GHOST ON MARS groupe de prog métal moderne inspiré par la S-F; des titres avec des tiroirs progressistes dégageant de l’émotion au détour d’un break; atmosphères tourmentées, sombres à la limite de la torpeur mélancolique; un métal progressif complexe, basé sur des films de S-F tels ‘The Mist’, ‘The Revenant’, ‘I Robot’ ou ‘Arrival’. Un son lourd, métallique pour se plonger dedans.

« Beyond the Mist » donne le ton avec du métal prog lourd, la voix de Moreno, limite growl; ça part fort, les percussions sont claires avec un air touffu mélodique et tourmenté; le growl fait sa place, du new métal combinant l’énergie brute animale; le break d’un coup avec extinction de l’air et un passage complainte ambiant qui va enfler, lancer un solo guitare superbe, émouvant, long, qui laisse pantois et dubitatif. « Quarantine » et l’intro claviers S-F qui fait partir loin; l’air d’un coup sur KATATONIA, TERAMAZE pour l’éther progressiste, TESSERACT pour le djent marqué; ça monte et s’alourdit; la voix claire apaise un temps avant l’arrivée de la voix dure bestiale; ce mélange passe incroyablement; break tonitruant, lourd, tenu, maléfique; Fabio et Andrea montrent qu’ils ne sont pas débutants.

« They », air de ‘Jeux Interdits’ pour l’intro émotion boostée; vocaux d’enfer amenant le métal en fusion, contrôlé par cette note cloche réverbérante; le morceau est posé, lourd mais serein, oxymore faisant passer la lourdeur du rythme à une cascade de notes fraîches; un creuset musical lorgnant sur le heavy métal dark atmosphérique. « Carbon Skin » intro S-F électromécanique succincte avant de débouler l’air fusion dark heavy et sa voix typée; le break envoûtant avec ses claviers et la dérive rappelant DISILLUSION pour la force musicale; un titre fort porteur d’espoir pour un métal prog lancinant.

« Nocturnal » plus sec, plus mélancolique, du MY DYING BRIDE effondré; l’air se ralentit, se raréfie, la guitare se fait plus tourmentée, langoureuse et permet de laisser transpirer un moment progressiste dans sa mouture même. « That Time I Saw the Moon » revient à un métal prog moderne, mélange électro-djent bourré d’émotion avec la guitare saccadant l’air et le climat cristallin qui apparait au final. « Under a Crescent Moon » une note d’OCEANSIZE oui sur la nurserie c’est ça; air mélodique comme une comptine dépressive pour aider à voir la vie plus claire, redondant comme des larmes tombant inlassablement.

« Back From the Dead » continue sur la même lignée larmoyante avant de voir arriver le growl venant de l’Enfer, ah oui titre prédestiné; lancinant, tournoyant et enivrant, lourd et malfaisant ne gardant plus de sang prog cependant. « Back to Life » similaire sans growl, une lente mélodie dépressive, pesante; un slow dark de fin du monde d’où la mélancolie semble engluer tout ce qu’elle touche. « Lost Signal » continue un temps avant de redonner dans le lourd, le malfaisant et le growl, pour finir sur un chœur et une voix désespérée; la guitare part sur le post-rock spleen avant de lâcher un dernier solo suintant l’émotion.

GHOST ON MARS pose un son métal prog dark atmosphérique chaleureux au départ; les voix growl passent étrangement facilement, bien mélangées dans la tessiture musicale; l’atmosphère sombre garde de l’espoir avec la furie djent; le bât blesse avec la seconde partie plus sombre, mélancolique qui propose des morceaux similaires se détachant des sonorités progressistes. Le noir prend le pas sur l’émotion, sur les prouesses guitaristiques du départ et laisse un goût amer; de belles mélodies, de beaux tiroirs progressistes mis à mal avec la voix pouvant freiner et se lâcher durablement. Un son froid, dépressif rempli d’espoir pour une vie musicale émotionnelle dense, un 1er album à suivre de près cependant.