CHRONIQUE / REVIEW
Mandoki Soulmates
Living In The Gap / Hungarian Pictures
Releases information
Release date:
October 11, 2019
Format:
CD, Digital, Vinyl
Label:
From:
Sony Music - Red Rock Production
Multi
Marek Deveaux - August 2020
8,7
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
Alors qu'il était jeune musicien de Jazz Rock en résidence à Budapest LESLIE MANDOKI qui est d'origine Hongroise a fui son pays et la dictature en 1975 en empruntant un tunnel frontalier pour s'installer définitivement en Allemagne. Après dix ans d'interruption sans enregistrement studio ce batteur qui n'en est pas à son premier coup d'essai nous propose un double album Jazz Rock/Fusion doublement conceptuel sur le tribalisme. Cette oeuvre est à elle seule une encyclopédie pour le côté éclectique des compositions et des genres présentés, et une sorte d'annuaire grossissant à chaque épreuve contenant des noms d'artistes célèbres et renommés. Leslie a réussi à la fois le tour de force et le pari de réunir sur le même album ses héros musicaux comprenant un line up riche et impressionnant, voyez un peu cette liste non exhaustive et spectaculaire : le chanteur BOBBY KIMBALL et le batteur SIMON PHILLIPS tous les deux issus du groupe TOTO , le chanteur DAVID CLAYTON-THOMAS et le guitariste MIKE STERN venant tout droit de BLOOD SWEAT & TEARS, le multi-instrumentiste JESSE SIEBENBERG et le saxophoniste JOHN HELLIWELL arrivant ensemble du côté de SUPERTRAMP, le guitariste AL DI MEOLA, le chanteur et flûtiste IAN ANDERSON du groupe JETHRO TULL, le chanteur guitariste CHRIS THOMPSON de MANFRED MANN EARTH BAND, le chanteur compositeur JACK BRUCE du groupe CREAM, le trompettiste RANDY BRECKER qui a joué pour BILLY COBHAM, BRUCE SPRINGTEEN et bien d'autres... le claviériste TONY CAREY de RAIMBOW, STEVE BAILEY un des meilleurs bassistes de sa génération, le saxophoniste BILL EVANS qui a été membre du groupe de MILES DAVIS dans les années 80, les autres musiciens ne sont pas en reste et nous démontrent tout leur talent au fil des écoutes. A vous de refaire le puzzle de qui chante ou joue dans quel morceau, je vous suggère une petite soirée entre amis, ça pourrait faire l'objet d'un jeu très amusant ! La production est exemplaire, et la qualité du son est remarquable, car les pistes reçues en compression mp3 me donnent vraiment le sentiment d'écouter mon lecteur en position DAC ! Voici un résumé de mes sensations auditives :
Le titre éponyme "Living in the Gap" démarre joyeusement par un rythme funky accompagné par des voix grooves et des saxos jouant à l'unisson. La suite sera reprise par des démonstrations intéressantes de solos de Jazz vocaux, de Jazz guitare acoustique et d'orgue Hammond, on rentre ici directement dans le vif du sujet ! "Young Rebels" fait penser à la rue, plus exactement aux jeunes des rues de Harlem avec une belle mélodie et des chants à plusieurs dans le style des années 70', des saxos et un piano classieux nous transposent dans cette ambiance rétro, morceau très agréable ! "Turn the Wind" est chanté et joué façon Country pour nous montrer d'où vient le vent, et le refrain pour nous indiquer sa direction à prendre par une petite rengaine chantée à plusieurs qui nous fera penser à un hymne joliment réussi. "Where We Belong" commence doucement comme une chanson intimiste avec des intonations à la KANSAS assistée par un piano et une clarinette chaleureuse, puis ça s'énerve pour groover harmoniquement avec des cuivres sous haute tension, c'est agréable et bien fait ! "Let the Music Show You the Way" me fait penser à une chanson caritative qui pourrait ressembler à "USA for Africa", avec de nombreuses voix différentes qui se relaient chacune à leur tour pour chanter à l'unisson par passages, les voix y sont facilement reconnaissables. C'est sympa et gai, mais là on rentre un peu trop dans la simplicité. "Too Much Pride" nous fait une nouvelle fois naviguer dans le jazz rock/fusion, toute la panoplie instrumentale est mise en oeuvre, des solos d'instruments à vent, de guitares acoustiques et électriques à la JEFF BECK se déversent à grand renfort autour d'une voix rauque, aidée par des rifs de trompette et des rythmes funky omniprésents.
