Neànder, groupe instrumental à trois guitares distillant un post rock mélodique, dark-doom entraînant, coloré et lourd. Un son rock alternatif qui lorgne sur les GODSPEED YOU! BLACK EMPEROR, GOD IS AN ASTRONAUT, EXPLOSIONS IN THE SKY, MONKEY3, MOGWAI phase stoner, FULL EARTH; bref tout ce qui électrise et hypnotise. La réminiscence originelle provient des BLACK SABBATH pour le riff entêtant; c’est leur 3e opus.

« Hiatus (Fragment I) » bruit de porte d’auto, une atmosphère latente, fugace, parfaite intro pour « Ultra » qui démarre, piano froid comme point de départ; air gras, entêtant et métronomique; post rock au riff ‘va et vient’ telle une vague incessante. Un son à part qui ressemble à tant d’autres groupes mais qui s’en éloigne par ce mur musical. « Krater » suit, air lancinant dans la lignée d’ANATHEMA, sombre et primaire; des guitares visqueuses, envahissantes, tentant de se loger dans notre cortex, comme les pieuvres de ‘Matrix’. Un violoncelle amplifie l’accord ténébreux; on arrive aux portes du stoner psyché avec un relent folk; final acoustique divine à cordes jouées par Judith Retzlik amenant l’espace de sérénité. « Achse » en interlude sombre, émanant de cordes acoustiques desséchées par le désert, court, posant introduisant « Staub » au riff sabbathien dès le départ; une batterie militaire met le feu aux poudres musicales; la réverbération lancinante part sur le post doomesque, métronomique et monolithique. Final aérien guitare sèche froide. « In Zungen (Fragment II) » interlude quai de gare enfumé, court nous amenant sur « Schwarzer Sand » avec l’air stoner sudiste, western nostalgique d’un ‘Paris-Texas’ et les envolées de Mark Knopfler, étonnant; l’air se charge à nouveau de vibrations stoner archaïques.

« Meteor 7 » en final, creuset musical doom, black rock métal avec une longue tirade égayée de guitares joyeuses; moment où le post arrive et fusionne le tout entre BLACK SABBATH, ANATHEMA et du desert rock psyché. C’est intense et habité avec la finale vers les 6 minutes et demie, piano aérien, divin, une fin sans fin puisque après 5 minutes de blanc, comme au temps des premiers CDs, ça redémarre. Du MONSTER MAGNET psyché, un son lancinant et réverbérant, un son collant, entêtant et aérien faisant espérer en une fin meilleure; un pied de nez vintage du temps où certains titres étaient cachés.

Neànder ou comment concilier le rock sans voix faisant oublier le flot d’informations agressant notre cerveau; entre post, métal, doom, ambient, hard, stoner aux riffs abrasifs. Un son favorisant les voyages astraux, brut, concentré, tonique allant droit au but, plein de mouvements alternatifs et de vibrations; une musique pour rêver énergiquement.