CHRONIQUE / REVIEW
Neal Morse & The Resonance
No Hill For A Climber
Releases information
Release date:
November 8, 2024
Format:
CD, Digital, Vinyl
Label:
From:
Radiant Records
USA
Serge Marcoux - November 2024
9,5
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Je trouve le processus créatif fascinant. Comme on le sait, la créativité d’une personne est fondée sur les aptitudes cognitives, les traits de personnalité liés à la motivation, les émotions, très fortes celles-là, et l’environnement. Ce qui est fascinant, c’est de voir un musicien prendre dix ans pour offrir un album et d’un autre côté, en voir un autre offrir un deuxième au cours de la même année. Encore mieux, alors que le premier était excellent, le nouveau est encore meilleur. Le musicien dont il est question est NEAL MORSE. Le nouvel opus, appuyé d’un nouveau groupe, THE RESONANCE, est « No Hill for a CLIMBER ».
Depuis une dizaine d’années, M. MORSE alternait les projets plus personnels, « Joseph Part One and Two », « Life and Times », entre autres, avec ceux du NEAL MORSE BAND. Pour faire bonne mesure et démontrer son effervescence créative, ajoutez FLYING COLORS et TRANSATLANTIC. La conclusion de l’histoire musicale de Joseph couplée avec le retour de MIKE PORTNOY au sein de DREAM THEATER a créé les conditions initiales du projet actuel. Suite à ces changements, son épouse a suggéré de regarder du côté des jeunes musicien de la région où ils demeurent. Quelle bonne idée ! C’est ainsi qu’on retrouve ANDRE MADATIAN à la guitare et aux orchestrations. CHRIS RILEY est un multi-instrumentiste qui joue de la basse, des claviers, de la guitare et chante. En entrevue que je vous invite chaleureusement à regarder, NEAL MORSE confiait tout le bien qu’il pense de ses nouveaux collaborateurs et comment la voix de CHRIS lui rappelait un peu le style de NEIL YOUNG. Parlant du chant, il faut signaler l’apport important de JOHNNY BISAHA qui a une plus grande capacité d’aller vers les notes aigues que NEAL. Son apport sur la pièce titre, notamment, est assez remarquable. PHILIP MARTIN est le batteur principal de THE RESONANCE mais ses obligations professionnelles ont fait en sorte que JOE GANZELLI est venu à la rescousse. Détail amusant, PHILIP et JOE se retrouvent sur deux pièces en commun mais pas en même temps. Les divers invités aux voix, cuivres et cordes procurent l’ampleur et la richesse nécessaire pour faire de « No Hill for a Climber » une véritable réussite.
La première chose que l’on constate en écoutant l’album est l’importance de l’apport de ce sang neuf. La collaboration, et comme il nous l’a confirmé c’en fut réellement une, a apporté une fraîcheur musicale et d’intéressantes idées. Écoutez la deuxième vidéo, « Thief », pour voir et entendre ce qu’il en est. L’album est construit à la manière de « Bridge Across Forever » de TRANSATLANTIC ou de « V » de SPOCK’S BEARD. Pas au niveau musical, mais plutôt en ce sens que l’on retrouve de courts morceaux entre deux longues suites. Cependant l’intro de « Eternity in your Eyes » rappelle quand même un peu son premier groupe. Lorsque le morceau prend son envol avec le chant de MORSE et ensuite avec de beaux accords de guitare, on saisit le bonheur qui est là et celui qui va venir. La musique s’apaise, la voix est un peu trafiquée. Le tempo est langoureux et la responsabilité du chant se partage, on assaisonne de piano. La musique devient plus calme afin de permettre à la guitare de briller, un solo qui me fait penser un tantinet à ROINE STOLT. Peu à peu l’intensité de la guitare entraîne la batterie dans sa mouvance. Tout à coup, arrêt et chant presqu’a capela. Un rythme un peu sautillant revient prendre sa place. Le groupe performe et l’intensité monte. Puis suit un passage un peu funky avec une basse qui groove à souhait et encore la guitare qui est bien présente. Puis le synthétiseur et la guitare procèdent à un joyeux échange de notes. On reprend avec tout le monde. Le chant de MORSE revient avec presque de la hargne, une ferveur à tout le moins. Les chœurs gonflent le son et donnent de la puissance. Les cuivres superposent une couche supplémentaire et encore la guitare qui vient intensifier la musique. La conclusion reprend le thème du début avec un peu plus de force et je suis tout sourire.
