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CHRONIQUE / REVIEW

The Master's Brew

Elixir

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Releases information

Release date:

September 28, 2024

Format:

CD, Digital

Label:

From:

Self Released

Suède / Sweden

Serge Marcoux - August 2024

9,4

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TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

La musique possède tellement de propriétés. On peut même aller jusqu’à dire qu’elle a de grands pouvoirs, celui de faire danser, chanter mais aussi consoler, voyager et sourire. Et bien plus encore ! Si vous êtes comme moi, vous aimez sûrement beaucoup découvrir un nouvel album qui exerce une influence positive sur votre humeur ou qui illumine votre journée. Le premier album d’un nouveau groupe, THE MASTER'S BREW, me fait de l’effet et j’aime ça.

« Elixir » est le nom du disque auquel je réfère. Et, en quelque sorte, il émane de moments difficiles vécus par un musicien que beaucoup d’amateurs de rock progressif connaissent bien, soit TOMAS BODIN. Nous le connaissons grâce à ses neuf albums solos, mais surtout parce qu’il a été le claviériste des FLOWER KINGS pendant une vingtaine d’année et autant d’albums en calculant ceux en spectacles, du fan-club et Cie. On peut comprendre qu’il lui a fallu du temps pour se remettre, comme il l’a confirmé en entrevue, lorsque ROINE STOLT lui a signifié la fin de sa participation au groupe, après « Desolation Rose ». Il ne fut pas le seul car le batteur d’alors, FELIX LEHRMANN, fut aussi prié de quitter le royaume des fleurs. Un détail qui a son importance pour la suite des choses puisque les deux musiciens ont ainsi développé un fort lien d’amitié. En rétrospective, il a confirmé que ce fut une bonne chose car le plaisir, si important en musique comme dans la vie, n’était plus au rendez-vous.

Pour un artiste, l’étincelle, l’inspiration pour créer diffère souvent beaucoup d’un musicien à l’autre. Pour l’ami TOMAS, Euterpe, la muse de la musique, a pris la forme d’une chanson thème. Il s’agit de « Zu Asche zu Staub », qui est tirée d’une série télévisée allemande plébiscitée, Babylon Berlin. Ce morceau, il l’a écouté à satiété. On y entend un instrument très particulier, le cymbalum, qui a ravivé son intérêt pour le groupe roumain TARAF DE HAÏDOUKS. De fil en aiguille, il en est résulté le premier morceau composé pour ce nouveau projet, « Balkan Bill & the Jets ».

Le projet aurait pu devenir son dixième album solo. Cependant, le goût de collaborer avec d’autres musiciens dans un contexte de collégialité l’a emporté. Ainsi est né le groupe THE MASTER'S BREW. Son premier appel fut au guitariste JJ MARSH (GLEN HUGHES, SIMON STEENSLAND, etc.). Un collaborateur de longue date du claviériste sur quatre de ses albums solos. Je le connaissais peu. Il m’a beaucoup impressionné. Puis un choix logique pour les fûts et les cymbales, son ami FELIX LEHRMANN (THE FLOWER KINGS, MARIAGE MATERIAL, etc.) qui peut jouer n’importe quoi comme me l’a souligné TOMAS. Finalement, le quatuor est complété par un bassiste issu du milieu du jazz et du jazz-fusion, THOMAS STIEGER (MARIAGE MATERIAL, solo). Un virtuose allemand que j’ai eu grand plaisir à découvrir. Pourtant, on peut l’entendre sur une centaine d’albums. C’est ce qui est merveilleux et un peu effrayant avec la musique, c’est qu’une vie ne peut suffire à écouter tout ce que l’on voudrait. En revanche, ce « Elixir », je l’ai écouté en boucle. Je l’ai entendu au volant, dans mon salon, devant l’ordinateur et plus encore. Un album instrumental généreux, près d’une heure quinze, que l’on pourrait qualifier d’éclectique. Cependant, les diverses influences qu’on peut y entendre, prog, rock, jazz, jazz-fusion, musique des Balkans, un peu de psychédélique, un peu de folk suédois et même une influence caribéenne, sont magnifiquement intégrées pour produire un résultat cohérent. Le son d’ensemble est définitivement dans la palette progressive, mais les amateurs de bonne musique vont y trouver leur compte même si leur préférence n’est pas le prog. Mais oui, ça existe. Je blague, mais je trouve formidable qu’un album qui offre vraiment beaucoup pour les amateurs que nous sommes puisse plaire facilement à beaucoup de monde.

