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CHRONIQUE / REVIEW

Zaal

Homo Habilis

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Releases information

Release date:

October 9, 2020

Format:

CD

Label:

From:

Lizard Records

Italie / Italy

Mario Champagne - December 2020

8,6

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TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

Dix années après sa dernière œuvre, le claviériste Agostino MACOR (La Maschera di Cera, Finisterre) revient pour un troisième album issu de son projet musical appelé ZAAL, qu’il fonda en 2002 et qui porte le nom d'un guerrier de la mythologie persane. Il a assemblé une équipe à l'instrumentation riche et variée profitant du talent d'une douzaine de musiciens, livrant un album entièrement instrumental, mélangeant jazz rock avec des atmosphères « ambient » et de la musique du monde, grâce en autre à la présence remarquée du sitar, des tablas et du violon, qui nous rapproche symboliquement des mélodies des contrées indiennes et du Moyen-Orient. Le tout a été enregistré en mode « live » pendant plusieurs sessions d'enregistrement, sans maquillage, afin de donner aux titres, un rendu le plus vivant et organique possible, dans la lignée du concept de cet album qui raconte, sans rien dire, les relations entre l'homme et la machine, qui s'interroge sur la parfaite machine qu'est la nature et sur l'humanité des machines crées par l'homme avec lesquelles les écarts s'amenuiseront dans un futur de plus en plus proche.

Dans cette œuvre kaléidoscopique, le contraste homme et machines, est représenté par la présence d’instruments de technologie moderne et par la musique naturelle et organique des instruments à cordes et à vents qui prennent une place de choix et qui donnent toute sa beauté à cette réalisation artistique. Ce contraste est bien évident dans le dernier titre « Android Void » où les passages électroniques percutant et flottant à la TANGERINE DREAM détonnent avec la simplicité des outils des autres titres, comme s'il provenait d'un autre album. Contraste majeur avec le premier titre « Meccanica Naturale » aux vibrations de vieilles cordes mystérieusement anachroniques, prenant partie d'un développement lumineux, subtilement chaotique pour y incorporer progressivement des sonorités indiennes mélangées à du jazz contemporain, rappelant par moment des passages de titres de « Rêver Mieux » de notre Daniel BELANGER national. Ce jazz lumineux savamment dosé avec une musique du monde festive font de ce titre un des points forts de cet album et qui devrait s'attirer la faveur des mélomanes.

Dans un autre style cette fois, « Revéil (Post Big Bang) » commence avec un délicat air de piano qui laisse place à des passages plus expérimentaux, comme si cette équipe voulait partager la vision de leur songe avec une batterie d'instruments différents, surgissant ici et là, créant des effets angoissants, des sons rappelant des bêtes, parfois des gouttes d’eau, des cloches, des échos. On s'imagine un tas d’instruments jouant dans leurs coins respectifs, participant à l'émergence d'une mélodie bruitée, dissonante et polyphonique. Pour les amateurs avertis, disons-le. Pas que ce soit mauvais, mais plutôt déstabilisant par son éclectisme d'avant-garde nécessitant une grande ouverture d'esprit. Mais les mélomanes patients seront récompensés par une finale plus mélodique et enchanteresse.

Ceux qui recherche le coté jazz, le retrouveront dans « Presences » où la conversation entre le clavier et la trompette hyperactive se montre joueuse et mutine. Avant et après la pièce « Homo Habilis », nous avons droit à des cours intermèdes musicaux cristallins, qui ma foi, par leurs très courtes durées ne semblent pas apporter grand-chose de plus au concept musical présenté, quoiqu'un court hommage à la femme bionique entre bien dans ce contexte de la dualité femme machine. « Homo Habilis », quant à elle, renoue encore avec le sitar, développant un thème de musique indienne, qui devient plaintif et mécaniquement cadencé, gagnant en rythme, alors que cet orchestre tricote autour de ce rythme de métronome, y ajoutant leurs grains de sel et rivalisant d'audace pour prendre le dessus sur les autres. Il en résulte un hybride de musique du monde moderne et dépoussiéré, avec en prime de la guimbarde pour finir cela de façon rustique. Avec « Instruments », ce beau voyage en terre lointaine se poursuit avec son exotisme fascinant. Si au début des années 2000 vous étiez fan des compilations dans le style « Buddha Bar », vous vous retrouverez en territoire connu, car totalement « World Beat » style « lounge music ». Avec ce titre aux rythmes dansants très accessibles pour le commun des mortels, on s'éloigne beaucoup de la démarche Prog expérimentale initiale, qu'heureusement on retrouve avec « Revéil (Together » Project) avec ses percussions tranquilles et coulantes, offrant la colonne vertébrale à laquelle s’accroche une dentelle de claviers aux effets gouttes d'eau dans une cave propice aux échos. Une trompette subtile meuble l'ambiance sonore, avec une ligne de sitar délicate, qui sur un doux crescendo s’installe de façon majestueuse où tous contribuent par leur talent, amenant ainsi densité et une forte dose d'élégance, qui en fait un autre point majeur de cet album, rappelant encore une fois des œuvres de Daniel BELANGER. Avec le dernier titre, déjà mentionné ci-haut, en plus de la différence au niveau instrumentation, il y règne une atmosphère différente, plus sombre, plus anxieuse mais avec une finale douce et mélancolique. Un titre qui se démarque doublement.

L’œuvre de ZAAL présentée ici demeure intéressante à plusieurs points de vue. Les rythmes entraînants de la musique du monde rencontrent une esthétique jazz des instruments à vent dans une approche expérimentale très ouverte, se permettant à peu près n'importe quoi dans un tissage sonore éclectique mais toujours mélodieux. Les amateurs de musique de relaxation où ceux qui souhaitent voyager à peu de frais, les yeux fermés, trouveront dans l'ensemble de la variété tonale des différents instruments d’Homo Habilis un ticket renouvelable pour un dépaysement assuré dans les contrées imaginaires imaginées par MACOR. Hautement mélodique, souvent mystérieuse, attendez-vous à des atmosphères riches et inattendues d'une musique hybride qui sort de l'ordinaire. Bonne découverte !!

    1- Meccanica Naturale (5:32)
    2- Revéil (Post Big Bang) (7:47)
    3- Presences (7:20)
    4- Broken Arm Impromptu (0:47)
    5- Homo Habilis (6:17)
    6- Jaime S*mmers (1:00)
    7- Instruments (6:52)
    8- Revéil (Together Project) (7:06)
    9- Androids Void (almost ghost track) (5:10)

PISTES / TRACKS

musiciens / musicians

Agostino MACOR - Rhodes, Piano, Synthesizers, Organ
Emanuele Ysmail MILETTI - Sitar
Sergio CAPUTO - Violin
Paolo Furio MARASSO - Bass, Double Bass
Melissa DEL LUCCHESE - Cello
Francesco MASCARDI - Sax
Roberto NAPPI CALCAGNO - Trumpet
Andrea MONETTI - Flute
Alessandro QUATTRINO - Percussion
Federico BRANCA - Drums
Edmondo ROMANO - Woodwinds and Winds
Maurizio DI TOLLO - Drums

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