IZZ qu’est-ce que c’est ? Non, pas un moustique qui passe, de manière incessante, devant votre pavillon auditif, la nuit, gâchant une nuit de sommeil pourtant méritée. Il s’agit d’un sextuor new-yorkais qui vient, périodiquement, chatouiller nos esgourdes, plutôt en journée, et flatter nos circonvolutions cérébrales, libérant ainsi quantité de dopamine bienfaitrice. Depuis 1999 ce collectif nous délivre d’excellents disques, inventif, originaux et celui qui nous occupe à présent en est le dixième.

Autant vous avertir tout de suite, il ne s’agit pas d’un album hermétique même si son titre évoque explicitement la fameuse équation d’Erwin Schrödinger, physicien autrichien, qui participe à l’élaboration des raisonnements théoriques de la mécanique quantique (Avec Paul Dirac ils recevront le prix Nobel de physique en 1933). Plus loin, vous retrouverez des clins d’œil à son travail dans les quelques mots qui parsèment la plage éponyme. En réalité, les idées du groupe ont été fondues dans un métal à très haute résistance, à l’épreuve des agressions extérieures et des affres du temps. Jamais IZZ n’aura sonné si Rock, avec un dynamisme irrésistible et un net sentiment d’urgence (11 morceaux pour 53 minutes).

L’auditeur est propulsé dans l’album par la basse qui entame « We Are The 3rd » vite rattrapée par une batterie martelée avec conviction. Les trames de claviers et les guitares sont en pleine conversation tandis que les voix de Tom CALGANO et Laura MEADE se tirent la bourre ou se complètent. Tom continue seul, accompagné au piano, puis une orchestration légère dans la ballade « So Many Voices ». Beaucoup plus Rock, presque hard, carré, pour un peu j’écrirais rugueux, « Brace For Impact » est fort bien placé pour séparer deux pièces tendres. C’est Laura qui assure le chant dans l’enchanteur « Deep Inside », même si elle reçoit du renfort vocal. C’est doux, léger, finement orchestré.

Passer d’un intro jazzy à un développement rock progressif, en passant par une étape de fusion, voici ce qui caractérise la versatilité d’IZZ. Deux batteurs ne sont pas de trop (voir les crédits) pour assurer la base de cette pièce-titre qui cite, dans les paroles : spin, téléportation, quanta, effet tunnel…N’allez pas croire pour autant que Tom CALGANO s’est pris la grosse tête ; il s’agit d’un poème. Il y a des titres qui annoncent la couleur. « Sometime Sublime » est de ceux-là. Guitare acoustique, chant feutré de Laura, entrée en scène de l’orchestre et développement en crescendo avec échappée de la guitare solo particulièrement inspirée de Paul BREMNER. Optimiste, la collection nous livre « There’s Hope » vigoureux, au tempo enlevé, avec un travail des voix digne d’un YES. Les deux frappeurs s’en donnent à cœur joie sur la courte jam « Breathern » (1 :01). La pièce de résistance pourrait être « Not About Me » tant les chanteurs se montrent excellents sur une base musicale foisonnante et passionnante qui font de cette plage un morceau épique à souhait.

Nouveau changement d’atmosphère « Soak Up The Sunlight » avec des percussions latinos qui induisent une base jazz-rock, dont s’éloignent l’un ou l’autre soliste tandis que la trame joue sur le flux et le reflux avec maestria. Le kaléidoscope musical de « And We Will Go » tourne comme un manège enchanteur. La batterie syncopée, la guitare lead inventive, le rythme endiablé accompagnent à merveille cette ode à la célérité qui nous enjoint de courir, ne pas s’arrêter, ne pas perdre de temps, quelque soient les circonstances.

Si vous ne devez posséder qu’une seule œuvre d’IZZ, « Collapse The Wave » s’impose.