Pascal GLOBENSKY, cofondateur du groupe MIRIODOR, nous propose un disque composé de pièces, dont plusieurs assez courtes (de 0:52 à 1:42 pour 4 des 11 pièces), écrites et enregistrées sur un période de 10 ans. La musique qu’on y entend pourrait se qualifier surtout de musique expérimentale, voire contemporaine. On est ici dans une démarche de recherche sonore, où se mêlent instruments de musique, percussions et bruits. On privilégie la forme, les sonorités plutôt que la ligne mélodique ou la performance musicale. Pascal mentionne qu’il y’a un élément ‘’collage’’ dans plusieurs des pièces ce qui, selon lui, était amusant à faire. D’accord pour l’aspect collage et d’accord aussi pour l’élément amusant car cela se perçoit. L’auditeur aussi s’y amuse.

Dès les premières notes de ‘’Ouverture/Machu Picchu’’, nous plongeons dans l’univers musical de Pascal GLOBENSKY. On y entend un clavier électronique rappelant les sonorités du clavinet, jouant notes et accords sans que l’on puisse vraiment déceler une ligne mélodique particulière ni rythme. S’ajoutent d’autres claviers et piano, toujours cette musique languissante qui s’éteint doucement malgré les percussions qui se sont ajoutées en cours de route. Puis, la deuxième partie démarre sur des sonorités rappelant les disques de Moog des années 60 que nous concoctaient Perry et Kingsley, ces deux musiciens scientifiques. Petit beat joyeux sur lesquels virevoltent bruits et sons synthétiques sur fond d’orgue. Toujours pas de ligne mélodique évidente mais le tout demeure plaisant, voire ludique.

Les cuivres annonçant l’arrivée d’un roi quelconque donnent un ton plus sérieux au début de la seconde pièce ‘’King’s Approaching’’, mais rapidement le clavier joue quelques notes qui seront répétées tout au long de la pièce sur différents registres, le tout agrémenté de sonorités, bruits, percussions et autres interventions sonores qui ont pour effet de capter l’attention de l’auditeur. La pièce ‘’Fourchette’’ débute sur un son reproduisant le bruit d’une fourchette grattant le fond d’une assiette. Mais bientôt s’ajoutent d’autres sons électroniques et rythmes et puis cette basse ‘’fuzzée’’ qui domine le tout.

Le morceau le plus substantielle, ‘’Marche/ Ondée/Danse des caméléons/Ghost dance’’ (11 :59) est constituée d’une suite de notes et d’accords joués aux claviers, (dont un piano et un orgue) agrémentés de bruits et autres sonorités. Le tout peut sembler disparate à la première écoute mais on décèle finalement une certaine homogénéité dans les diverses parties de la pièce.

Le tout se termine avec ‘’Approche’’, peut-être le morceau le plus mélodique du disque avec cette série de notes que le piano répète tout au long des 4:52 de la pièce. Un ‘’vent’’ de clavier très présent durant l’interprétation installe une certaine tension. Un disque qui, malgré le ton un peu badin, doit être pris au sérieux.