Bienvenu dans le monde spirituel et déjanté du suédois Rikard SJÖBLOM! Ce cinquième album de nouveau matériel sous le nom de GUNGFLY est un voyage musical dans le temps où notre pilote est accompagné de ses deux fidèles copilotes Peter & Rasmus DIAMANT, présents depuis le tout début de ce projet en 2009. Il y a six pièces totalisant un peu moins de 53 minutes au compteur et qui sont pleines de musique créative! Le concept derrière les pièces repose sur les relations: entre les médias et nous, entre-nous dans la société, entre une mère et son enfant devenu totalement déconnecté de la réalité. Mais il y a aussi la relation entre la musique, jouée dans le but de faire ressentir des émotions, et les auditeurs en quête d'un plaisir quelconque à l'écoute de ces créations.

La splendide pièce de treize minutes “Traveler” nous embarque pour le voyage: avec une intro entraînante au style un peu Funk des années '70, M. SJÖBLOM nous reprend là où il nous avait déposé à la fin du dernier voyage (l'album “Friendship”, 2018). Le son très 'Vintage', mais moderne à la fois est toujours présent, à notre grand bonheur. C'est plus mordant, plus rock que l'album précédent et on sent les musiciens totalement dans leur bulle et heureux d'y être! Le mélange de jazz-rock, funk et prog des années '70 frappe dans le mille.

“Happy Somewhere In Between” est une pièce rock joyeuse et entraînante qui nous amène dans le répertoire des succès des années '70 où les musiciens du moment commençaient à mélanger les styles pour découvrir de nouveaux sons et genres. Il y a parfois une certaine teinte de Southern Rock du genre LYNYRD SKYNYRD ou ALLMAN BROTHERS BAND et c'est quand même assez agréable! On sent ici le plaisir de chanter contagieux de Rikard SJÖBLOM et la pièce passe en coup de vent. “Clean as A Whistle” a des airs de Steve HACKETT croisé avec Anthony PHILLIPS par sa structure musicale et le chant. Très mélodieux et avec une aura de mystère planante ici et là, on se fait bercer tranquillement pendant les premières 03:25 avant que les synthés et le prog de l'âge d'or n'embarquent pour notre plus grand plaisir. La pièce monte d'un cran à partir de là, autant en rythme qu'en puissance, mais ça se fait tellement bien qu'on ne s'en rend presque pas compte. La dernière minute revient au style du début pour se terminer avec grâce.

La pièce-titre “Alone Together” nous présente un mélange de sons 'Vintage': guitare des années '50, orgue et claviers des années '70. Un petit retour au temps de BEARDFISH et quelques clins d'oeil au groupe YES. Le mélange des styles est accrocheur et le 'growl' de Rikard sied à la perfection lors d'un des riffs lourds. La fin, qui met beaucoup l'accent sur les claviers et avec un solo de guitare électrique, me fait penser à certaines créations de Neal MORSE ou même THE FLOWER KINGS. On s'en va dans l'Americana avec la très jolie pièce un peu Folk “From Afar”. CSN&Y me viennent tout de suite à l'esprit lorsque j'écoute cette pièce où la guitare sèche est le fil conducteur de cette courte perle musicale. La longue pièce “On the Shoulders of Giants” est un mélange de rock, de funk et de bouts plus classique et/ou prog. Étonnamment, c'est la pièce que je trouve la moins forte de l'album: il y a de jolis bouts, mais il y a aussi beaucoup de répétitions et de longueurs et elle aurait sûrement eu plus d'effet si elle avait été éditée ici et là. Mais je vous laisse le soin de juger par vous-même.

L'album est une belle continuité des créations précédentes avec son d'antan, mais il y a tout de même une légère différence dans la structure des pièces. C'est plus, comme on dit en anglais, 'straight in your face', plus épuré et l'effet global des pièces est moins sophistiqué et c'est voulu. Ça demeure un excellent album à rajouter à votre collection!