HUIS, littéralement les portes de la maison, fondé en 2009, avec des musiciens québécois ayant profité d’une influence hollandaise lors d’un voyage; un son flirtant sur le néo prog d’ARENA, MARILLION et KNIGHT AREA. HUIS distille du rock progressif succulent parsemé de claviers modernes et vintage, Hammond, Moog et Mellotron faisant régresser dans les 70 puis nous projeter dans un futur 80-90 musical; le guitariste Michel St PERE des MYSTERY apporte son édifice sur un registre plus métallique, Sylvain sa voix chaleureuse en mettant les textes en avant pour ce 4e album.

« Chaos » c’est parti pour un prog métal singulier; ni trop redondant, ni trop flirtant d’avec les groupes néo; une voix à part, un solo guitare qui fleure bon les MYSTERY en plus nerveux, un morceau qui renverrait sur le côté d’ARENA; à écouter pour se faire son idée, je reste coi là. « Paralyzed » intro latente piano pour garder le lien progressiste; synthé métronomique, quelques touches guitare floydienne du plus bel effet pour bercer; ça démarre sur du prog métal bluesy mélodique, le truc qui ne fait pas de vagues; tiens un instant TOTO, un autre JOURNEY, KANSAS, STYX; l’outro piano et voix langoureuse pour terminer en quiétude. « Westminster Bridge » continue avec l’ambiance prodiguée, riff heavy, du vieux hard rock des 70, un zeste d’AOR et l’air néo heavy soft, part prépondérante de claviers FM. Un conglomérat progressiste avec déjà un très beau solo aérien de Michel. « Requiem for the Last One » et l’intro orchestrale symphonique, plus de 2mn, claviers en avant; un titre qui fait la part belle à la déclinaison prog métal instrumentale. Ce morceau flirtant avec la barre des 10 minutes envoie sur des territoires prog variés, à la frontière du prog métal; plus récent, plus dynamique, travaillé.

« Crossroads » intro solennelle, majestueuse, piano grandiloquent, ça jette; la ballade géante gonfle et déroule un crescendo. Ce morceau monolithique passe facilement avec un son prog métal qui lorgne métal avec le final synthétique boosté aux amphétamines. « The Miracle » entame piano d’orfèvrerie, délicat avec un acoustique guitare, la suite c’est ballade typée FOREIGNER avec ce son cotonneux des 80; simple, efficace. « Burning and Drowning » hop une note de Marianne FAITHFULL oui la ballade de Lucy; entame parfaite pour partir, mélange entre la voix et les claviers, la basse rythmique affûtée; le son augmente, le riff heavy, un solo passe d’un coup sur une rengaine métal prog mélodique. Ce groupe a trouvé son style, sa sonorité propre; la voix chaleureuse anesthésie les quelques retenues que l’on pourrait trouver. « Failing » choeurs, latence, instruments en ordre progressif, c’est parti; les claviers charnus, charmeurs, opulents; la guitare en prime dans le registre prog métal US, celui qui va de la ballade aux riffs nerveux. Un solo guitare des ARENA fend l’air, Michel montrant l’étendue de son talent. Un solo orgue virevoltant et langoureux du temps jadis où l’on pouvait s’esclaffer devant la maîtrise des musiciens; break yessien cristallin agréable mettant en avant Sylvain aidé d’une flûte gabrielesque, simple et superbe.

HUIS propose un nouveau registre sur son dernier album avec des titres nerveux accompagnant ceux mélodiques qui faisaient leur signature d’avant; ce mélange concocté à de l’AOR puissant, à des ballades boostées, avec des morceaux mélodiques et pêchus favorisent une potentielle régression pour nombre de progueux nostalgiques; l’évolution est en marche, un son qui sort en tout cas des sentiers battus, ce qui est un plus actuellement. Il y a du sang prog de bonne qualité dedans.