RETURNED TO THE EARTH, si vous vous souvenez ou si vous relisez ma chronique de l'album précédent "Fall of the Watcher" en avril 2022, j'avais mis beaucoup de temps à apprécier leur musique.

Le maitre mot dont nous ne pouvons pas nous départir pour apprécier RETURNED TO THE EARTH est "Mélancholie’’. Clairement les compositions ne font pas dans la joie de vivre ni dans les danses effrénées, les lambadas ou les rires, les musiques comme les paroles reprennent posément le côté obscur de la force, paraphrasons sans hésitation aucune le cinéma de notre jeunesse.

Nous commençons fort avec "Dark Morality" première pièce diffusée officiellement via les réseaux sociaux, noire, fantomatique et belle à la fois, les ténèbres sont au menu et c'est loin d'être terminé (9/10), le piano et la guitare basse menant la sarabande vers le divin jusqu'à 3:42 moment où la six cordes de Robin PEACHEY prend le relais pour une seconde moitié incandescente. Puisque j'ai parlé de mélancholie plus haut, "The Final Time" est accompagné d'un violoncelle rauque et dérangeant, quelques notes de piano pour nous pousser vers un au-delà cotonneux avant un final ‘’guitaristique’’ plus léger et lyrique comme il se doit (9/10).

La pièce éponyme "Stalagmite Steeple" et ses presque dix minutes ensuite, avec le seul piano en introduction jusqu'à 2:20, et l'apparition de la six cordes déstructurante de Robin qui envoie cette plage "On the Roof of the World" (10/10), Dieu que c'est beau, comme l'avait si bien écrit notre regretté Daniel national qui fut soit dit en passant un mélodiste hors normes, ne laissez pas la corde sur le tabouret à coté de vous...Géant !

"Meaningless to Worth" et sa TSF qui le parcourt est-il encore plus sombre ? J’attends et je recherche la fréquence adéquate ! J'aurais tendance à répondre négativement car le coté mélodique y est plus joyeux, les claviers profonds et les guitares vrombissantes emplissent l'espace sonore à l'unisson, Paul JOHNSTON prenant plus de liberté sur ses tambours (10/10).Pour vous prouver si besoin est que nous ne sommes pas là pour rigoler et Robin PEACHEY encore moins, voici les neuf minutes de "Die for Me" tel un équilibriste sur son fil d'Ariane, la sensation du néant est proche et la trame mélodique encore une fois magnifique (11/10), le piano seul ou en accompagnement, les guitares (écoutez ce solo dévastateur à 6:56), tout y est, et Paul au diapason et au sommet.

Nous prenons le chemin du retour avec "Raging Sea", le ressac est inévitablement présent même si nous ne l'entendons pas, c'est à la fois une plainte et une complainte, une six cordes un peu plus rock que dans les morceaux précédents, le chant désabusé de Robin un (8/10) seulement vu le niveau exceptionnel des titres précédents. L’ensemble sera à installer dans le loft "Inspiration wilsonienne" et pourtant je ne suis pas fan, comme quoi tout peut arriver.

Nous ne sommes pas encore au mitan de l'année mais le podium annuel est assuré pour RETURNED TO THE EARTH, peut-être même la première place qui sait?