Les trois suivantes sont plus courtes mais si je prends « Thief » dont je parlais précédemment, l’action ne manque pas au cours de ces cinq minutes. Que ce soit les vocaux chuchotés et un brin mystérieux ou la section médiane déjantée qui est le résultat d’un jam en studio entre CHRIS RILEY et NEAL MORSE. Ce freak-out comme l’a nommé NEAL serait une improvisation sur scène car ce fut une improvisation un peu hors-norme en studio et impossible à reproduire. La fin prend la forme d’un jazz bluesé avec force de cuivres. Un petit délice ! « All the Rage » avec ses accents AOR de bon goût donne envie de chanter et de remuer le bassin et est d’une efficacité bien en place. « Ever Interceding » est une balade progressive qui met en valeur la voix de JOHNNY BISAHA et offre un beau crescendo avec un solo de guitare qui sied bien à une telle chanson.
La pièce titre est exactement le genre de morceau qui fait que j’aime le rock progressif. C’est aussi près de trente minutes de moments musicaux beaux et excitants au possible qui transforme cet album en un sérieux aspirant au titre de mon numéro un de l’année. Tout est là ! L’intro d’abord planante qui se transforme en break musical avec un orgue bien présent sur une rythmique solide et avec ce qu’il faut de guitare. Pendant quelques minutes, les musiciens s’amusent avec des variations sur le thème initial. Il y a aussi ces échanges de voix MORSE/BISAHA, chacun de son côté, sur un beat plus sautillant. Il y a une première poussée symphonique ample, belle et irrésistible jusqu’à un apaisement. On passe alors à une section différente plus grave et un peu inquiétante. La musique accélère sans cesse et devient frénétique jusqu’à un solo de guitare bien envoyé. Il ne faut pas oublier la section planante presqu’usuelle sur une plage de cette longueur. Vous savez celle avec une voix aérienne sur nappes de claviers, y compris le mellotron. Puis la voix se fait chœur avec piano et toujours les claviers en trame de fond. Une nouvelle et puissante montée orchestrale nous transporte ensuite tout comme la voix impressionnante de M. BISAHA. Les roulements de batterie et les cymbales couplés avec la guitare font ensuite la loi. Peu après, il y a un solo d’orgue pas piqué des vers. Comme il se doit et pour le plaisir des oreilles, ce qui suit c’est une reprise du chant qui est touchante, prenante. La majesté des minutes qui suivent avec une autre envolée symphonique continue l’enchantement. Vous voulez un puissant solo de guitare pour ajouter une couche supplémentaire à votre plaisir ? Il est présent et c’est exactement l’ingrédient qu’il fallait pour se rendre à la conclusion ou … presque. Après un court silence, la réelle conclusion est une ultime envolée orchestrale des cordes.
Encore une fois, et c’est une bien bonne habitude, NEAL MORSE démontre cette incroyable capacité à être créatif dans toutes circonstances. Cette fois, c’est avec de jeunes musiciens qu’il offre un album bourré de mélodies imparables et de moments musicaux mémorables.
PISTES / TRACKS
- 1. Eternity in Your Eyes (20:57)
I : Prelude to Eternity (Instrumental)
II : I See the Sun
lll: Northern Lights
IV : Echoes of Forever (Instrumental)
V : The Dream's Still Alive
Vl : Hammer and Nail
VIl : Daylight
2. Thief (5:23)
3. All the Rage (5:35)
4. Ever Interceding (6:32)
5. No Hill for a Climber (28:50)
I : The Mountain and the Valley (Instrumental)
II : A Hill So High
III : Burn it Down
IV : Love is All
V : The Resonance
VI : The Mountaintop Beyond the Sky
musiciens / musicians
- Neal Morse / Keyboards, Guitars, Bass, Percussion, Lead and Backing Vocals
- Chris Riley / Keyboards, Guitars, Bass, Lead Vocals
- Andre Madatian / Guitars and Orchestration
- Johnny Bisaha / Lead Vocals
- Philip Martin / Drums (2-5)
- Joe Ganzelli / Drums (1,2,5)
- Chris Carmichael / Violin, Viola, Cello
- Amy Pippin / Backing Vocals
- Julie Harrison / Backing Vocals
- Chris West / Trumpet, Flugelhorn
- Desmond Ng / Trombone and Euphonium