« CATALYST*R » est de retour, et leur bon album éponyme de 2021, n’aura pas été qu’un feu de paille. Damien CHILD, acteur britannique, mais aussi ex-chanteur de la formation progressive ESP PROJECT, est encore à la barre, en très grande forme, toujours avec Greg PRINGLE à la batterie et aux percussions, également d’ESP PROJECT. Gary JEVON, un multi instrumentaliste surtout connu pour avoir mis sur pied la formation THIS WINTER MACHINE mais qui n’en fait plus partie, complète cette équipe qui naquit en pleine crise du Covid, il y a déjà quelques années.

C’est un excellent retour auquel nous faisons face. Plus probant, une grosse perle à découvrir d’urgence, dans la catégorie rock progressif mélodique accessible avec un mélange captivant de démonstrations techniques, qui flirte avec intelligence et agilité avec le dynamisme d’un bon « hard rock FM ». Un des atouts majeurs, à mon avis, demeure la voix claire mais chaude de Damien CHILD qui s’inspire au niveau de l’intensité dramatique de la théâtralité de FISH, du MARILLION de la vieille époque, mais en restant un peu plus sage, et c’est bien ainsi ! Il nous livre là une performance sans faille et impressionnante tout au long des sept morceaux, dont trois font plus de dix minutes.

Au niveau des textes, ils sont complexes ! Les paroles sont très élaborées, et elles m’ont permis d’enrichir mon vocabulaire ! Cependant, on pourrait s’asseoir des heures à tenter de décrypter toute la symbolique abstraite qui se cache derrière ces mots alignés en rimes efficaces et accrocheuses, dont l’objet est de tenter d’exprimer la complexité des changements de nos vies. Il ne s’agit pas d’un album concept, d’ailleurs on y retrouve l’évocation d’une histoire macabre de sorcellerie datant de 1612, qui donna lieu à un procès dans « Pendle Hill 1612 ». Dans « Ghosts on the Radio », il semble exprimer leur dépit sur le fait que les marchés financiers utilisent les catalogues de musiciens célèbres comme outil de profit.

Du point de vue musical, ils prouvent ici qu’ils sont d’excellent « faiseurs » de sons, qui allient des paysages sonores cinématiques, éclectiques, ou froids, aux influences musicales du vieux MARILLION et du PORCUPINE TREE circa début des années 2000. Dans cet album, à la cohésion sans faille, les notes cristallines, le Prog métallique « groovy », le hard rock lumineux et dynamique, l’intensité dramatique, les passages éthérés, la subtilité des détails ajoutés en toile de fond qui font la différence, tout cela est maîtrisé avec une aisance folle, et écoute après écoute, le bonheur s’affiche dans la découverte et cela laisse une impression durable. Une petite parenthèse pour « We'll Say Goodbye In The Rain » au piano, qui diffère énormément des autres, car c’est une chanson triste dans le style SUPERTRAMP, possiblement la moins « rock progressif », mais cela montre une autre facette de ce qu’ils peuvent produire, et j’ai trouvé cela bien intéressant aussi. Toutes les chansons ont leurs caractéristiques propres qui en font des moments plaisants, et cela n’a pas été facile de choisir mes préférées, mais vous pouvez y aller franco, vous ne serez pas déçu. Titres préférés : « Homesick », « Unbroken » et « Pendle Hill » 1612. Une excellente écoute à tous !