POLIS, ce groupe allemand qui se spécialise dans le rock progressif avec des instruments d’époque et qui chante en allemand, nous offre ‘WeltKlang’ (le monde du son). Lentement mûri, cet album paraît 6 ans après leur dernier. La signature caractéristique est toujours présente, du rock solide, traditionnel, avec une instrumentation classique et ce bel équilibre entre le ‘hard rock’ et le rock plus mélodique. La pochette est digne des années 70. ROSCHER utilise très bien sa très belle voix et on a droit à plusieurs harmonies aussi. Les claviers sont exquis et bien dosés. La guitare couvre tout le territoire du romantique au métal. Et l’apport du bassiste et du batteur est très ressenti et complémentaire. On sent une belle cohésion dans tout le groupe. On n’essaie pas de copier un style mais on utilise tous les artifices qui caractérise le rock progressif pur et dur. Autre fait intéressant, ils enregistrent dans le fameux studio Real World de PETER GABRIEL.

Dans le détail on ouvre avec un rock moderne et accrochant qui m’a rappelé AMPLIFIER mais qui apporte rapidement des orgues classiques comme on les aimait du temps de DEEP PURPLE ou URIAH HEEP. Très réussi comme entrée en matière. ‘Gedanken’ qui suit est construit sur un motif verbal et le jeu de clavier est remarquable. On doit s’habituer au chant en allemand qui se situe à merveille entre le romantique et le guttural que leur style apporte. La pièce ‘Leben’ en est un bel exemple une belle ballade lente et méditative avec des guitares juteuses et la belle voix du chanteur. La mélodie contient des relents de PINK FLOYD Echoes. ‘Abendlied’, la chanson du soir est évocatrice et délicate avec son piano sonatine et prépare le terrain pour la beaucoup musclée ‘Sehnsucht’ décidément campée dans le style néo-prog rappelant ANUBIS, sûrement un de mes morceaux préférés. La courte prière qui suit ‘Gebet’ est plus atmosphérique et expérimentale. ‘Steig Herab’ est bon mais sans surprise. On ferme la marche avec ‘Mantra’ un chant solennel en choeur, un peu martial avec plein des mellotrons subtils. On notera un beau passage de batterie au milieu, une ambiance sombre et un ‘groove’ entre ‘King Crimson’ et ‘Motorpsycho’. Simplement superbe.

Donc en conclusion, un album qui est très satisfaisant, lyrique, mélodique et expressif avec une certaine dose d’originalité. On appréciera les claviers analogues d’époque avec une petite touche de nostalgie. Personnellement j’aurais aimé des pièces plus longues et des passages improvisés et une voix plus percutante dans le mixage. Malgré tout un album bien ficelé qui mérite votre écoute et qui risque de vous accrocher dans le détour!