"Old Rebels" est effectivement une chanson pour anciens qui ont de la bouteille et vécus leur révolution, l'entrée d'un harmonica nous mettra dans cette ambiance vintage avec des voix plaintives et matures retraçant les erreurs du passé. Une belle six cordes à la U2 viendra surplomber cette atmosphère blues/groove/pop. Avec "Welcome to Real Life" une ambiance détendue viendra d'emblée vous faire penser aux vacances, une voix langoureuse se joindra à un tempo régulier pourvue d'instruments à la composition luxuriante et intrusive. A 3:12 ne manquez surtout pas une percée de deux minutes légèrement hard et jouissive. Des voix miraculeusement harmoniques assistées d'un orgue Hammond acéré viendront agrémenter ce passage extraordinaire et magique rempli de bonnes idées… quel morceau ! On redescend un peu sur terre avec "Hottest Queen of Cool" qui débute un peu comme "Summertine" de GERSHWING, poursuivi par un petit rythme reggae et des chants à la teneur groove et répétitive, ça s'écoute bien tout de même ! Une trompette éclatante sert d'entame à "Wake Up", la belle voix de JULIA MANDOKI reprend la main avec des airs Jazz/funky où viennent se greffer divers instruments à vent soutenus par des rythmes endiablés, un solo de trompette incisif viendra agrémenter cette partition. "Mother Europe" est quasiment un bis repetita du cinquième morceau avec les mêmes arguments déjà évoqués. Avec "I'm Not Your Enemy" les instruments de musique se réveillent un à un comme pour sortir d'un long sommeil, l'orgue Hammond ouvre en premier ses touches, puis suivent la guitare électrique, la basse, la batterie, l'ensemble est discordant mais se coordonnent avec l'arrivée de la douce voix de JULIA MANDOKI qui s'intègre parfaitement dans une atmosphère instrumentale temporisant un jazz/funky léger et aéré, c'est subtil et ça se savoure comme une bonne glace à la pistache.
Toutes les pistes du second opus se suivent sans interruption. "Sessions in the Village" débute ce deuxième album par une entrée pianistique de musique classique moderne avec un accent Hongrois à la BELA BARTOK, le piano s'arrête pour faire place à un petit air champêtre et joyeux (flûte, hautbois, accordéon, clavier) et repris par le chant clair de Julia, soutenu par le contraste saisissant d'un orgue Hammond brûlant façon ELP. Tous les instruments prennent ensuite leur part du gâteau un à un pour jouer dans tous les sens comme affolés, le final apparaîtra comme un conglomérat d'instruments qui nous évoquera un petit air à la KARFAGEN. "Utopia for Realists" continu avec une voix d'homme chantant tranquillement une plaisante mélodie, qui sera reprise en choeur avec dynamisme, l'engouement général fera plaisir à entendre. Nous voici arrivés dans le moment fort de cet album avec "Transylvanian Dances", tant par la durée que par les prestations proposées. Les 19:02 sont divisés en quatre parties distincts, la première qui dure environ quatre minutes est un condensé de genres bien différents, mais surtout axée sur la musique classique moderne. Il s'agit d'une hybridation particulièrement bien réussie, qui nous évoquera STRAVINSKY ou "Supper's Ready" de GENESIS pour le rythme, KARFAGEN et GERSHWIN pour la musique, avec une clarinette et une trompette en électrons libres. Le second challenge se positionne dans l'émotion avec ses longues fresques de guitare acoustique et de violoncelle teintées de folklore Espagnol et Hongrois, secondées par une musique légèrement médiévale. La troisième fraction est une sorte de danse clairement Transylvanienne, avec son mouvement typiquement cadencé slave et rapide, ce tempo bouillonnant atteindra son paroxysme jusqu'à l'entrée d'une guitare heavy, qui mettra cette "mazurka" en exergue. Le final sera chanté et atmosphérique.
