BARYON inconnu au bataillon, ça rime! Le groupe de post-métal sort son 2e album avec un goût intense pour ses riffs sulfureux, ses crescendos oniriques, apocalyptiques et ses airs embobinés, mélange de post et de heavy sale comme au bon vieux temps doom avec ses deux guitares vibrantes. Du post métal moderne aux relents des premiers OPETH avec la dose nécessaire de progressiste dans les breaks musclés, clean ou ambiants.

« Ambitendency » entame post rock planant, ambiant, dépressif, axé sur la réverbération des guitares lancinantes, les pads monolithiques, imprimant une atmosphère de fin de monde; la seconde partie sombre, austère, sur du dark wave mélancolique aux notes vrombissantes et redondantes, pour s’immerger dans des univers d’où l’on ne revient pas sauf; le final sur un MONO apocalyptique typé. « Cardiac Eye » plus doom avec la voix agressive de Sébastian, les guitares de philip et Dimitrios toujours plaintives, un relent du grand KILLING JOKE se fait jour. Étonnant et fascinant tel le crescendo contenu pour rester spleen. « The Bargain » revient sur un tempo solennel, morceau métronomique, envoûtant et hypnotique pour qui adule le mouvement post rock métal ultime avec la voix écorchée vive dans le final époustouflant; une longue montée qui mouille tous les poils de notre corps pour tenter d’expliquer ce mal musical, bien-être absolu.

« Hedron » et c’est reparti sur l’air post rock typé, assez nerveux donc post métal; consensuel jusqu’au break ambiant faisant frissonner; du MONO olympien, du OCEANSIZE épuré, du grand art rock et mon morceau préféré jusqu’aux craquements du LP. « Will Of Hamartia » avec le cri primal qui pourra faire peur au progueux sommeillant; de cette lourdeur viendra l’espoir avec le break post dark wave des JOY DIVISION au loin; titre qui fait l’effet d’une vague emmenant tout sur son passage. « Communion » avec encore Sébastian aux vocaux prenants, immersifs et ‘’mantraniques’’, nous entraînant une dernière fois sur la basse de Maximlian nous faire songer aux sons des CULT OF LUNA et autres KATATONIA. La déclinaison devient dark métal comme le disait si bien Mariusz des RIVERSIDE; le son enfle et va se déverser dans un étang saumâtre d’où l’auditeur risque de s’enfoncer à jamais.

BARYON a travaillé 3 ans pour sortir cet opus lourd, empreinte musicale d’un au-delà sinistre; un son hypnotique, sauvage, des titres se ressemblant et vous engluant dans les méandres de leurs notes; des morceaux envoûtants, minimalistes et explosifs, noirs et criant de rage avant l’éruption finale, l’éternelle vague scélérate qui reste ancrée au fin fond de la mémoire progressiste. Ce mouvement ne meurt que pour mieux réapparaître; l’album massif, puissant, un post-métal évolutif, immersif pour plonger dans le noir et y rester jusqu’aux cris de déchirure, de distorsion et autres overdrives.