“Night of the Spring Equinox” ou “La nuit d’Équinoxe de printemps”, c’est le titre du nouvel album des norvégiens KORNMO, quatrième création depuis leurs débuts en 2015. Ceux qui connaissent un peu l’histoire de ce trio savent PROBABLEMENT aussi que Nils LARSEN & Odd-Roar BAKKEN font de la musique ensemble depuis plus de 50 ans! Les deux amis musiciens ont fait partie de la première mouture du groupe de Prog symphonique ADVENTURE en 1990, soit 10 ans avant la sortie du premier album sous ce nom d’artiste! BAKKEN fait encore partie de ce groupe mais il a aussi créé le groupe Prog symphonique MORILD en 2004 avec, encore une fois, LARSEN. Deux albums ont été produits sous ce nom de groupe (“Time To Rest” en 2010 & “Aves” en 2013) avant que l’ensemble ne s’éteigne en 2015. Le trio instrumental KORNMO apparait presqu’aussitôt sous la gouverne de nos deux comparses accompagnés d’Anton LARSEN, fils de Nils, à la batterie. Le chant présent lors des albums de MORILD est éliminé et la musique demeure toujours dans la veine du Prog symphonique mais avec une touche de musique Traditionnelle, donnant une couleur musicale assez unique au résultat final.

Avec 5 pièces totalisant plus de 73 minutes de musique, l’album s’écoute comme si on vous invite à écouter une/des histoire(s) dont la musique remplace les paroles. On vous transporte d’abord dans une contrée lointaine durant les temps Médiévaux [“Sendebud fra vest” (Messager de l'ouest)] où une légende celtique semble être sur le point de se réaliser alors qu’un messager vient annoncer la bonne nouvelle. Les styles se croisent alors que musiques de bardes et musiques celtiques s’invitent pour égayer le léger fond symphonique qui vous guide le long du sentier épique de l’événement. Le son des claviers dit ‘Vintage’ nous met dans une ambiance particulière et la guitare électrique accentue parfois cette atmosphère. Rien de pompeux ici mais c’est bien orchestré afin de vous faire passer le premier 17 minutes + comme s’il durait 5 minutes.

Plus ‘sérieuse’ que la première pièce, “Huldras hale” (La queue de l’Huldra) nous présente l’Huldra, cette créature légendaire séductrice mais Ô combien dangereuse vivant dans les forêts scandinaves et cherchant un homme pour se marier. Sur un rythme modéré crée par le piano et le duo basse/batterie et accompagnée d’un son de claviers un peu sombre et mystérieux, la guitare électrique, la flute et les synthétiseurs se relaient afin de peindre une image de cette beauté mystérieuse à la queue de vache. Le style change à-travers la pièce pour imager la rencontre d’un homme avec l’Huldra: d’abord lent, le rythme accélère pour devenir plus pompeux et enjoué et la musique semble décrire le bonheur que les deux protagonistes ressentent. Puis tout se résorbe légèrement et l’orgue et la basse créent une ambiance un peu triste et mélancolique alors que d’autres instruments viennent s’ajouter afin d’accentuer l’effet désiré.

“Den dype skogen (La forêt profonde)” débute avec un rythme un peu militaire et la musique devient progressivement plus pompeuse avant de devenir plus douce et mélancolique. On a ensuite l’insertion de plusieurs extraits de la première pièce mais légèrement modifiées, parfois même plus énergiques, donnant un ‘medley’ des meilleurs extraits musicaux de l’album jusqu’à maintenant. C’est lourd et léger à la fois, rendant le tout facile à écouter et apprécier. La fin est pompeuse et presque religieuse et cette pièce termine probablement l’histoire de l’Huldra ‘racontée’ en 3 parties.

“Altets Hav (La mer de tout)” est une pièce avec différents styles musicaux. Avec un début rappelant certains des grands claviéristes Prog des années ’70 & ’80, ça change ensuite pour une musique plus rythmée et structuré, soli de guitare électrique ou de violon relevant d’avantage la musique crée. Ensuite apparaît un son proche de celui des groupes ANEKDOTEN ou ÄNGLAGÄRD mais qui ne dure que le temps de nous déranger agréablement avant de revenir à peu au même style et rythme d’avant. Le son Rétro des claviers est ce qui nous transporte littéralement dans ce voyage musical. L’album se termine avec une berceuse de presque douze minutes! Guitare et claviers se croisent et s’accompagnent pendant ce (trop?) long voyage vers le pays des rêves.

C’est un album où le symphonique ‘Vintage’ est bien présent et où on sent que les musiciens y apportent une attention particulière à bien le reproduire. Le fait d’y intégrer des styles plus Folklore comme le Celtique et un peu de musique médiévale donne une saveur légèrement exotique à l’ensemble de l’œuvre. Fortement recommandé pour les amateurs de Prog Symphonique Vintage.