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CHRONIQUE / REVIEW

Sanguine Hum

A Trace of Memory

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Releases information

Release date:

November 6, 2020

Format:

CD, Digital, Vinyl

Label:

From:

Bad Elephant Music

Royaume-Uni / UK

Marek Deveaux - November 2020

9,8

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TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

SANGUINE HUM est un trio issu des cendres de JOFF WINKS BAND et de la formation ANTIQUE SEEKING (mélange de ZAPPA et de Canterbury). Ce groupe British nous propose un cinquième jet, "A Trace Of Memory" avec une pochette pour le moins troublante... comment dirais-je...? Humm... très sanguine et un peu inquiétante quand on regarde attentivement la dame ! Cet opus a été écrit pendant l'été 2018 et fait suite à la série " Now We Have Power ". Pourvu de deux invités, le batteur PAUL MALLYON et ANDREW BOOKER, SANGUINE HUM nous envoie sous l'appellation Néo-Prog une ambiance instrumentale Canterburyenne et des chants tirant sur la pop musique. Le guitariste JOFF WINKS possède un bel organe et nous le fait savoir avec une voix subtile et profonde, qui souvent exprime des intonations à la STEVEN WILSON dans le phrasé, du vrai talent pour nous faire rêver et voyager ! MATT BABER est une locomotive tirant avec lui des myriades de claviers tous aussi brillants les uns que les autres, où il faut souligner la présence d'un piano électrique aux airs jazzy apportant de l'épaisseur sur certains passages. Le bassiste BRAD WAISSMAN et le batteur PAUL MALLYON sont les autres clés de ce regroupement d'artistes participant avec brio et justesse à cette fête.

Les influences sont multiples et font penser à un mélange de groupes tels que MAHAVISHNU ORCHESTRA, TORTOISE, KRAFTWERK, DEVO, XTC, ZAPPA, BIG BIG TRAIN et STEELY DAN, mais également à ZOPP nouvellement venu dans le monde du Canterbury. Leur musique peut paraître simple de prime abord mais ne vous y trompez pas, avec une écoute plus attentive elle s'avère bien plus complexe et fouillée, avec des parties qui semblent être improvisées, et poussées par des déclinaisons fourmillantes et répétitives, donnant à cette œuvre le sentiment d'un travail complet et abouti façon KING CRIMSON, exalté par de l'ambient enchâssé dans ce paysage. Les sonorités sont cristallines avec des textures modernes et analytiques, j'ai envie de dire que c'est frais et rafraîchissant ! Les passages chantés sont toujours mélodiques, à contrario des parties musicales transitant d'un monde à l'autre par des passes d'armes subtiles et progressives.

Un réveille-matin brillant et synthétique nous accueille gentiment dans "New Light" : une basse tranquille temporise ce refrain présent tout au long des 3:04 poursuivie par une guitare calme et lumineuse. C'est beau et reposant, mais l'envie de me coucher me reprend ! (7/10). "The Yellow Ship" est un morceau de bravoure qui nous montre la patte de cet album, tant par sa durée que par la qualité des arrangements proposés qui s'enchaînent sur plus de treize minutes avec une mélodie céleste et des déchaînements instrumentaux remplis de cette énergie propre au groupe : roulements de batterie, guitare sonnant façon KING CRIMSON, claviers à la HAPPY THE MAN, des temporisations qui scintillent délicatement et qui durent... et qui durent pour notre plus grand plaisir (9,5/10). Une fois n'est pas coutume, STEVEN WILSON rentre par une porte secrète et mystérieuse dans cette "Pyramids" avec à l'intérieur du temple une chanson pop dont le rythme et la sonorité ressemblent à un carrousel qui n'en finit pas de tournoyer. En fin de chaque couplet, la voix se minimalise sur trois notes haut perchées reprises par une orchestration intense magnifiant ce manège irisé de couleurs vives (9/10). "Thin Air" débute avec un synthé futuriste dont les vingt premières secondes sont d'une beauté ambiante à couper le souffle, une guitare décontractée explore l'espace environnant avec des airs jazzy, achalandés de percussions Rythmo Latino. Cette ambiance chaude et évanescente se maintient solidement arrimée à une ribambelle d'instruments bien installés dans ce jeu de va et vient (8,5).

Avec "Unstable Ground" je placerai simplement ses initiales pour éviter d'être redondant : SW. Eh oui, une fois de plus, toujours le même... mais il y a aussi la musique. Celle-ci se fait douce et obsessionnelle par des répétitions instrumentales intenses tournant autour d'une voix cristalline et remplie d'émotion. Des mélodies bien composées serties dans des sonorités fabuleuses et des ambiances qui le sont tout autant... quel talent ! (9/10). "Still as the Sea" débute avec un piano et une guitare répétitive, la belle voix de JOFF WINKS nous emportent avec elle loin d'ici avec une mélodie bien articulée et montante. Piano tournoyant, batterie aux cymbales organiques, guitare légèrement jazzy, quelle belle recette avant d'attaquer le dernier gros morceau de cette galette (8,5/10). "Automaton" est l'archétype d'un jazz fusionnant avec du Rock Progressif de belle facture. Vous prenez un gros morceau de KING CRIMSON, vous saupoudrez du YES par-dessus, et vous faites chauffer le tout dans un four BRAND X. Grosse basse mordante emmenée par un piano électrique, une guitare vindicative et puissante, le tout arrangé par des claviers multicolores et des solos d'une six cordes acerbes. Comme sur l'ensemble de l'album, aucun instrument n'est placé ici au hasard, rien n'est enregistré pour amuser la galerie ou nous proposer des effets de manche. Ce morceau est un pur chef-d’œuvre digne des plus grands à marquer d'une croix blanche ! (10/10).

Me voici arrivé modestement à ma vingtième chronique et cet album est, sans conteste pour moi, le meilleur que j'ai pu écouter jusqu'à présent dans le cadre de mes évaluations. Avec celui-ci le groupe vient renforcer son pouvoir de fascination, avec des thèmes mélodiques qui sont toujours traversés aux accents Canterbury, mais SANGUINE HUM prend constamment un malin plaisir à les triturer pour faire jaillir des compositions alambiquées qui fonctionnent à merveille, et cela même si la richesse du disque exige effectivement plusieurs écoutes pour tout à fait se dévoiler. Les sonorités sont magnifiques, les compositions et les arrangements fabuleux avec une production de tout premier ordre. Leur musique est subtile et puissante comme une traînée de poudre prête à exploser, mais toujours contenue avec ce flegme bien britannique. Ces musiciens sont des virtuoses qui savent écrire et jouer leurs partitions avec une rare intelligence et nous emmener très loin dans leur univers ! Voilà une bonne idée de cadeau pour Noël !

    1. New Light (3:04)
    2. The Yellow Ship (13:08)
    3. Pyramids (4:50)
    4. Thin Air (4:45)
    5. Unstable Ground (4:10)
    6. Still as the Sea (3:22)
    7. Automaton (8:49)

PISTES / TRACKS

musiciens / musicians

- Joff Winks / Guitar, vocals, piano (3), string arrangements (2)
- Matt Baber / Keyboards, synths, drums (4), field recordings
- Brad Waissman / Bass, Chapman Stick, upright electric bass

With:
- Paul Mallyon / Drums (2,5-7)
- Andrew Booker / Electronic percussion (1), drums (3)

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