BAROCK PROJECT est né en 2004, groupe au titre éponyme pour rencontrer le rock et le baroque de la musique classique; Luca est le fondateur pianiste, fan d’EMERSON qui a voulu mélanger classique, rock et jazzy. Connus juste en 2015 avec un son me faisant penser à TOTO, Neil MORSE et au JETHRO TULL d’antan, leur 7e opus peut aussi lorgner sur les sonorités de QUEEN pour le côté théâtral et YES pour les claviers. Le temps comme base de voyage pour une expérience voulue inédite, un son gras et fort, qui transporte des 70 à aujourd’hui par bulle de ver musicale.

« Carry On » attaque franche symphonique avec trompettes majestueuses, le ton est donné; titre varié, progressiste avec la batterie rock croisée d’avec celle du folklore contemporain classique; le break part sur des réminiscences à la DEEP PURPLE avec guitare et claviers en avant; c’est énergique, prog métal, retour des chœurs des BOSTON et YES. « Summer Set You Free » titre radio, plus énergique et au relent ‘’TOTOien’’ pour la rythmique et les envolées; c’est bien enlevé avec encore les claviers prégnants. « An Ordinary Day's Odyssey » intro grasse, claviers progressifs à gogo; ambiance latente, la voix s’étire, me rappelle Jean des MYSTERY, accompagnée d’un riff posé pour une mélodie tournoyante, chaleureuse; titre prenant sans coup férir avec le break doux, langoureux au piano. « The Lost Ship Tavern » tout est dit, rock folk à la JETHRO TULL pour le rythme, le violon, la note virevoltante, invitant à danser une bourrée sans pousser les chaises de la taverne; je pense aux BLUES TRAVELERS pour la pêche musicale développée. « Voyager » intro langoureuse violon-clavier, vite supplantée par une rythmique électronique moderne; un son fleurant un YES ‘’surboosté’’, un ASIA heavy, une bande cinématique spatiale amenant l’air grandiloquent des MYSTERY, ça s’est dit; le break sur le morceau précédent avec un solo folklorique énergique du genre les 1001 nuits; le final revient à la bande spatiale cinématique pouvant rappeler la BOF de ‘TRON’ pour tenter d’expliquer les clins d’œil de ce titre épique, magnifique, fusion de genres entre rock, classique et racine folklorique. « Morning Train » intro a capella avec le piano pour seule aide; l’air part sur KANSAS, tiens la guitare de QUEEN, l’on est bien dans un creuset musical; allez des trompettes, ça virevolte, l’orchestre classique s’invite pour parfaire ce break tonitruant; final avec un goût de QUEEN et SAGA réunis, juste jouissif; le prog comme on aime le rêver en cette nouvelle décennie.

« Propaganda » intro saxo jazzy singulière partant sur un son aux TOTO avec ce petit plus d’énergie contrôlée pour garder le son moderne; le break revient après un solo heavy aux notes jazzy pour un morceau déroutant. « Shibuya 3 A.M. » pour la ballade guitare acoustique et des relents yessiens; TOTO aussi pour signaler que les BAROCK peuvent surprendre avec leurs circonvolutions, tiens finalement sur ASIA; cela permet d’aller chercher ses propres souvenirs musicaux des groupes mentionnés un peu plus haut. « Lonely Girl » notes de claviers bankiens, voix aérienne, tiens UNITOPIA d’un coup, ça n’arrête pas les réminiscences; titre qui vaut par la beauté de la voix d’Alex il faut le signaler secondé par Luca l’homme à penser du groupe. « Mediterranean » radio édit pour moi, concentrant leur musique avec une base arpège piano; break et solo heavy prog qui en sort, ce morceau est complexe, montrant l’ampleur de leur création. « Kyanite Jewel » arpège guitare, notes qui giclent, relent ancien avant de partir sur un air spleen chaleureux; pour nous aider à garder le moral le break des Balkans encore festif et dynamique. « Voyager's Homecoming » et quatre minutes d’intro symphoniques jouissives; on est dans l’espace, les limbes éthérées; le riff guitare casse la tranquillité, le violon agresse, l’air des chapeaux ronds vient en tête, tout ça pour un dernier morceau progressif grandiloquent qui fait plaisir à entendre; non le rock prog n’est pas mort. Un peu de TRON, de VANGELIS avant le final glamour, pour se rendre compte de la baffe musicale que l’on prend lors de cette écoute.

BAROCK PROJECT essaye donc d’amalgamer les sons prog de différentes décennies et y parvient. Cet album est grand, ouvre sur des espaces majestueux; cet album sort du RPI et propulse le groupe sur un top de l’année au vu de sa multitude de genres en égrenant des mélodies imparables, brutes, mélodiques et enchanteresses. Une évolution progressiste de la décennie.