CEN-PROJEKT projet du multi-instrumentiste Chris ENGELS avec des influences mélodiques de prog symphonique des 70, GENESIS, YES et PINK FLOYD en fer de lance. Un musicien prolifique qui sort depuis 2019 son 11e album basé sur des poèmes d’heroic-fantasy elfiques au vu de la pochette et d’un son contemplatif. Du crossover moderne au sang progressiste ni vintage, ni régressif mais empreint de souvenirs musicaux.

« Intro » cinématique ambitieuse, orchestrale, dramatique, digne d’un Seigneur des Anneaux, d’ENYA. « Born in the Enchanted Forest » enchaîne avec un air de Mike OLDFIELD et Maggie Reilly; cette voix féminine signe la naissance de l’héroïne sur un air pompeux boosté de chœurs aériens avec une flute mélancolique. Le refrain grandiloquent, médiéval et entêtant. « Encounter with the Elven Prince » enfonce le clou avec le vocal ensorcelant, non elfique, Sonja peut-être; un air folklorique mélangé à des claviers génésisiens de leur 3e période et la magie opère; un air spleen solennel développe des réminiscences anciennes. Le break synthé gras et velouté lorgnant sur les travaux de Tony BANKS avec un arpège guitare émouvant. « The Quest for the Crystal Flower » enchaîne, réverbérant, mystique, sombre, créant un nouvel univers; le vocal masculin se veut abrupt et envoie dans un espace fusion entre solennel et épique, sur l’univers du ‘And Then There Were Three’ revisité; le break mélodique à l’arpège acoustique renvoie à HACKETT un temps. « The Rescue of the Moonstone Dragon » avec la ballade pastorale, flûte majeure secondée du clavier gras, envoûtant, marque de fabrique du compositeur; morceau consensuel jusqu’à la déclinaison jouissive. Un solo synthé magique qui renvoie en souvenir à la fin des 70.

« The Dance of the Will-o´-the-Wisps » titre elfique et son que YES n’aurait pas renié; la voix enfonce le clou musical, Jon en mémoire; tout est là pour régresser admirablement; le break solo guitare vibrant, le plus de ce titre à l’air singulier unique. Du CEN-PROJEKT calibré avec le final empreint de GENESIS. « The Guardian of the Ancient Oak » retourne à l’ambiance bucolique de l’ère Charisma Label, le vocal flirtant d’avec celui de Phil COLLINS, étonnant. Le développement au synthé gras, velouté, fait la part belle à un espace folklorique, pastoral, médiéval, progressiste; inaugural d’un monde à part comme le final ésotérique. « The Melody of the River Sprite » riff heavy sur une voix féminine, IA ou amie, gardons le mystère. La guitare nerveuse prend d’assaut donnant le rythme qui commençait à manquer dans l’album; ambiance enivrante, fruitée et bankienne; le solo guitare enchanteur, spleen en final pour un ersatz génésisien de toute beauté et le souvenir des belles années flamboyantes des 70. « The Guidance of the Ancient Druid » un son à la YES au vocal magique agrémenté du clavier génésisien, comme preuve que GENESIS aurait pu perdurer jusqu’à aujourd’hui; break, basse de Chris SQUIRE, non de Wolfgang pour une déclinaison champêtre avant de partir sur l’air solennel époustouflant. Le clavier qui submerge l’espace, c’est simple mais c’est beau. « The Triumph of the Elven Heroine » en point d’orgue final avec la trompette olympienne. Le testament de l’histoire, l’envoûtement créé par les claviers magiques, entre fusion et réminiscence, tel ce solo synthé-clavier faisant réviser nos classiques progressistes. Arpège guitare à la HOWE avant le passage ambiant- bucolique d’antan, celui où l’on prenait le temps. Simple mais encore divin.

CEN-PROJEKT à la pochette évocatrice d’un territoire elfique, continuité de son ‘Tales From Avalon’. De la magie, du mystère, des titres tableaux expressifs; des souvenirs ciblés de mélodies d’antan boostées par des compositions alliant mysticisme et art-rock solennel, beauté feutrée et déclinaisons progressives introspectives voir contemplatives qui flirtent sur du new néo prog mélodique enchanteur. Une musique symphonique vintage qui laisse coi, transi, hagard, magie du son. Un bel album hommage au temps reculé de GENESIS et consorts et d’un monde elfique interdit.