Voici le premier album éponyme d’une équipe bien de chez nous, nommée LES RUINES DE L’AZUR. Ce nouveau groupe de jazz-rock québécois nous proposait en septembre dernier une œuvre qui mélange les influences de styles musicaux très variés, allant du funk, à la bossa-nova, du folk au blues, de la pop au métal et à la musique classique, mais dans un esprit où le rock progressif et le jazz moderne se rencontrent. Ce quintet comprend le leader, guitariste et compositeur du groupe Marc-Gabriel LAVERRIERE, Étienne LAROCQUE aux claviers, Félix-Antoine DESY à la basse, Jadli VERILLI à la batterie et au chant, et Théo FOURNIER aux saxophones, à la flûte et au chant. Tous sont des diplômés en musique, de niveau collégial ou universitaire.

Le fil conducteur de cet album, c’est l’Azur. Une pseudo ancienne civilisation qui vécut sur une île perdue et qui atteignit les sommets de l’élévation spirituelle pendant la préhistoire, puis qui connut un vertigineux déclin pendant les guerres de conquête de la Renaissance. A l’aube du nouveau millénaire, des petits groupes un peu partout dans le monde ont commencé à célébrer l’Azur et les ruines de ses vieilles traditions enfouies qui émergeaient du passé. Cet engouement soudain inquiéta grandement les gouvernements totalitaires et les obligea à intervenir, mais les leaders de cette révolution culturelle n’y verront plus qu’une seule issue, en lorgnant vers les étoiles. Il s’agit d’une fiction évidemment!

Leur musique plaira assurément aux amateurs d’HARMONIUM et de BEAU DOMMAGE, mais dans une version un peu plus musclée et éclectique par le mélange des genres appliqué car ils osent bien à bonne dose. « Célébration » m’a fait penser à BIG BIG TRAIN, alors que la savoureuse « Freak Show » pourrait être décrite comme un mélange de musique de « Pulp Fiction », d’intro de « Late shows » américains, de Beck HANSEN, et de musique de « Pink Panther ». 80 % de ce qui est proposé m’a énormément plu, et le reste est très bon aussi. Leurs secrets : des notes chaleureuses et enveloppantes, la subtile richesse des cuivres, les ambiances langoureuses et pastorales, un batteur dément et à la technique infaillible.

Mélancolie, entrain, revendication, mystère et relaxation sur la plage font bon ménage dans cette proposition très cohérente et variée à souhait pour maintenir l’intérêt. Une musique rafraîchissante qui flirte avec les grands classiques de notre musique québécoise, surtout lorsque Mme VERILLI chante à la manière d’une Marie Michèle DESROSIERS. Et que de bonheur sur l’Île Perdue avec sa bossa nova qui vous rappellera « tous les bananiers » ! A conseiller à tous, car plus progressif que Jazz pur, avec six morceaux instrumentaux et quatre chansons. Titres préférés : « Célébration », « Camping Hangover », « L’Ile Perdue » et « Freak Show ». Bonne écoute!