En direct de Chicago, voici le troisième album studio de la formation THE CYBERIAM, qui mélange du « hard rock FM » avec du métal progressif très lourd. Il s’agit d’un quatuor qui annonce pour ses nouvelles créations des influences par des groupes tels que DREAM THEATER, RUSH, PORCUPINE TREE, TOOL et MARILLION. Un troisième album, qui est publié au format vinyle, une première pour cette équipe, et qui fait suite à l’album éponyme de 2018, et à « Connected » de 2021. Ils ont aussi produits quelques albums « live » où ils brillent dans ce genre d’exercice, dont un tout récent de 2023, enregistré à Québec, alors qu’ils ouvraient le spectacle pour la tournée « ID.Entity » de RIVERSIDE.

J’avais eu la chance de chroniquer un de leur album « live », « Forging Nation Live! » en 2021, qui était vraiment bien, soit un petit bijou d’innovation et de puissance lumineuse contagieuse qui m’avait poussé à me procurer leur premier album de 2018 ! J’espérais donc beaucoup de cet album, mais ce fut une déception. Bien qu’ils aient toujours une certaine sensibilité « pop », ils ont perdu en structure mélodique et on dénote rapidement une sorte d’errance dans l’expérimentation qui déçoit. L’album manque de cohésion. Des passages dévastateurs et saccadés qui semblent venir des derniers HAKEN, qui m’ont bien déçu également, aux passes de batteries à la Neil PEART, style copié-collé, aux chansons très calmes et soporifiques (« Ghost in the Machine », « Trolls ») au point qu’on se demande si on a changé de disque; je me suis ennuyé. Manque d’inspiration ? Trop de cette volonté de vouloir ressembler à des styles à la mode où aux groupes qui les influencent. Certains titres font vraiment DREAM THEATER, (« Unobtainium ») mais sans la superbe.

Malgré mes commentaires cinglants, il y a au sein de cette galette quelques morceaux ou passages intéressants. La section fusion plutôt « cool », mais très courte, de « Are you there ? » devrait pousser ceux-ci vers des explorations additionnelles dans ce style. La pièce « Long Lived the Queen » à la vivacité instrumentale, qui porte des messages d’espoir de la défunte Reine d’Angleterre, se montre intéressante quoique la justification du lien entre le style musical proposé et les discours de la Reine pourra laisser perplexe. Les chanteurs ont de belles voix et les harmonies vocales fonctionnent bien, sans être à la hauteur de celle de STYX, mais cela passe quand même bien. Dommage que dans « Trolls », on passe cette voix au vocodeur. Mais dans « Double X », les harmonies vocales fonctionnent bien. « Double X » jouit de l’ambiance planante symphonique d’une fausse chorale, et de guitare lancinante, avec une pluie d’effets spatiaux en filigranes et d’une bonne section rythmique. Le morceau « Unobtainium » débute bien aussi avec guitare métallique qui exprime des mystères du Moyen-Orient aux percussions tribales, mais ici, une occasion manquée de développer quelque chose sur une note intéressante. On y notera beaucoup de bruit à la DREAM THEATER, mais cela reste mélodique, avec une belle parenthèse planante et des percussions à la RUSH. Étonnamment, c’est la pièce bonus qui sort du lot, fruit d’un sursaut d’énergie créative!

Finalement, bien que quelques morceaux brillent par le jeu des musiciens, car ils sont excellents, cela se montre en-dessous de ce que cette équipe a su faire du point de vue inspiration. Grosse fatigue ? Cela s’écoute, mais on aura vite fait de passer à d’autres choses, et appliquer un style à la HAKEN dans sa phase déclinante ne mènera certainement nulle part sauf au cimetière de l’oubli. Avec un titre comme « Unobtainium », il est clair que les fans font face à une performance non-obtenue ! Titres préférés : « Long Lived the Queen » même si je ne vois pas le rapport entre la musique et la Reine, « Double X » qui sort du lot, et le bon bonus « Wrong Turn ». Bonne écoute !