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CHRONIQUE / REVIEW

M'Z

L'Autopsie du Dogme

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Releases information

Release date:

July 28, 2020

Format:

Digital

Label:

From:

Independent

France

Mario Champagne - October 2020

8,0

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TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

Mathieu TORRES, leader du projet « M'Z » pour lequel il est guitariste et claviériste, sévit de nouveau en 2020, et cette fois ci, il s'est entouré d'une équipe plus consistante, qu'il appelle sa famille musicale, afin de produire une chanson qui aura très peu de chance de passer sur les ondes radio commerciales avec ses 55 minutes et 55 secondes. Un titre impressionnant issue de l'imagination fertile de ce toulousain qui vous invite dans les méandres d'un inventaire « pluri-stylistique » où se croisent, s'entremêlent et se côtoient métal, jazz, punk, « dance music », électro, pop, grunge et musique de film, et j'en oublie !


Au départ, « L'Autopsie du Dogme » frappe l'imagination par son inquiétante couverture, ornée d'une effigie axée symboliquement sur une paréidolie à l'aspect mortifère, totem précurseur de la grande faucheuse qui s'attaquera aux racines du mal de l'industrie musicale, commerciale à outrance, à l’aube de sa disparition alors qu’elle entame sa lente agonie. TORRES, dans sa satire, critique l'industrie musicale, et je cite « qui n’a d’artistique que la matière première qu’elle exploite jusqu’à son extraction totale comme toute bonne industrie à l’ère du néolibéralisme sans contre-pouvoir. » On comprendra ici que la matière première correspond au talent d'artistes, jetables après consommation, afin d'inonder les ondes de fast-food auditif sans saveur afin de générer du blé. Bon! Vue le but de la chanson, TORRES peut faire une croix sur la radio commerciale ! Mais on se doute bien que cela ne lui fasse pas un pli !

Alors, qu'est-ce que ça dit 55 minutes 55 secondes avec M'Z ? Déjà, faudrait penser à prendre ses précautions, avant de commencer l'écoute, car ce serait bien dommage de briser la magie en mettant sur pause, pour une histoire de vessie. Musicalement parlant, cela démarre en mode totalement déjanté dans une démarche carrément affranchie de toutes règles, avec son ballet de saxophones et de clarinettes, dans un chaos de discussions en mode multilingue qui vont dans tous les sens, dans un style très similaire à un groupe russe, DETEITI, dont j'ai chroniqué un album l'an dernier, et qui comme M'Z, incorpore dans ses pièces des phrases dites par des gens célèbres et ce, pour notre plus grand bonheur. Ici, avec M'Z, on reconnaîtra Coluche, des journalistes télévisuels, des politiciens, et pleins de français de France pour lesquelles je n'arrive pas à placer de visages sur les voix ! Après le chaos, la symphonie avec le grand orchestre, une atmosphère de cirque, mais une belle œuvre où s'invite sans sonner un rythme « électro dance », et M'Z s'amuse à nous étourdir, avec sa balle de ping-pong et son déroulement mélodique qui change continuellement d'aspect. On passe par des moments légers, des moments plus sérieux. La guitare est agile et bien entourée, dans une ambiance presque « lounge », mais cet hyperactif du son, décide de faire du « world beat », en mode tribal moderne et décomplexé. On dirait qu'il ne peut rester sur un style particulier plus de deux minutes sans changer de direction, biaisant les trajectoires pour rebondir sur un autre air d'aller, ce qui fait sa grande originalité car malgré tout, toutes ses transitions stylistiques sont maîtrisées parfaitement et cela glisse dans l'oreille pour notre plus grand bonheur. Quand on passe d'un style pratiquement oriental à du grunge en une fraction de seconde, et qu'on enfile avec un rock progressif planant, qu'on passe à du « heavy » métal de haute voltige, les « WTF » (excusez là!) vous assaillent, jusqu'à ce que le « growl » vous réveille pour ne pas manquer le prochain solo de guitare ! Je suis ravi et épuisé, et je ne suis même pas au quart du titre !

Bon, je ne vais pas vous faire un commentaire détaillé jusqu'à la fin car ce n'est pas un match de hockey, même si la durée est similaire ! Mais attendez-vous à des transitions improbables, un jeu de guitare inventif à la recherche de notes atypiques, des guitares molles et désaccordées à la Beck HANSEN, des effluves du Moyen Orient, des percussions programmées fouillées, folichonnes et dépareillées, des sections chantées en anglais et en français mais on ne comprends pas toujours ce qui se dit, des percussions cristallines tout en écho, des tournures cinématiques, d'excellents passages « heavy » qui se métamorphosent en « Prog » métallique, des passages jazzy assez bien réussis et pour lesquelles ils ont capté toute mon attention, par moment un chant à la Bowie, un violon qui se plaît dans les hautes aigues dans un passage dramatique et intense, des voix de dessins animés, du « electro dance prog », des bagarres de matous, du « hip hop », des orgasmes, des « Oh Oui », des « Oh Yes ! », des « My God ! », du « sax » aventurier, une trame sonore symphonique digne d'un conte de GRIMM, un solo de piano digne d'un grand compositeur, du classique dans le style TCHAIKOVSKY, un semblant de chorale d'église, du bal musette, des bruits de bouches, de la musique indienne, et tout cela sans être exhaustif évidemment !

Si vous tentez l'expérience, « L'Autopsie du Dogme » est un énorme « puzzle » où chaque écoute vous permettra de découvrir de nouvelles pièces dissimulées dans la masse. On a ici affaire à un fou furieux ou à un furieux génie, ou les deux ! Ce titre de plus de 55 minutes se veut vraiment une expérience à vivre. Inclassable. Déstabilisante. Drôle. Rebelle. Les amateurs de « Rock in Opposition » vont adorer. Pour ma part, j’ai bien apprécié cette démarche « Zappaesque » où tout y passe ! Une belle broderie sans faux raccords d'un individu qui trace sa route et son style propre, et qui mériterait plus d'exposition, et tant qu’a baigné dans ce mode pamphlétaire, soyons franc, beaucoup plus que l'ensemble des porte-voix de « pop » insipide artificielle qui décérèbrent la population avec leur bouillie auditive convenue. Bravo Mr TORRES! Si vous voulez goûter à a cette œuvre, pour en avoir un aperçu, je vous suggère de pointer entre la 38e et la 45e minute, pour la quantité de changements de style et pour ce beau passage en mode cinématique, impressionnant, avant de repasser en mode « électro dance ». Savourez! En espérant que vous vous amuserez autant que moi. Bonne écoute!

    1. L'autopsie du dogme (55:55)

PISTES / TRACKS

musiciens / musicians

Stephanie ARTAUD – Pianos and Vocal
Hugo LEMERCIER - Oud
Julien LANGLOIS – Saxophones, Clarinets and Vocals
Baptiste SEGONNE - Drums
Camille BIGEAULT - Drums
Laurent AVIZOU - Guitar
Matthieu PAOLINI- Flute and Vocal
Yannick COGNET- Flutes and Saxophone
Mathieu TORRES – Computer Assisted Music, Guitars and Vocals

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