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CHRONIQUE / REVIEW

Entity

Il Naufragio Della Speranza

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Releases information

Release date:

June 24, 2024

Format:

CD, Digital

Label:

From:

M.P. & Records

Italie / Italy

Serge Marcoux - August 2024

9,0

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TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

Depuis mon enfance j’ai un préjugé favorable pour l’Italie. D’abord un peu naïvement avec la pizza, les pâtes et l’univers d’Astérix. Puis à l’école secondaire avec l’art, l’histoire et même le latin, si, si. Ensuite, le vin et un gros coup de foudre avec la musique découverte au début des années soixante-dix et depuis lors. Les sensations et les plaisirs offerts par notre récent voyage dans ce beau pays ont nourri cet amour. Je n’ai donc opposé aucune résistance à découvrir ce vieux nouveau groupe qu’est ENTITY.

Réglons d’abord la question des différences d’époques. Je dis vieux groupe car il a été créé en 1994 par le claviériste MAURO MULAS et le bassiste GIANLUIGI LONGU. Et si je parle de nouveau c’est en référence au premier album paru vingt ans plus tard, soit « Il Falso Centro » et du deuxième, « Il Naufragio della Speranza », que nous pouvons écouter depuis quelques semaines. Nouveau, c’est aussi beaucoup pour moi qui ne connaissais pas du tout ce groupe. Je soupçonne qu’il en va de même pour plusieurs amateurs de prog. Il faut dire que la Sardaigne, au large de Naples, n’est pas le terreau musical le plus fertile de l’Italie. C’est là que les deux fondateurs enregistrèrent leur premier démo. Au fil du temps, trois musiciens sont devenus collaborateurs et membres du groupe ENTITY. Il s’agit de MARCO PANZINO à la batterie, SERGIO CALAFIURA au chant et MARCELLO MULAS, le cousin de MAURO. Ce dernier (celui-ci) a un passé un peu plus connu puisqu’il a étudié le jazz avec des musiciens tels STEVE LACY, JOHN TAYLOR ou PAOLO FRESU. Au piano et à l’orgue, il a collaboré avec des musiciens italiens ou internationaux, comme FRANK GAMBALE ou JOY GARRISON pour ne donner que ces exemples. Il a aussi créé trois suites pour Colossus Project, soit « Iliad - A Grand Piano Extravaganza » ainsi que « Decameron Part 2 » et « Decameron Part 3 ».

Le temps est d’une grande importance, non seulement dans l’histoire du groupe trentenaire, mais aussi dans les liens entre les albums, leur histoire et la musique. La genèse du projet musical d’ENTITY se situe entre 1994 et 1997. Cependant ce n’est qu’en 2013 que l’on peut entendre le premier acte de la création. Et la gestation a été longue puisque « Il Naufragio della Speranza », paru cette année, marque la fin de ce premier projet. Les deux albums explorent les thèmes de l’irrationnel, de la folie, du rêve et de la vie intérieure. Cette vie intérieure est celle d’un jeune artiste qui voit ses rêves se briser aux écueils de la réalité. Le titre de l’album, le naufrage de l’espoir, est inspiré d’un peinture de l’artiste allemand Caspar David Friedrich.

