CYB1RTH est le groupe de post-cyber métal né en 2022 après avoir joué dans BRING YOUR NOISE DUDE au nom prédestiné; un son engageant, avant-gardiste et métal avant tout; des textes sur la quête d’espoir dans l’humanité pour une musique sombre remplie de désespoir, avec chant clair et crié; un mélange anglais-français intéressant qu’il faut apprivoiser. Des riffs, du groove, de la puissance lorgnant sur DEFTONES, LEPROUS du départ, MACHINE HEAD, ETHS. Un son agrémenté d’espaces cinématiques qui le font rentrer in extremis dans la case prog.

« Nøpe » entame cinématique, cello, austère, craquement, prog validée; on règle la radio à galène, espace voivodien et « New World Disorder » déboule, long torrent de lave, du métal extrême au rythme saccadé, très chaud. Le solo final calme le jeu, mais la voix growl peut rebuter. « Cassandra's Syndrome » suit, intro phrasée et départ sur un slow vrombissant, entre défaitisme et noirceur; le solo guitare heavy sauve un peu la mise sur ce morceau énergique. « Thoughts of an A.I. » enchaîne, un zeste cinématique, ambiance latente, basse en accord avec le piano solennel; break subi avec le duo vocal phrasé et un titre crié qui dénote encore. « Cyberpunk » frappe claire, riff guitare acéré, lourd amenant le vocal growl, hurlé; seule la base rythmique calme l’air; un espace latent vient contrebalancer la débauche de cris et autres riffs. « Amnesia » et quelques trop rares secondes de latence, un son candide au piano avant que ne déboulent cette basse assourdissante et cette voix provenant d’outre-tombe; la voix douce féminine vient choquer l’oreille, sur du LACUNA COIL, LEAVE’S EYES. « Only the Brave » arrive, électro, sur les SLIPKNOT, RAGE AGAINST THE MACHINE. Un son haché, une rythmique saccadée, la voix à l’accent français et un break cyberpunk progressiste d’un coup qui donne un son nouveau à l’album.

« Fear is the Root of Evil » intro orientale, tempo ralenti, growl et gros riff pour continuer dans le métal extrême, tiens clin d’œil à VOIVOD. Le final s’accélère avec des aboiements; la sonorité orientale revient et « Réminiscence » pour l’interlude danseuse dans la bouteille, celle qu’il fallait remonter, une réminiscence d’Edith puis « Bring Your Noise Dude » au refrain burlesque tribal où l’énergie du morceau rappelle DEICIDE et HOLY MOSES. « Joker's Dance » suit avec la voix féminine qui ramène un peu de sensualité modérée. « Neoprophets » continue, arpège guitare suivi du pad électro, relent des LACRIMOSA; effet rupture un temps avant le déferlement vocal; le rythme s’accélère, crescendo à la limite de l’explosion avant le break délicat et le vocal guimauve féminin apaisant; le final avec la voix en français ressemble à une cascade de lave. « Rebirth » intro contenue; bon j’aime bien m’aventurer dans les extrêmes musicaux, mais là c’est juste brut de décoffrage; le morceau le plus calme, posé, même la voix growl semble douce, j’entends des papillons, je m’habitue au son. « Andalou » et l’intro acoustique qui va avec; le break amène l’air épuré andalou, trop bref car il y a du potentiel dans ces espaces de douceur. « Høpe » pour l’outro, fin de parcours avec piano et cordes, sublime morceau me rappelant mes jeunes années où je cataloguais un album de death métal, prog métal death parce qu’il y avait un morceau comme celui-ci.

CYB1RTH propose un son nu métal, metalcore et thrash métal apocalyptique; de l’émotion pour le mur sonore, de l’énergie, le growl qui noie la tessiture musicale et une goutte de sang prog pas suffisante; l’autre goutte a dû être utilisée par le groupe pour se maquiller les yeux je suppose. Du cyber ou pas, du métal avant tout qui pourrait effectivement exploiter ses très rares espaces progressistes/ cinématiques comme le faisait si bien BELIEVER en leur temps; bon au moins j’ai révisé hard sur cette chronique.