Encore un groupe dont il était difficile de prévoir le retour, voir la résurrection ! ICE puisque c'est d'eux dont il s'agit nous revient après dix-neuf années d'absence avec quatre des cinq musiciens de l'époque, seul le bassiste a changé. La nostalgie se ressent au détour de chaque titre, nous allons le voir plus loin.

Les influences du groupe sont toujours les mêmes qu'en 2005, à savoir PENDRAGON, CAMEL (deuxième époque) ou bien encore KAYAK pour rester au pays des tulipes, des moulins et du fromage, la richesse mélodique de la plupart des morceaux étant le vrai point fort du combo néerlandais.

Tour d'horizon des différentes plages du disque en commençant par le commencement comme le dit l'adage. La première plage, l'éponyme "Man in The Moon" avec des vocaux parlés, formidablement chantée par Hein VAN DEN BROEK (ce ne sera pas le cas pour tous les titres) des nappes de claviers évanescentes et luxuriantes à la fois, une six cordes lyriques, bref du brillant néo progressif symphonique (9/10). Nous continuons sur le même rythme qualitatif "The Voice of Black Mountain", beaucoup chanté mais bien chanté (9/10) plus mainstream, tendance AOR, pour ceux qui se souviennent du TARNEY SPENCER BAND dans les années quatre-vingt, ultra mélodique, nous tapons du pied et nous battons la mesure, des claviers qui valsent à la quatrième minute, facile d'écoute, final intéressant à la guitare comme dans le premier morceau. Le radiophonique "The Dreams that Never Were" ne soulève pas des montagnes, réimmiscent du ALAN PARSONS PROJECT de "Pyramid" ou de "Eve" et du CAMEL de "Stationary Traveller’’ très agréable à écouter, que demander de plus ? (8/10).


La perle incontournable du disque, l'enchainement "At the Break of Dawn/ Across the Frozen Lake" du progressif symphonique d'une classe folle (11/10) digne du meilleur GENESIS période COLLINS au chant soit "A Trick of the Tail/Wind and Wuthering" des vocaux un peu écorchés mais qui passent très bien et la six cordes ‘’magniféerique’’ de Chris VAN HOOGDALEM qui nous renvoie derechef aux arabesques de maitre Steve !

Nous avons également le beau, calme et reposant "Cambridge" (9/10), facile à fredonner et à mémoriser, ce qui n'est pas la moindre de ses qualités, la guitare est ici plus ‘’Latimerienne’’ (donc avec une sensibilité hors pair). Dans la même veine, nous avons "Waves and the Wind" (8/10) dans un format plus réduit, accompagné de vocaux plus haut perchés sur un canevas de claviers symphoniques et puis le titre conclusif "Lost in the Blue" (9/10) le plus kayakien de l'album et pas seulement par son intitulé (rappelez-vous "Lost Blue of Chartres") car nous pourrions avoir un certain Johan SLAGER à la guitare, le thème principal est renforcé par un invité au saxophone (une piste à creuser pour un potentiel troisième disque ?).

A contrario, trois plages ne m'ont pas convaincu, la troisième "Inside the Bulb" bien soutenue comme les autres par la guitare mais assez peu aventureuse selon mes critères, trop basique mais pas désagréable non plus (7/10) ainsi que la huitième "Returning to the Day" plus rock que progressive, utile pour chauffer le public dans un concert (6/10), heureusement courte, quatre minutes quatorze seulement et la dixième "The Wizard" (quand je parlais plus haut de chant moyen, c'est ce titre que je visais en particulier), un (7/10) quand même car la guitare de Chris sauve les meubles à 4:42.

Seize minutes sur soixante-cinq à un moindre niveau, c'est loin d'être rédhibitoire, j'ai commandé l'album chez mon pusher régulier, bien que j’aie eu la chance d'avoir un fichier wave, ce qui donne une idée de la qualité globale de ce "Man in the Moon".