MONKEY3 est le groupe de rock psychédélique qu’il faut posséder chez soi, au moins leurs albums; instrumental depuis leur création en 2001 le stoner s’est agrémenté de post-rock hypnotique, de space rock répétitif pour partir loin dans des méandres et overloops musicaux bigarrés; ils ont tourné avec MONO et HYPNOS 69 pour montrer un peu le son développé, c’est leur 7e album de fait.

« Ignition » entame sur la BOF de ‘Prométheus’, latente, spatiale, éloignée de notre bonne vieille terre, ou ce qu’il en reste; quelques 90 secondes plus tard, le déluge, un feu musical, des notes qui emplissent l’espace ou ce qu’il en reste; le son progresse depuis leur dernier album, le changement de membres? Le break qui stoppe la diffusion de lave incandescente, la basse sur un relent des PINK FLOYD, entre souvenir et évolution, le clavier enfonçant le clou sur ‘Animals’; l’air repart, remonte et c’est l’ambiance psyché synthé de dB qui domine avant de lancer Boris dans un solo stratosphérique; final époustouflant pour un remake de 2001 d’aujourd’hui. « Collision » enchaîne, plaisir d’avoir du son toujours dans les oreilles; Jalil est déjà à son aise ainsi que Walter pour entretenir le feu; collision comme Matrix et son égarement, dans quel monde sommes-nous réellement, où sommes-nous ailleurs sans s’en rendre compte...un titre électro sombre prenant dont il faut penser à prendre la bonne pilule. « Kali Yuga » suit, de l’eau entendue, Sunshine et le feu qui coule, le délire de Danny BOYLE mis en musique, un son réverbérant, un voyage orgasmique, frénétique pour sauver une humanité, un long solo guitare pour envoûter l’auditeur et le laisser coi devant tant de débauche de notes; l’air se veut hypnotisant et nous emmène sur un crescendo onirique; un peu d’eau, d’air, d’oxygène et « Rackman » reprenant la question de Solaris sur la culpabilité, la rédemption; son à nouveau électro-dark wave stoner, envahissant; c’est Boris à la barre qui envoie loin, qui dynamite l’air pour mettre en transe, en position syncopée, en émoi; un riff thrash stoner pour headbanger rien de moins; hypnotique et entraînant avant le final avec une explosion batterie lançant « Collapse » oui... Si vous ne pensez pas à eux, c’est que vous êtes très jeunes ou innocents; reprise, remix, recréation? Le titre qui donne dans l’émoi, un revisited de 1984, des maîtres floydiens, un son délirant dans le bon sens du terme avec un solo guitare passionnelle, un break à mi-parcours stoner maximum surfant sur des nuages psychédéliques roses et un groove hypnotique; final frénétique qui ne revient pas sur terre, tant pis pour vous. Le groupe stoner psychédélique du nouveau millénaire indispensable.

MONKEY3 du rock stoner psychédélique, voilà tout simplement; instrumental pour rêver, partir plus vite dans des contrées musicales, des brumes cosmiques comme j’ai eu plaisir à lire, où l’art-rock parvient à son firmament; sombre mais fusionnant, captivant avec l’enchaînement des titres, moderne avec ce son mixé comme s’ils étaient dans votre pièce musicale. La réflexion sur l’axolotl m’interpelle, va-t-on passer le pas et se robotiser, la machine va-elle prendre les devants ou va-t-on rester larvaire? La musique se situe dans votre tête, dans l’espace créatif qui nous progueux de France, de Navarre et de Suisse avons bien identifié. Un album explorant l’avenir de l’Homme, de son destin, de sa folie au travers de ces cinq films culte que tout un chacun se doit d’avoir vu; destruction ou dernière chance, écoutez cet album jouissif et contemplatif avant la possible fin du monde; entre mélancolie logique et espoir intime.