ALEX HENRY FOSTER (AHF) musicien, chanteur sortant son 1er album en 2018; reconnu mondialement après son live ‘Standing Under Bright Lights’ distillant un post-rock alternatif expressif. Une chirurgie cardiaque avec intubation et sa voix atteinte font que cet album avec l’artiste Momoka devenait évident au vu de leurs liens et de leurs approches similaires de la vie; l’album retraçant le parcours d’une future mère d’un enfant non désiré, de ses doutes, de son futur bouleversant; une ode à la Vie comme celle d’Alex et de son larynx. Avec Ben de son ancien groupe YOUR FAVORITE ENEMIES il donne voix à Momoka.

« Of Dreams and Dust » sirène, grondement, ambiance wallienne et la voix nipponne de Momoka qui égrène ces notes; sinistre, désolant, progressiste jusqu’à la pluie qui tombe. « A Silent Stream » vaut par la mélodie trouvée entre magnétique et hypnotique; les chœurs renforcent l’air dramatique sur un air jazz-dub atmosphérique avec la réverbération typée du son d’Alex; le piano donne la trame musicale, envoûtante, rêveuse; basé sur un texte contemplatif de résilience japonaise. « The Edge of Time » atmosphère sombre, inquiétante, orchestration classique nipponne, un cello qui grince et enfonce, Momoka en phrasé lointain et un long et lent crescendo; Alex est là avec ce son typé, débordement onirique final plus post-rock que lui tu meurs, d’où il en est passé près; les frissons arrivent avec le retour de ce cello visqueux, mystérieux pour passer en mode transe. « A Vessel Astray » sur une basse bien marquée à droite et un air de mouvance, d’introspection, la voix toujours par jet, on s’y fait elle transcende le son; la guitare réverbère, marque de fabrique et les choeurs vont donner un espace de latence mélancolique adorable. « All of Our Past Future Lives » avec piano et une énième montée vers le doute, l’introspection aidée par ce son envoûtant; le cello final assène l’état de grâce.

« Autumnal Processions » flûte, cloches, percussions, du vent divin? Morceau plus solennel avec l’orchestration semblant descendre des nuages, de là-haut, vent céleste en avant, plus d’intimité. « Nocturnal Candescence » au tempo rapide, la voix chantée puis hurlée oui Momoka se lâche sur ce titre monolithique, ethnique et dubitatif. « Too Bright to Crumble » guitare à gauche ici; réverbération douce, onctueuse, sonorité ondulante, sur un VANGELIS au loin; ah cette cloche, ah le son relaxant qui égrène des notes de ci, de la; la voix au chant nippon, l’on imagine la geisha marcher à petits pas; titre qui laisse entrevoir un avenir meilleur au travers des notes; le final contenu explose dans un maelstrom musical avec la guitare stridente se défoulant enfin jusqu’au gong final. « Under a Luxuriant Sky » titre d’espoir, les instruments sont plus démonstratifs, le son AHF se fait jour à travers ces titres et donne un bel exemple de créativité-résilience.

ALEX HENRY FOSTER est un battant; pas de voix, ce sera son amie sœur-caméléon qui prendra la voix; la sienne et dans sa langue pour ne pas interférer et laisser libre court; ce Voyage à la Mer débuté en 2010, symbole de relation profonde entre l’Homme et l’eau à travers les pratiques rituelles, la purification, la rédemption, sert de catharsis à Alex. Au lieu de plonger encore plus loin dans une dépression salvatrice il nous propose au travers de ces titres un temps d’introspection pour comprendre son cheminement de guérison. Les mots vont balayer les maux et la musique d’Alex s’en trouve encore plus fortifiée; ce premier pas thérapeutique sera suivi d’un autre album, d’un film et d’une improvisation musicale.