ODESSA est un groupe de rock progressif italien des Marches, actif depuis 1998, qui proposa en 1999 un premier album, « Stazione Getsemani » qui fait référence au lieu de la crucifixion du Christ, dans le jardin des oliviers, et qui fête donc cette année ses 25 ans. Pour commémorer cet évènement, cette formation toujours active, a décidé de refaire entièrement cet album, de le réenregistrer, de le raffiner avec l’équipe qui la compose présentement, mais en conservant la même équipe de mixage et de mastérisation qu’il y a 25 ans. Une équipe qui au fil du temps s’est modifiée, GIOVAGNOLI, DE ANGELIS et MILANESE, étant les seuls membres originaux, et qui a pris du galon et de l’expérience sur la scène internationale, et qui a collaboré avec Ian PAICE de DEEP PURPLE.

Considéré comme album correct par plusieurs et comme un chef-d’œuvre par certains, dont Mme Marina MONTOBBIO, une mécène qui contribua financièrement pour déclencher cet évènement. De surcroît physiquement introuvable, il nous revient donc avec une nouvelle couverture créée par Silvano BRAIDO, toujours sur le même thème, et un titre numéroté en chiffres romains, XXV. Cet album « amélioré » fait donc suite à « Final Day – Il giorno del giudizio » de 2009 et à « “L’Alba della Civiltà” » de 2022.

M’ayant aidé de « Google Lens », j’ai découvert des textes fortement poétiques, qui parle beaucoup plus d’amour et de recherche du sens de la vie que de faits religieux. D’ailleurs le texte de « Orizzonte Anima » constitue l’un des plus beaux textes pour faire fondre le cœur de ces dames. Strictement chanté en italien, cette embûche ne devrait pas vous rebuter, car vous manqueriez quelques instants de pur bonheur si vous êtes fans de hard rock et de heavy Prog. Chose sûre, comparativement à la version originale, le chanteur Lorenzo GIOVAGNOLI a pris en maîtrise et en assurance, et nous offre une sacrée performance.

L’album offre deux reprises adaptées de pièces connues du répertoire progressif italien. « Alzo Un Muro Elettrico » de la formation IL ROVESCIO DELLA MEDAGLIA et « Caronte » de THE TRIP. Deux morceaux qui se fondent bien dans un ensemble puissant qui puise dans la nostalgie années 70. Une écoute attentive vous permettra de songer à des groupes comme DEEP PURPLE, une influence dominante, THE DOORS, URIA HEEP, VAN HALEN, JOURNEY, JETHRO TULL, Pat BENATAR, QUEEN et même pour ce qui est un peu plus près de chez nous, OFFENBACH. Virtuosité démente sur les cordes, orgie de claviers Hammond, piano à la grande classe, flûte facétieuse, chant et lamentations théâtrales et orgasmiques, rythmique lourde, démente et addictive, tout en se permettant d’immiscer occasionnellement des petits passages calmes, « bluesy », jazzy ou empreints d’une certaine forme de classicisme ce qui rend les ponts musicaux toujours intéressants.

J’ai pris un grand plaisir à découvrir cette nouvelle version, surtout à partir du milieu de l’album. On sent l’assurance acquise d’une équipe qui maîtrise bien son art, et qui pourvoit ici un plaisir contagieux. BARTOLETTI à la guitare impressionne par sa dextérité avec ses montées dans les aiguës à la Eddy VAN HALEN. Ils ont la pêche et cela devrait vous donner la banane ! Très, mais très recommandable. Titres préférés : le tryptique « Lotta Per Il Domino », « Caronte » et « L'incontro », et « Orizzonte Anima ». Très bonne écoute à tous !