ADRIAN JONES le moteur créatif du groupe NINE STONES CLOSE revient à la charge pour une deuxième fois cette année. Après l'album 'Diurnal' paru cet été et célébrant un retour espéré et satisfaisant, NSC nous offre maintenant un album plus personnel et une réflexion sur la santé mentale de tous et chacun, fortement influencée par une expérience au pays de 'la perte de plaisir' du compositeur. Bossant depuis 2008 NSC, malgré plusieurs itérations et changement de personnel, nous a toujours frappé par cette signature sonique avec des paysages fascinants, des mélopées intenses et un flot puissant comme des vagues qui frappent inlassablement le rivage.

Dès 'Beach Walker' en ouverture, la table est mise pour un crescendo typique du groupe ou les moments paisibles et doux prépare des envolées de guitares puissantes en contrepoint avec le tempo et style vocal typique de NSC. Très émouvant, surtout en réponse à la question 'Veux-tu vivre pour toujours'. 'Anhedonia' est triste et oppressant avec des atmosphères de claviers envoûtantes. Excellent travail de O'SHAUGHNESSY à la voix et dans un registre tout à fait en continuité avec le NSC des premiers albums. 'Binary' débute sur un piano classique et se développe en un tableau délicatement mélancolique sur un fond de ballade insouciante. 'The Mind' part d'une guitare acoustique qui devient rapidement électrifié et menaçante en opposition avec du piano laconique. 'Walk Towards the Sun' rappelle brièvement comment NSC a déjà été fasciné par le soleil (One Eye on the Sunrise). "Landwaster' est le fond du baril. Sombre, lourd et très noir. Si l'auteur a voulu vous faire sentir la dépression et bien il a réussi. Un peu trop sans espoir à mon goût. Heureusement qui il a l'interlude 'The moment I Stopped Caring' pour vous relever un peu. 'Hole' est d'une beauté sauvage et introspective et prépare la finale de 8+ minutes qu'est 'Plastic Animals', une pièce très existentialiste qui reprend un peu tous les thèmes de l'album et semble montrer une acceptation humaine. Les textes sont très riches et soulèvent bien des interrogations. La guitare en motif l'illustre bien aussi. Un morceau beaucoup moins agité et perturbant qui semble démontrer une sorte de synthèse.

En somme, un album utilisant la palette unique et riche de JONES, très thématique et conséquent, pas nécessairement d'écoute facile mais plein de secrets et de magie. Il est remarquable que NSC, comme un bon vieux vin, continue de plaire et de garder sa signature malgré les années, le changement de personnel et les expériences de vie difficiles. Cependant on est heureux de voir qu'Adrian va mieux. Grande qualité mais pas pour toutes les occasions. Je préfère honnêtement 'Diurnal' pour ses qualités organiques mais tout de même 'Anhedonia' est un opus puissant et durable.