Échos d'un passé futur, en trois mots tout est dit ! Ciro PERRINO avait promis un nouvel opus de CELESTE, le voici, presque soixante-cinq minutes pour sept titres, une jolie moyenne s'il en est.

Ciro utilise un mellotron dans la majorité des titres, donc si cet instrument emblématique de la musique progressive n'est pas dans vos favoris, vous pouvez arrêter ici votre lecture. Commençons l'étude titre par titre avec "Pigmenti" le plus jazzy et celui que j'apprécie le moins (ce qui ne veut pas dire que c'est mauvais, évidemment) c'est juste "à part" (7/10), un saxophone discret se fait entendre en arrière-plan, une mise en bouche intéressante, un thème pianistique un peu ‘’jamesbondien’’ saupoudré de quelques vocaux corrects sans être innovants et les chamarrures du mellotron à partir de 5:20 et jusqu'au terme de la pièce. Les presque onze minutes de "Sottili Armonie" qui suivent, orné d'un beau piano en ouverture (Marco CANEPA) sur un léger beat jazzy, pour les connaisseurs qui apprécient la basse Fretless (Francesco BERTONE) sur laquelle se posent tour à tour, flute, saxophone, guitare électrique (Mauro VERO) et même le violon de Sergio CAPUTO (8/10) pour sceller l'affaire, un caméo étagé de musiciens ultra compétents, chacun sur son instrument de prédilection.

"Aspetti Astratti" qui suit, éclairé par la flute de Marco MORO en ouverture sur un tapis de basse Fretless toujours Francesco BERTONE bien sûr, qui se partage la vedette sur ce titre en particulier (8/10), parfait en musique de fond. Ma pièce préférée ensuite car moins jazzy et plus progressivement classique "Attese Sottese" (10/10) ornée d'un magnifique solo de flute de mister MORO (déjà cité) avant l'entrée en scène d'un saxophone tout aussi superbe pour les deux dernières minutes de cette plage, l'impression d'avoir affaire à un orchestre au complet, c'est tout dire ! "Misteri Evoluti" sous le joug de la guitare acoustique dans son premier tiers jusqu'à l'intervention d'un saxophone inventif à 2:09 qui donne une coloration ‘’supertrampienne’’ à cette plage et l'apparition de la flute qui serait-elle plutôt ‘’vanleerienne’’, place à un coté jazzant agréable, facile d'écoute (8/10).

Il nous reste "Madrigale" (9/10) dont la mélodie principale s'avère douce, feutrée et reposante (encore la flute et la guitare acoustique) magnifiée par le chant délicat d'Inès ALIPRANDI, chanteuse d'opéra en dehors de sa participation à CELESTE (elle avait déjà participé au disque précédent en 2022). Que dire de la pièce conclusive "Circonvoluzioni" (9/10) mellotronnée d'un bout à l'autre, parsemée de discrètes sonorités d'orgue Hammond et conclu par un saxophone soliste aventureux et accompagné de nouvelles vocalises d'Inès perchées et rêveuses.

Un album qu'il faut déguster par petites tranches (comme je l'ai fait plusieurs fois) car soixante-cinq minutes ce n'est pas rien et ne pas se laisser rebuter par les éléments jazz qui parsèment l'ensemble de l'œuvre ici et là.