"You'll Find Me in Your Mirror" est une chanson avec voix, accordéon, guitares et violons, c'est simple mais fort sympathique. "Return to Budapest" s'engage dès le début dans une musique chantée de façon médiévale et folklorique avec les instruments qui vont avec. La voix de Julia refait à nouveau surface pour vocaliser dans le même registre, une flûte jazzy reprendra le relais jusqu'à terme. " Barbaro " porte bien son nom avec son intensité et sa cadence Prog Jazz lourdement appuyée, une trompette omniprésente nous rappellera qu'on parle bien ici de fusion. Un piano à la GERSHWIN (encore) sera chaperonné par un melting pot d'instruments tirant dans tous les sens, bon morceau complexe et délirant. "The Torch" est l'hymne final de ce double opus, une jolie chanson accompagnée d'un piano et d'un saxophone. Les cordes vocales du Monsieur arriveront à nous emporter jusqu'à ses plus beaux retranchements grâce à son magnifique grain de voix.
Le premier mot qui me vient est : enthousiasmant! En effet j'ai été enthousiasmé par le travail fourni par toute l'équipe, par la qualité des compositions et de ses arrangements, par le professionnalisme de chaque musicien, par la quantité d'instruments de musique mis en oeuvre et de chanteurs présents sur le plateau, mais surtout par leur omnipotence sans faille. Deux ou trois morceaux me semblent un peu léger par rapport à la qualité d'ensemble, mais ce sera mon seul point négatif. N'hésitez pas à vous laisser imprégner par cette musique éclectique interprétée par des virtuoses mondialement connus !
- 1. Living in the Gap (7:06)
2. Young Rebels (4:25)
3. Turn the Wind (5:17)
4. Where We Belong (5:05)
5. Let the Music Show You the Way (4:12)
6. Too Much Pride (6:54)
7. Old Rebels (4:43)
8. Welcome to Real Life (7:45)
9. Hottest Queen of Cool (3:46)
10. Wake Up (4:25)
11. Mother Europe (3:40)
12. I'm Not Your Enemy (8:47)
Total Time 66:05 (Living in the Gap)
1. Sessions in the Village (6:50)
2. Utopia for Realists (2:09)
3. Transylvanian Dances (19:02)
4. You'll Find Me in Your Mirror (2:35)
5. Return to Budapest (4:36)
6. Barbaro (4:32)
7. The Torch (5:51)
Total Time 45:35 (Hungarian Pictures)
PISTES / TRACKS
musiciens / musicians
- Leslie Mandoki / Vocals, drums, percussion, udu
- Bobby Kimball / Vocals
- Chris Thompson / Vocals
- Ian Anderson / Vocals and flute
- Jack Bruce / Vocals and bass
- Peter Maffay / Vocals
- Nick van Eede / Vocals
- David Clayton-Thomas / Vocals
- Julia Mandoki / Vocals
- Al di Meola / Guitars
- Mike Stern / Guitars
- Randy Brecker / Trumpet, flugelhorn
- Ada Brecker / Tenor and soprano saxophone
- Bill Evans / Tenor and soprano saxophone
- John Helliwell / Saxophones, clarinet
- Till Brönner / Trumpet
- Cory Henry / Hammond, piano & Rhodes
- Simon Phillips / Drums
- Tony Carey / Vocals, Hammond & piano
- Jesse Siebenberg / Vocals
- Richard Bona / Bass, vocals
- Steve Bailey / 6-string fretless bass
With:
- Szakcsi Lakatos Béla / Grand piano
- Edvin Marton / Violin
- Fausto Beccalossi / Accordion
- Max Merseny / Alto saxophone
- Gyula Papp / Piano, Hammond