Nicola LORI est un vieux routier de la scène progressive italienne. Il fit partie dès 1997 de la formation FJIERI aux côtés de Stefano PANUNZI que nous retrouvons ici sur plusieurs pièces. FJIERI fit paraitre deux albums, en 2009 et 2015, entouré de la nébuleuse NO MAN/PORCUPINE TREE puisque nous y trouvions comme musiciens additionnels Tim BOWNESS, Richard BARBIERI, Gavin HARRISON mais aussi le regretté Mick KARN entre autres.

Le thème principal de l'album, comme son nom l'indique, s'inspire d'une vision urbaine attentive de la vie quotidienne de l'être humain immergé dans une grande métropole. La durée des dix titres varient entre 4:54 et 6:51, donc une durée très resserrée.

La majorité des plages contiennent des cuivres mais des cuivres aériens pas de gros soli de saxophone ou de trompette bien gras. Commençons par le titre que j'ai le moins aimé, le second et éponyme "Urban Vision" (en cause le chant). Par contre, le quatrième, "A Life in This Heaven" s'avère bien plus agréable avec une guitare pleine de loops et "d'atmospherics" et un saxophone langoureux, le tout proche de certaines réalisations de la nébuleuse ZUFFANTI (bien qu'il ne soit pas présent sur le disque) ou des albums solos de Tim BOWNESS.

On perçoit clairement l'influence du trop mésestimé JAPAN dans les années quatre-vingt, il suffit d'écouter la guitare basse du troisième morceau, "Inside Your Thoughts", pour en valider l'héritage totalement japanesque ou bien le déroulé posé et bucolique de la cinquième pièce "Hélios", qui fait la part belle à la guitare basse et au Chapman Stick que l'on reconnait à sa rondeur rythmique, une plage que Nicola LORI a dédié à son défunt frère Elio qui fut le bassiste de FJIERI.

Les trois autres incontestables réussites de l'album sont la pièce inaugurale et instrumentale "Running Life", entrainante et mélodique à souhait mais aussi le superbe et cuivré léger "A Night in Istanbul", qui nous envoie direct sur le BOSPHORE, pour votre serviteur qui n'est pas fan des "woodwinds" voici le contre-exemple parfait qui pourra vous satisfaire autant que je l'ai été, peut-être la meilleure plage du disque. Surprenant ? Et enfin, la neuvième, "The Psychology of Persuasion", certainement la plus accessible, que ce soit pour le chant ou la musique elle-même, la plus commerciale allons-nous dire.

Les deux titres co-composés avec Robert ACETO, sont étrangement calmes. "It's Looking Like April", très sylvianesque, si je peux me permettre, (Robert a collaboré avec David plus d'une fois), limite trop calme tandis que "Shadows of My Memories" est un peu plus nerveux avec des vocaux plus en avant et des cuivres en fond sonore, eux aussi légers, quasiment "ambients".

Si vous souhaitez écouter une musique hors des modes, hors des codes, le disque de Nicola LORI est pour vous.