POOR GENETIC MATERIAL, né en 1999 : groupe de rock progressif allemand. Les membres proposent du rock symphonique, de l’art rock, du crossover prog, bref un peu de musique dans la lignée de GENESIS, KING CRIMSON, ALIAS EYE, SAGA et STYX pour les voix; d’un autre côté on peut retrouver les étirements musicaux de CARAVAN et CAMEL par instants. Ce 16e album explore le rock en expérimentant des sonorités bien plus complexes qu’on pourrait croire.

« Possibilities » entrée symphonique avec l’orgue, le didgeridoo de Philip, mise en bouche solo de Stefan et l’air floydien; une dérive progressive qui coule sans heurt. La voix teutonique, il faudra s’y faire ; break ambiant orchestral avec roulement de tambours, basse latente pour un moment sophistiqué oldfieldien avant la flûte de Pia ; du crossover à la BARCLAY JAMES HARVEST. « Rain » arpège hackettien avant l’entrée percussions et Dominik qui s’y donne à cœur joie; l’orgue fleure bon celui de BANKS; ballade consensuelle et le refrain rappelant un autre de GENESIS seconde mouture; break qui casse le rythme et envoie sur un solo clavier torturé; flûte et vocal pour un retour soft à la mélodie, quelques touches d’ALAN PARSONS et le refrain aérien, enivrant.

« A Spark of Ideas » le son en écho, air démarrant fort; l’orchestration est prégnante, efficace, un solo guitare derrière comme le faisaient si bien TANGERINE DREAM, paf break oriental, bluffant; l’air part sur un solo guitare bluesy déconcertant, chaleureux avec le Mellotron en fonds; la guitare nerveuse amène le plus, aidé par la basse de Dennis qui garde le cap; très bon morceau. « Old Buffoon » pour le radio édit digne des BEATLES, le son bucolique avec Martin des BEGGARS OPERA au chant, emmenant l’air sur celui du ‘Seaside Rendez-Vous’ de QUEEN, sur celui reconnaissable des GENESIS, titre anglican au demeurant.

« An Island in Time » débute sans vagues; air consensuel, refrain d’ALAN PARSONS; break arpège acoustique et flûte, ça sent les réminiscences de Mike OLDFIELD; le second break avec une guitare frippienne langoureuse renvoie au son vintage envoûtant; refrain avec des chœurs chaleureux puis solo flûte entouré de la basse vrombissante et de la batterie métronomique; le solo guitare de Stephan est complexe, suivi d’une déclinaison piano devenant la pièce maîtresse en se jouant de notes stéréoscopiques, cristallines pour le moment spleen; solo guitare jazz-rock tourmenté final à la AGUSA amenant « Contingency » sur un air de PINK FLOYD; la flûte apparaît secondée de la batterie démonstrative de Dominik; air du ‘Discipline’ des KING CRIMSON avec Philip à la voix langoureuse; titre emmené par Pia pour continuer de nous envoûter.

POOR GENETIC MATERIAL sort cet opus complexe au niveau orchestration, mélange de styles avec des décompositions progressives telles celles des MANFRED MANN’S bien franches. Un album qui ne ‘paie pas de mine’ mais qui accroche au fil des écoutes; un album qui parvient à lorgner vers des grands groupes Dino, amalgamant ses propres idées pour arranger de belles mélodies symphoniques. Du rock progressif bien calibré, du rock qui possède cette fusion que je recherche mélangeant airs vintages avec ceux récents du rock et de son orchestration récente