Voici un artiste innovateur dans le monde turbulent du rock progressif et cet excellent 3ème album de Gabriel KELLER en est la preuve. Ses principales influences musicales, soit les Beatles, Pink Floyd et même la chanson française le guide vers son propre univers de contraste. Fier lyonnais, violoncelliste de formation, toujours fidèle à ses collaboratrices Angelina PELLUET, Charlotte GAGNOR, Emi B, Manon COURSOL et Lucie LACOUR, pour ce troisième opus qui est composé de onze pièces d’une durée de 55 minutes et 59 secondes d’arrangements musicaux intelligents, originaux et aux harmonies vocales féminines radieuses, qui par moment, me font penser à des chants de sirènes. Bien appuyé par quatre musiciens chevronnés soit Lucas Biguet MERMET et Simon REBUFFAT aux ‘drums’ (ça sonne mieux), Charlie HENRY aux guitares, Jérôme AUBERNON au violon et Lucie LACOUR, cello et vibraphone. Tant qu’à Gabriel KELLER, il tient la basse, la guitare et quelques percussions sans oublier son violoncelle. Au niveau des textes on en y retrouve trois dans la langue de Molière.

L’album s’ouvre sur ‘’Why?’’ La plus grande question existentielle de l’humanité. Une pièce étrange digne d’un film d’horreur d’Alfred Hichcock, je pense entre autres à Psychose. Grondement de tonnerre annonçant l’orage, voix d’outre-tombe, crépitement semblable à un feu de camp scout pour s’éteindre soudainement après une minute…puis, épuisé, dans la seconde suivante, le son rassurant d’une guitare acoustique se fait entendre sous les doigts agiles de KELLER. Des voix célestes s’élèvent au loin, une batterie tremblante quelques accords de guitare, un timide violoncelle se fait entendre et, comme dans un dernier soupir de satisfaction, tout s’arrête…Une étoile filante et bang! Le morceau suivant, comme le disait ma regrettée grand-mère maternelle, ‘’The letter part‘’, démarre par une solide ‘bass drum’ bien suivit d’une guitare de plus en plus mordante osant même quelques ‘riffs’ à la Metallica. Ce cocktail musical nous transporte vers la voix enivrante d’Emi B, bien appuyée par ses consœurs, toujours soutenue par le dynamique duo basse/guitare rock, mariage heureux et dans la plus pure tradition de rock progressif, changement de rythme, bien introduit par L. BIGUET-MERMET basse omniprésente de KELLER, ‘riff’ métal’ les filles derrière Emi B. Ça sonne aussi solide que le rocher Percé. KELLER s’en donne à cœur joie en faisant jouir sa six cordes comme si c’était la dernière fois, relevé adroitement par les tambours percutants de Lucas jusqu’à la douceur vocale Emi B, qui revient nous charmer, précédé par Kevin sur sa guitare ‘sèche’ berçant ainsi les harmonies vocales des choristes lentement jusqu’au début de la troisième pièce ‘’The guns areapproaching’’ introduite par Keller, le guitariste, et encore cette voix séduisante d’Emi, qui nous fait perdre la raison, brusquement pulvérisée par la force brutale de Lucas B-M. sur son drums et on la retrouve en Pat BENETAR sur un ‘beat’ ‘hard rock’ signé DEFF LEPPARD.

Que dire de ‘’The letter part 2’’ intro presque inaudible ou l’on croit entendre des zombies, un violon, une guitare métallique, et voici que là, c’est l’enfer !!!! La batterie sonne la charge, une vraie guitare pure ROCK, à la sonorité bien aiguisée, mordante, saignante, ou notre ‘cœur de rockeur’ en prend un coup jusqu’à se transformer en Cupidon à l’arrivée d’un ange doucement tombé du ciel, une beauté magique, Emi B. La batterie s’enflamme de plus belle, riffs de guitare en feu, puis bercée par les voix d’Emi et ses amies…guitare acoustique tout en douceur, on ferme les yeux jusqu’à la fin de ce bonheur. Cette pièce est une montagne russe d’ambiances et d’émotions comme aime les construire Gabriel KELLER. Une recette gagnante tout au long de ce magnifique album. ‘’My son’’ pourquoi pas un bon intro blues/rock, guitare plaignarde de C. HENRY, interrompue par l’envoûtante Emi des harmonies vocales sur un rythme plus lent et revoilà l’enivrante guitare bluesée bien secondée par la batterie de Lucas, la sublime voix d’Emi, puis envoûté, on respire un peu sous quelques notes de la guitare acoustique Emi revient pour une finale grandiose avec C. HENRY et toujours cette larmoyante guitare avec laquelle on croirait entendre S. R. VAUGHAN, voix déchainées des choristes, ouf!

Aure perle, ‘’No surrender’’ et, surprise, le tout commence par une narration en langue française par une voix masculine, d’une défaite militaire française, bien appuyé par une batterie colérique et d’une guitare criante, reprise plus loin en langue anglaise, riff de guitare à la SURVIVOR voilà, l’arrivée rafraîchissante des filles, plus en voix que jamais, accompagnées d‘un léger filet de guitare acoustique et c’est reparti, ryhtme saccadé, belle complicité entre guitariste et batteur, les ‘girls’ ne lâchent pas, le tout au final sous un cri primal. On retrouve, en ouverture de ’’Oppression’’, un bel intro du violoncelle de G. K., effets sonores de battements de cœur, solide batterie en avant plan, mitrailleuse (?), guitare agressive, une sonorité atmosphérique du tonnerre, ça promet! Cette pièce est la plus belle de l’album. Un équilibre parfait entre les couleurs atmosphériques, les variations rythmiques, le chant magnifique des indispensables choristes sur des paroles en français. Une réussite totale d’un vrai rock progressif 2024. Angelina PELLUET débute ‘’Poussières éternelles’’ qui nous charme par sa voix toute en nuance dans une langue française impeccable. Une chanson tout en profondeur bien enveloppée de voix célestes et d’une guitare acoustique, deux indispensables. ‘’Your Way’’ la plus courte de l’album se poursuit dans la même veine que la précédente soit une intro guitare ‘sèche‘ enveloppée par la voix de C. GAGNOR qui interprète le morceau à sa façon bien particulière, des violons guident la route à suivre pour un finale voix et cordes sèches! Pour terminer l’album KELLER et son violoncelle débute ‘’Mahaut’’, accompagnant les indispensables choristes vers une luxure musicale atteignant un sommet d’intensité. Un bel album que l’on voudrait sans fin...