FOR ALL WE KNOW est le projet de Ruud, guitariste des WITHIN TEMPTATION, sortant son 3e album avec les mêmes musiciens; opus formant un triptyque proposant des ambiances symphoniques avec cordes diverses; des riffs puissants, des guitares énergiques, des mélodies acoustiques envoûtantes pour un heavy progressif à tendance atmosphérique. Une histoire celle d’un homme en trois instants de sa vie, d’où la pochette significative des adultes avec la vision obscurcie et préconçue de leur Vie. Des sonorités diverses sur un métal prog thrashy sombre, sur une lignée des PAIN OF SALVATION, des titres créés au fur et à mesure lors de ses trajets concert et lors de la fameuse pandémie, une réflexion un tantinet autobiographique

« Forced to Be Free » entame avec un son des XTC, oui la new wave… allez clavier et du synth prog maintenant, déroutant en 20 secondes; un rythme dansant pop rock, frais pour troubler un peu plus; break basse et guitare à la Crichton des SAGA, temps de latence et un final trop court sombre provoquant le manque, car ce riff final me rappelle un groupe que j’adore. « Lifeline » percussions amenant un air envoûtant, métallique devenant aérien lors du refrain; évolutif et innovant avec ce break électro-sombre qui enfle et donne de la fraîcheur avec le riff heavy en arrière; un rock métal avec des réminiscences dark new prog, le plaisir d’être surpris par ce son moderne qui va chercher loin. « This Hell We Know » boite à rythme pour un son typé 80, Billy IDOL par exemple d’un côté, KATATONIA de l’autre; le clavier lorgne sur le son des SIMPLE MINDS tandis que la basse nerveuse raccroche au hard FM, étonnant et détonnant oui j’ose; break piano et clavier atmosphérique, roulement de tambour, encore une baffe cette variation; l’occasion de vérifier que Wudstik possède une très belle voix; latence du morceau qui s’écoule telle une cascade; explosion surprenante avec un growl comme si James des DREAM THEATER retrouvait sa voix; troisième morceau et troisième surprise pour un album décidément inventif; la fin trop prévisible par contre à nouveau. « The Future that Came Too Soon » avec le piano de Marco amenant l’air métallique, limite djent, lorgnant sur HAKEN; le couplet douceur avérée, le refrain haut, expressif sur un riff prog métal contenu, j’y retrouve du son des 80, comme quoi il y avait du bon dans cette décennie. Une fusion DREAM THEATER-TOTO pour les chœurs, un choc musical; Léo imprime un rythme soutenu, tiens je crois entendre PAIN OF SALVATION; chœur angélique et une longue déclinaison mélodique pour finir. « All We Did Was Hide » acoustique guitare lançant la ballade contemplative, mièvre, guimauve, prévisible de fait mais avec une belle montée finale; retour à la guitare apaisante.

« Hush » comme intermède, air dark, spleen, contemplatif, chœurs chauds pour méditer.
« Remind Me to Forget You » repart sur ce son prog métal électro lorgnant sur le rock festif, dansant, solo guitare plaintive à la QUEEN; le refrain et les chœurs amènent une ambiance synth prog moderne, le prog des 2020. Moment fatidique où le groupe se démarque « Flaws » arpège piano et guitare plaintive, PAIN OF SALVATION au loin; une ballade d’introduction qui lance un riff heavy en stéréo très prégnant et un clin d’oeil aux DREAM THEATER et pour la voix, la guitare et la tessiture; la voix de Wudstik sur la basse de Kristoffer est juste jouissive, imprimant le refrain dans vos têtes; l’évolution se veut hard, animale avant de laisser la place à un solo mélancolique, beauté du solo de Ruud qui s’éclate plus ici qu’avec le symphonisme millimétré des WITHIN TEMPTATION. « Guide Me in Getting Lost » possède le son caractéristique du groupe, flirtant avec une réminiscence musicale puis la greffant pour en tirer un son singulier; difficile de trouver le goût, la couleur de ce groupe, un son fusionnel énergique tiens comme les SONS OF APOLLO. « Ghosts of Summer's Past » continue en proposant ce morceau prog métal atmosphérique, symphonique, contemplatif; les sonorités des groupes alternatifs des 90 est marquant. Le refrain prenant qui rentre en tête, la voix douce et hurlée, tous les ingrédients pour rendre addict. « Goodbye » oui la dernière, arpège piano et Wudstik chantant sur un fil; des chœurs, une guitare arrachant quelques larmes, un air plaintif pour consumer l’auditeur.

FOR ALL WE KNOW propose un son résolument moderne, loin des marqueurs des autres groupes. Tout est créé, imaginé, pensé différemment; des mélodies chatoyantes, du groove, du métal flirtant d’avec le djent, un creuset musical; par dessein ou par catastrophe oui le titre est bien nommé, en tout cas. Un troisième opus puissant, contemplatif qui permet de fusionner encore plus les genres progressistes et de proposer du sang prog frais; la folie de musiciens qui se font plaisir, qui montrent leurs écoutes préférées respectives et qui lancent un album rafraîchissant sans moment soporifique; une vraie cure de jouvence idéale pour ce début 2024.