D’entrée de jeu, avec « Derealizzazione », on ne se trompe pas sur l’importance de bien faire les choses et de prendre le temps qu’il faut. Les premières notes de guitare peuvent laisser croire à une orientation purement costaude. Mais au fur et à mesure que les instruments et les secondes s’ajoutent, on constate que tel n’est pas le cas. On passe par une phase un peu blues avec la guitare enjôleuse. Puis le rythme et l’intensité augmente, l’orgue roule agréablement aux oreilles. Le piano prend le relais avec un peu de basse. On entend et on comprend le passé jazz de MAURO. La guitare vient réclamer notre attention. L’atmosphère change, intrigue. De nouveau, une coupure pour laisser place au chant de CALAFIURA qui disons-le possède une belle voix. Celle-ci porte les émotions de cet artiste qui voit ses rêves confrontés à la réalité. Un excellent début ! Le piano, instrument important tout au long de l’opus, ouvre « Inettitudine ». Une voix sans paroles le rejoint en douceur. Une rythmique feutrée s’ajoute éventuellement. Puis c’est l’explosion ! Le rythme et le ton changent. L’orgue marque bien le coup et le quatuor d’instruments décape. À mi-parcours, on reprend le thème des débuts et on élabore avec un peu plus de présence que le seul piano. Mais rien ne dure ou n’est stable longtemps. Pourtant, tout se tient et suit la logique du morceau. Alors qu’on approche de la conclusion un piano éloquent et des riffs ravageurs augmentent l’intensité et la rythmique contribue de belle façon. Un solo de guitare avec ça ? Mais certainement. La conclusion reprend la mélodie jusqu’à une accélération ultime. À ce moment, je me dis que je dois aller découvrir l’album précédent.

« Cristallo » ouvre avec de beaux moments de guitare sèche. Le piano et le chant apportent un souffle de beauté supplémentaire. Cette balade bien ficelée séduit autant qu’elle réjouit. Elle se conclue avec une magnifique poussée dans la finale avec, comme il se doit, un joli solo de guitare. Le début de la chanson suivante, « Osservatorio », est centré sur le rythme. C’est différent et la trouvaille capte notre attention. Un riff de guitare vient trancher le son. L’orgue se lance à l’assaut du morceau. La guitare ajoute à l’amplitude rock, le tempo est rapide. Puis, une basse plus douce vient calmer le jeu et donne un espace à CALAFIURA qui en profite avec brio. Les interventions de la guitare sont alors plus suaves et en phase avec une musique un peu plus calme. Rien n’est plus constant que le changement dit-on ! Le morceau le prouve bien jusqu’à la conclusion qui apporte d’autres puissants riffs de guitare, une rythmique qui s’amuse et le retour ultime de cette curieuse rythmique du début.

Un court et bel instrumental au piano nous transporte jusqu’à « Risveglio », un morceau en deux sections. La première est aussi instrumentale et possède une saveur jazzée avec un je-ne-sais-quoi de tango. La guitare de MARCELLO MAULAS y brille de tous ses feux. La deuxième section est nettement une affaire progressive où guitare, orgue et piano profitent d’une solide rythmique pour offrir quelques minutes instrumentales supplémentaires de qualité. Le court duo piano et voix, « Un Volto Senza Nome », suit. « The Enigma » est le morceau le plus costaud de cet album. Nous sommes dans une veine proche du hard rock et c’est mené de mains de maîtres par l’orgue et la guitare. Mais PANZINO et LONGU fournissent les assises nécessaires pour leurs épanchements. Ce n’est qu’à la troisième minute que le chant intervient et on découvre que notre homme peut aussi performer dans ce registre. Cet ultime sursaut dans l’histoire de l’artiste laisse ensuite la place à un dernier morceau au piano, « E sarà Domani ». Et ce sera demain termine bien l’album mais l’amateur que je suis espère vraiment que le demain musical de ENTITY ne prendra pas un autre dix ou vingt ans pour venir nous offrir cette beauté et cette qualité italienne. Une musique bien ancrée dans la tradition mais portée et mise en valeur par son époque et ses artistes.

PISTES / TRACKS

    1. Derealizzazione (9:05)
    2. Inettitudine (9:06)
    3. Cristallo (6:27)
    4. Osservatorio (7:48)
    5. Fuori dalla Realtà (1:22)
    6. Risveglio – Parte 1 (4:57)
    7. Risveglio – Parte 2 (2:31)
    8. Un Volto Senza Nome (1:39)
    9. The Enigma (5:36)
    10. E Sarà Domani (2:17)

musiciens / musicians

- Mauro Mulas / Keyboards and percussions
- Gianluigi Longu / Bass
- Marco Panzino / Drums
- Marcello Mulas / Guitar
- Sergio Calafiura / Vocals

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