‘’The Chronicles of Father Robin’’ tire sa révérence avec un 3e tome à sa trilogie épique. Quel voyage cela a été! La sortie d’une aussi grande épopée du rock progressif était presque inespérée et c’était presque avec crainte que je découvrais chacun des opus. N’ayez plus peur cependant, tous et chacun de ces albums sont magistraux! Soyons cependant honnête, le dernier disque de cette trilogie est l’anneau le plus faible de la chaîne. C’est toutefois très loin d’être un désastre, car le groupe est tout de même parvenu à mettre sur pieds quelques moments sonores qui devraient parvenir à vous ensorceler. Pour les nouveaux arrivés sur ce vaisseau des nuages, rappelons seulement que The Chronicles of Father Robin est un projet qui rassemble des membres de Wobber, Jordsjo, Tusmorke et The Samuel Jackson Five. En bref, la crème de la crème du prog scandinave moderne!

La majorité de ce disque est davantage axé sur un rock progressif très similaire à Yes, comme Wobbler l’ont déjà fait avec certains de leurs albums, notamment ‘’Rites at Dawn’’ et ‘’Dwellers of the Deep’’. J’y ai également entendu quelques influences de la majestueuse ‘’Dogs’’ de Pink Floyd et de l’étonnante ‘’Jacob’s Ladder’’ de Rush, principalement dans la pièce la plus abrasive du disque : ‘’Empress of the Sun’’. Les thématiques de la terre et de la mer ayant déjà été abordées, cette dernière chronique se centre sur l’air et les cieux. Je rappelle les similarités avec Yes; un Yes qui, au lieu de chevaucher les fameux bateaux de croisière du prog, favoriseraient l’excentricité d’un ballon dirigeable. Il va de soi qu’il s’agit d’un rock progressif beaucoup plus… aéré, moins chargé, où on laisse l’auditeur respirer, au lieu de retenir son souffle entre 360 notes à la seconde. L’album est donc plus lent et méditatif que les autres disques de la trilogie; et c’est la bienvenue!

Eh oui, ce 3e opus marque déjà la fin d’une si belle aventure. Cette trilogie aura, pour le moins, prouvé que les sonorités de l’âge d’or du rock progressif ne sont pas nécessairement enterrées et oubliées. Ces chroniques se terminent sur une note un peu plus faible que ses prédécesseurs, certes, mais l’ensemble n’en est pas moins flamboyant. Un bel hommage à la beauté et à la diversité de la musique progressive. Une écoute essentielle, si vous voulez mon avis. Mes pièces favorites pour celui-ci sont ‘’Skyslumber’’, ‘’Empress of the Sun’’ et ‘’Cloudship’’. Je vous en suggère donc non seulement l’écoute, mais l’écoute de la trilogie entière si vous n’en avez pas encore eu l’occasion. J’espères néanmoins que le groupe nous réserve une suite toute aussi magique. En attendant, je retourne faire tourner l’ensemble sur ma platine…