-pop amène un tiroir prog nouveau dans le monde toujours grandissant du PROG.
Un must!
- 01. In Motion (5:35)
02. Rumour (4:33)
03. In Vantablack (14:00)
04. Ghost Kids (1:16)
05. Phosphene (5:37)
06. Technology Killed the Kids III (10:10)
07. Sentry (4:03)
08. Two Frames of Panic (5:52)
09. UNO Attack (5:24)
10. Her Song is Mine (5:43)
Total Time: 62:15
PISTES / TRACKS
musiciens / musicians
- Adam Warne: Vocals, keyboards
- Robin Johnson: Drums, percussion
- Peter Episcopo: Bass, vocals
- Joey Frevola: Guitars