Le premier album du groupe chinois (3/4 des membres le sont) ‘OU’ - prononcé “Oh” ou “O” – sortit en Juin 2022 et mon confrère chroniqueur Serge MARCOUX avait écrit à l’époque que “Les principales influences citées par le groupe sont Devin TOWNSHEND, THE GATHERING et RADIOHEAD.” Eh bien, c’est encore vrai sur leur seconde création nommée ‘Frailty’ qui est sortie en Mai dernier, mais il faut aussi rajouter aussi des influences marquantes d’artistes tels SLIFT, TESSERACT, et d’autres de ce genre.

Comme sur le premier album (‘One’), l’album débute en lion avec deux pièces énergisantes, mordantes, agressives et rodées au quart de tour. Le style change ensuite avec la pièce ‘Ocean’ où le début en est un de Jazz Rock, plus Jazz que Rock. La pièce va graduellement prendre du poil de la bête avant de se transformer pendant presqu’un minute en véritable mur de son musical digne du Canadien Devin TOWNSEND et ensuite redevenir comme avant.
La voix de la chanteuse Lynn WU est l’instrument qui apporte les nuances et les émotions sur un tapis musical intense et parfois surprenant è l’écoute.

La suite des pièces devient assez variée musicalement. D’une splendide ballade un peu tristounet (‘Redemption’), on enchaine ensuite avec de l’Électro-Pop (‘Capture & Elongate’) qui a un refrain plus agressif que l’ensemble de la pièce et qui se termine avec une fin de pièce un peu particulière: un mélange de Jazz/Électro/Pop/Prog. On embarque après dans un Prog Rock lourd (‘Spirits Broken’) qui n’est pas sans rappeler TESSERACT mais avec une légère variante. L’instrumentale ‘yyds’ nous montre le talent des musiciens avec des roulements intenses de la basse de Chris CUI et de la guitare de Jing ZHANG au rythme de la batterie déchainée du batteur Américain Anthony VANACORE et le son de guitare sonne parfois un peu comme celui de Mike PETRUCCI. Mme WU rajoute son ‘instrument’ vers la fin de la pièce en y faisant des vocalises. Vient ensuite une pièce d’ENYA…, enfin c’est tout comme, avec la chanson ‘Reborn’ la voix angélique et mielleuse à la fois de Lynn WU qui se fait entendre sur un voile musical Nouvel-Âgeux. L’album se termine avec une pièce aux résonnances tribales et un montage de chants de Mme WU qui nous rappelle BJÖRK. C’est 05:10 de chants en canon qui, ma foi, n’apporte rien de plus à cet excellent album sinon d’étirer le temps afin de catégoriser cet album comme un ‘LP’ avec un temps total de 42:57 au lieu d’être un EP sous la barre des 40 minutes.

Il y a, somme toute, beaucoup plus de variété sur ce second bébé du groupe. La basse est majoritairement très lourde, les percussions sont toujours faites avec un certain niveau de complexité et la guitare de M. ZHANG est peut-être l’instrument qui s’illustre ici le moins, même si son apport aux pièces est important. Rien à redire de la voix de Lynn WU, bien au contraire. Elle est celle qui unifie les musiciens avec l’apport de son ‘instrument’. J’ai bien hâte de voir où va se diriger leur évolution musicale.