THE LACONIC groupe récent sortant de mon radar, emmené par Marc PELATH et sa guitare U8; un rock mélodique sans paroles, guidé par ses lignes sonores structurées. Un creuset musical pour remettre le prog sans textes à l’honneur, comme sur ‘Los Endos’ ou ‘Duke’s End’ de GENESIS ou ‘Babylon’ des FLOWER KINGS. Des réminiscences avouées de Mike OLDFIELD pour du rock éclectique, du post/prog instrumental dont c’est le 4e album.

« The Mind Freed » entame éthérée, contrebasse venant écarter deux sons de pianos différents; une ballade tonique sur un air mélodique entraînant qui fait oublier les voix avec un final fleurant bon les travaux de Mike OLDFIELD. « To Watch the Course of the Stars » enchaîne prolongeant l’atmosphère spatiale, cotonneuse, des limbes à outrance; outre le côté majestueux de ce morceau court, c’est la réminiscence des pads solennels de KITARO qui me revient en mémoire. « The Memory of Everything » pour la mélodie lancinante fruitée et hypnotique, oxymore musical; des harmonies guitare un tantinet redondantes durant le premier temps. Le break avec une incursion des KING CRIMSON des 80 et la basse légendaire de Tony LEVIN; le piano revient flirter avec la guitare spleen, laissant voyager sur un espace-temps où l’on prenait le temps.

« To Love Only What Happens » suit l’ambiance avec un interlude jazzy, trompette et cloches pour un moment introspectif langoureux. « No Greater Harmony » part sur un espace contemplatif avéré, bucolique avec ces instruments à vent amenant harmonie et sagesse; l’acoustique guitare répétitif utilisé comme une note hypnotique, relent d’OLDFIELD encore ce qui est une bonne notion; les flûtes à mi-parcours amplifient cette comparaison, la guitare électrique aussi; la montée finale plus solennelle pour égayer les oreilles. « To Keep an Untroubled Spirit » maintenant sur un arpège guitare, le genre de mélodie facile à retenir avec sa dose d’ambiante. Markus fait monter la mélodie, Simon use de ses pads pour donner du poids, du relief au crescendo facile jusqu’à la réverbération; puis « Throw Open the Windows of Your Soul » pour le dernier titre; l’aura des ‘Tubular Bells’ toujours présente. La mélodie coule faisant réellement oublier les vocaux avec cette déclinaison de notes; il y a de l’atmosphère nébuleuse de VOLLENWEIDER dedans qui provoque fraîcheur et incursion sur la world music ‘’électroni-symphoni-mélodique’’ à tiroirs. « Ascension (Bonus Track) reprise de l’album ‘The Songs of Distant Earth’, laconique, dansante, entre prog ambiant, world, épique et réminiscence.

THE LACONIC a sorti un album dont il faut prendre le temps d’écouter, paradoxal en ces temps nouveaux; plus concept qu’album, plus épique, bourré de feeling que prog, cet opus est à classer à part : de l’instrumental post inspiré par le journal de l’empereur Marc AURELE, il fallait bien un Brutus pour le chroniquer. Un album frais, divertissant qui n’amène rien de nouveau; un album proposant de vous guider dans des paysages bucoliques, champêtres sans prise de tête; un album nostalgique qui mélange de l’ancien son, pour amateurs fans invétérés peureux de nouveautés qui seront séduits là.