“Land Of Chameleons” est le vingtième album de KARFAGEN en 18 ans du musicien Ukrainien Anthony KALUGIN. La cadence dont apparaissent ses petits bijoux m’étonne toujours parce qu’il ne sort rien qui n’est pas à la hauteur de son talent et il n’a que 42 ans! Nous devrons sûrement nous attendre à plein de petites surprises pendant encore plusieurs années! Mais, pour le moment, concentrons-nous sur ce petit nouveau. Nous avons ici une création qui a un petit quelque chose de plus que ses albums précédents. Allons donc explorer cette ‘Terre des Caméléons’.

L’album en format ‘régulier’ est un album double et il est composé de douze (12) pièces originales, totalisant un peu plus de soixante-neuf minutes. Ensuite vient les divers formats disponibles, comme à chaque occasion d’une sortie d’album de KARFAGEN. L’album qu’on a reçu ici nous offre sept (7) pièces supplémentaires: des démos, des versions autres, instrumentales ou jouée en spectacle. On va faire la chronique sur l’essentiel de l’album, soit les nouveautés en versions dites ‘originales’.

La musique de l’album “Land Of Chameleons” est rodé au quart de tour et la réalisation est contrôlée de main de maître par Anthony KALUGIN. On peut ressentir des émotions à plusieurs endroits grâce aux musiciens/chanteurs (euses) qui se donnent à fond sur chaque pièce et l’équilibre est parfait entre les pièces instrumentales et les chansons. On peut voir sur la liste d’artistes invités qu’Anthony sait exactement ce qu’il veut : il ramène à bord de son projet ses valeurs sûres en Mariya PANASENKO & Olha ROSTOVSKA au chant, Viktor SYROTIN aux percussions, Konstantin IONENKO à la basse, et Max VELYCHKO aux guitares, mais se donne également plus de munitions et de couleurs avec l’embauche de Marek ARNOLD aux cuivres & de Sergii KOVALOV à l’accordéon.

Je n’ai normalement pas de difficulté à décortiquer les albums de Mr. KALUGIN mais j’ai l’impression d’avoir affaire ici à un album qui a quelque chose de différent tout en étant dans la même mouture que ses autres créations. C’est peut-être parce que, contrairement aux albums précédents, les influences ou ressemblances avec d’autres artistes de la communauté Prog sont plus flagrantes. Les débuts de l’album me font tout de suite penser à PHIDEAUX tandis qu’on peut reconnaitre un peu plus loin le style associé au projet THE TANGENT. Certains extraits sont très FLOYDiens tandis que des bouts me ramènent aux FLOWER KINGS. Mais il n’y a rien de surdosé ici. Le chant des dames est utilisé aux bons endroits et rajoute une couleur de plus et on a même l’impression d’entendre un petit bout de chant de l’album “The Dark Side Of The Moon” lors de l’écoute de la pièce “Journey To A Shrine”, gracieuseté d’Olha ROSTOVSKA. Il y a aussi de très jolies parties ‘Jazzy’, voir ‘Funky’. L’insertion de petits bouts de Musique du Monde ici et là est aussi surprenante qu’agréable.

C’est un excellent album, original, coloré, intense et à l’image de tout ce qu’Anthony KALUGIN nous a déjà présenté. Je pense avoir trouvé ce qu’il y a de différent des albums précédents: l’équilibre entre le ‘Prog Vintage’ et le ‘Néo-Prog’ est parfois difficile à accomplir mais Anthony KALUGIN réussit ici le mélange parfait des deux et la transition sans accrocs d’un style de Prog à l’autre. C’est peut-être son album le plus équilibré à ce jour. On ne se tanne pas d’écouter l’album. Un grand Bravo!