top of page

CHRONIQUE / REVIEW

Airbag

The Century Of The Self

AGHORA.jpg

Releases information

Release date:

Junee 14, 2024

Format:

CD, Digital, Vinyl

Label:

From:

Karisma Records

Norvège / Norway

Serge Marcoux - June 2024

9,3

Facebook_logo-7.png
Google translation options below french text

TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

Les amateurs de musique éprouvent quelquefois des difficultés avec des artistes qui offrent des prestations qui privilégient les performances musicales au détriment de l’atmosphère et où les émotions sont souvent plus difficiles à percevoir, à ressentir. Sans nommer de noms, les univers du jazz et du rock progressif donnent lieu à certaines démonstrations plus techniques qui enchantent certaines personnes, notamment d’autres musiciens, mais peuvent rebuter d’autres. Lorsque je parle d’atmosphère, voici un mot qui sied fort bien à de nombreuses formations scandinaves. Avec « The Century of the Self », un sixième album, les norvégiens d’AIRBAG démontrent qu’ils maitrisent parfaitement ce mot. Savamment, ils ont conjugué les notes et leurs talents pour offrir un album captivant.

Même sir Airbag a vu le jour en 2004, il a fallu attendre en 2009 pour entendre un album complet, « Identity ». Depuis, leur identité a été forgée principalement par le chant un peu mélancolique et toujours plein d’émotions de ASLE TOSTRUP ainsi que le jeu de guitare lyrique, précis et presque chantant de BJØRN RIIS. Ce sont les deux seuls membres originaux puisque le batteur actuel, HENRIK FOSSUM, s’est joint au groupe en 2011 pour le second album, « All Rights Removed ». Ces trois créateurs d’ambiances reçoivent l’appui de trois invités. On retrouve KRISTIAN KARL HULTGREN (WOBBLER), présent sur « A Day at the Beach » et sur le plus récent album solo de BJØRN RIIS, « Everything to Everyone ». Il est de retour avec une présence remarquable. SIMEN VALLDAL JOHANNESSEN, claviériste pour OAK et pianiste sur trois des albums solos de RIIS, est aussi de la partie. Le troisième est OLE MICHAEL BJØRNDAL (GENTLE KNIFE, OAK, CALIGONAUT) qui ajoute sa guitare à celle de RIIS.

Le premier morceau que le groupe a écrit pour l’album, « Erase », donne une idée de la teneur des propos, des humeurs, d’une certaine noirceur sous-jacente à « The Century of the Self ». Avec ce morceau qui parle de la culture de l’effacement, AIRBAG essaie de capturer la force et la brutalité de ce concept effrayant qui fait qu’on élimine ce qui ne nous convient pas. « Erase » est le premier morceau qu’ils ont écrit pour l’album et probablement le plus lourd offert par le groupe depuis ses débuts. Le climat développé est sombre, la basse est implacable, bien appuyée dans ce rôle par la batterie. La guitare est incisive, voire dangereuse. La vidéo, entre laideur industrielle et dystopie, reflète bien le message. Pourtant, c’est tout doucement que débute l’album. Ce ne sont que quelques discrètes notes de guitare qui percent le silence pour « Dysphoria ». Ce rythme lent qui s’installe, troublé par quelques sursauts où la voix et la guitare s’intensifient, laisse son empreinte sur ce morceau plus caractéristique des sonorités de ce « The Century of the Self » que celui dont j’ai parlé précédemment. Un peu après la mi-parcours, la Rickenbacker et la guitare s’amusent à signaler leur présence et confèrent un certain poids à ce spleen baudelairien ou est-ce à cette mélancolie des temps moderne marquée par la peur et la condamnation.

Avec « Tyrants and Kings », le registre se veut un peu plus rock. Le rythme mid-tempo est bien soutenu par la rythmique et les riffs de BJØRN RIIS tranchent leur espace et moulent la pièce. Le crescendo avec force de guitare avant une finale en apaisement mérite l’attention. C’est une guitare sèche qui ouvre « Awakenings », la voix de TOSTRUP nous interpelle puis la basse en douceur s’ajoute. L’univers musical qui s’offre à nous est un peu folk. La batterie marque ensuite le coup mais le morceau reste doux, et vraiment beau. Le solo de guitare que RIIS nous offre s’insère superbement, lyrique et caressant come il sait si bien le faire. Lorsque le chant reprend, après un court passage en douceur qui a suivi l’intervention du guitariste, il est difficile de ne pas sourire. Très réussi !

Le morceau qui clôt l’album en est un de choix. « Tear it Down » réunit tout ce qui fait AIRBAG et tout ce que l’on peut aimer de ce groupe. Cette fois, c’est la batterie qui rompt le silence en douceur. Le reste de l’instrumentation se glisse calmement dans le décor. Le chant de TOSTRUP, presque dit, vient complémenter ce décor ouateux. Les oreilles se laissent caresser. Vers la quatrième minute, les riffs de la guitare de M. RIIS redimensionnent notre confort et musclent la proposition. Il n’en faut pas plus pour que le chant devienne plus intense et puis… On revient à l’atmosphère qui nous a tendu les bras au début. Quelques minutes plus tard la guitare revient et nous propulse dans une envolée un peu symphonique bien appuyée par la basse. Le calme revient, cette fois présenté un peu différemment, alimenté par le piano électrique et toujours cette basse, impériale sur tout l’album. Elle sait se faire menaçante et puissante comme sur « Erase » ou subtile et tendre pour « Awakenings ». Son utilisation est une force qui pousse cet album vers le haut. Puis, cette section se transforme en un segment un peu psychédélique, un peu spatial mais sans dénaturer la proposition des premiers instants. La voix presque fragile revient, s’offre à nous en demandant notre attention. Puis, lentement, si doucement, les instruments se remettent en place. La tension monte d’un cran lorsque BJØRN RIIS ajoute des notes. D’abord, elles s’insèrent délicatement. Mais, irrésistiblement, la guitare électrique se glisse à l’avant plan. Elle transforme le morceau. Elle le propulse, elle déchire. Inexorablement, elle continue, sans pitié pour nos émotions captives, jusqu’à une fin abrupte qui coupe le souffle. Ouf ! Ce morceau réunit les influences connues du groupe phare des années 70, le volet plus moderne reconnu au groupe et cette langueur scandinave partagée par de nombreux groupes de la Norvège, entre autres.

Avec « The Century of the Self », AIRBAG offre un album de haut niveau. La touche des années 80 de l’album précédent n’avait pas plus à toutes et tous de la même façon. Cette fois, par ses propos très actuels, sa haute teneur atmosphérique et une musique étoffée et suffisamment variée pour capter et retenir l’attention, le groupe frappe le milieu de la cible.

PISTES / TRACKS

    1. Dysphoria (10:38)
    2. Tyrants and Kings (6:47)
    3. Awakening (6:44)
    4. Erase (7:50)
    5. Tear It Down (15:00)

musiciens / musicians

- Bjørn Riis / Guitars
- Asle Tostrup / Vocals
- Henrik Fossum / Drums

With:
- Kristian Hultgren / Bass
- Ole Michael Bjørndal / Guitar
- Simen Valldal Johannessen / Keyboards

bottom of page