Le premier morceau, « Driven » campe le décor de la qualité mais ne décrit pas toute la suite des choses. Le plus long morceau et le premier à être offert sur Internet est un heureux mélange de jazz-fusion et de prog avec des échanges musicaux assez larges qui permettent de faire connaissance avec les quatre membres de THE MASTER'S BREW. La suivante, « More Champagne », permet d’entendre un volet un peu funky dans un contexte jazz-fusion et jazz. « Havana Cigar » est un peu marqué du même sceau mais un superbe solo de piano de M. BODIN et un début résolument rock apporte une variété bienvenue. « Hart Island » offre un changement de tempo. Cette très belle balade progressive permet d’entendre un solo captivant et émouvant de JJ MARSH. Puis vient « Balkan Bill & the Jets » que j’évoquais plus haut. C’est un de mes coups de cœur de l’album. Mais je dois avouer qu’il y en a plusieurs. C’est rapide, un peu fou et tout à fait déjanté. En bon alchimiste, TOMAS a mélangé musique balkanisée, jazz et rock pour aboutir à un superbe élixir progressif. On parle de concoction un peu savante, alors vous ne serez pas déçu avec « A Stoner in Paris », un morceau atmosphérique à saveur psychédélique et un peu space. Évoquer PINK FLOYD, époque « Meddle », ce n’est pas faux et parler de l’intéressant travail de JJ MARSH, encore, tombe sous le sens.

Ne vous faites pas de souci avec la deuxième moitié de l’album. « Don’t You Worry » est aussi constitué d’ingrédients savamment dosés. Petite intro jazz caribéen, prog à la FLOWER KINGS, vingt ans ça laisse de belles traces, échange piano électrique et basse à la fusion et, je me répète, un bon solo de JJ et le synthétiseur de BODIN. L’envoutement de l’alchimiste est consacré avec « Die Nordsee ». Un morceau qui est d’un tempo plutôt lent mais totalement beau et émouvant. Écoutez le passage qui débute à une minute cinquante et qui revient un peu plus loin pour notre plus grand bonheur. Des frissons ! Je parle de beauté et « Northern Lights » n’en manque pas. L’intro est un tantinet bluesy et après deux minutes la rythmique devient plus puissante et la guitare plus tonique. C’est ainsi solide pour le solo d’orgue. On ajoute une petite dose funk puis on laisse l’intensité monter jusqu’à un arrêt soudain pour laisser une guitare câline fermer l’éprouvette. Ma mère disait que l’on trouvait les bons onguents dans les petits pots. La chimie de Maître BODIN peut aussi être efficace dans les petits formats. « Bombay Boys » le prouve bien. Un rythme rapide, un accent musical qui lorgne vers l’inde et quelquefois vers le jazz, quatre musiciens qui se démarquent à tour de rôle. C’est étonnant de voir tout ce qui peut se passer en quatre minutes. À ce stade, on se dit ils ne vont pas en coller une autre fortiche. Ben oui ! « Two Brothers » se compare avantageusement à ce que l’on vient d’entendre. Cette fois, le début est un peu folk. Mais les ingrédients sont encore multiples. Le volet beau et mélodique, oui c’est là. Quelques touches jazzées et une goutte ou deux à la ZAPPA, on trouve ça. Du synthétiseur de bon goût, du piano solide, et même un peu en folie, et une guitare qui sonne peu soul, mais ça aussi mon ami on l’entend aussi. La courte conclusion, très justement nommée « The End », est un fort joli duo du piano du maestro et de la basse de M. STIEGER. Cela aurait pu s’appeler TOMAS et THOMAS.

La potion préparée par l’alchimiste musical TOMAS BODIN et ses compères chimistes est un bel acte de sorcellerie. Mais vous pouvez goûter sans danger à cette magie blanche. Elle offre joie et optimisme et laisse un bon goût… dans les oreilles et le cœur. Qui plus est, TOMAS a confirmé avoir commencer à mixer les ingrédients pour de nouvelles potions. Il compte impliquer encore plus ses partenaires pour le prochain album. C’est clair, il y a de la magie dans l’air.

PISTES / TRACKS

    1- Driven (9:03)
    2- More Champagne (6:25)
    3- A Havana Cigar (5:40)
    4- Hart Island (6:28)
    5- Balkan Bill and the Jets (4:23)
    6- A Stoner in Paris (5:44)
    7- Don’t You Worry (8:00)
    8- Die Nordsee (6:3)
    9- The Northern Lights (6:17)
    10- Bombay Boys (4:21)
    11- Two Brothers (7:10)
    12- The End (2:35)

musiciens / musicians

Tomas Bodin – Keyboards
Felix Lehrmann – Drums
JJ Marsh – Guitars
Thomas Stieger - Bass

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