THE RAGING PROJECT 1er album d’Ivan JACQUIN après avoir œuvré pour PSYCHANOÏA et l’opéra rock Foreign. Initié en 2007 avec RAGE duo électro-métal, le voilà qui (re) lance ce projet avec l’EP originel et 5 autres titres parlant d’un voyage introspectif sur la qualité de notre bonne vieille terre et de sa fin inéluctable au vu de la folie des terriens. Un heavy-rock moderne au son tournoyant avec des ramifications progressives dans lequel nous nous plongeons et une pochette alternant la dualité espérance-mélancolie de notre monde.

« Warning » intro solennelle sur une nappe clavier-basse, roulement de tambour et guitare spleen avec montée onirique; un riff vient amplifier le caractère dramatique, la voix « Rage ! » déboule, synthé gras, Leo met le feu avec ses pads; vocal râpé, riff oppressant et refrain explosif, rempli de rage; un métal prog avec la guitare hargneuse lorgnant d’avec les groupes des 80-90; Ingrid apparaît en redondance, écho vocal avant que le break n’explose, un air rappelant les RAGE AGAINST THE MACHINE, titre frénétique coincé dans la prise de courant. « Don't Want » riff hard oppressant avant de partir sur les SUICIDAL TENDENCIES, je donne le genre pour le couplet bidouillé et le refrain enivrant; voix growl accompagnant celle de Jeannick; break guitares torturées avec cet air basique avant l’envolée finale; sensation hard avant tout. « Colère » intro énergique avec l’Hammond chaleureux; la voix en français laisse penser à un autre groupe, étonnant; du rock métal frappé, enjoué; le break avec l’orgue engendre le repos avant un solo guitare jouissive, le plus de l’album, souvenir des WARNING. « Even if I bleed » à la superbe intro métal prog atmo-mélodique; c’est varié, énergique, Amanda tient la voix et la guitare; mélodique, spleen, chatoyante, désespérément agréable cette guitare; la batterie métallique martèle au loin avant un solo enivrant, Ivan utilisant utilement sa voix sans la pousser; final entre le riff nerveux et la guitare avant un dernier son électro clavier, le prog coule bien ici.

« I wanna dance » court, trépidant sur du disco métal comme a fait les PAIN OF SALVATION. L’accord entre le rythme, le synthé gras et la guitare qui tourne, tourne… « Ambient » intro arpège piano avec l’air spleen guitare; un son électro à la base pour un morceau lent, dégoulinant, prenant. Ivan au vocal profond, intimiste, la guitare prenant le relais sur une longue pente musicale; le final avec Ingrid toute en beauté vocale amène un solo guitare fort émotivement qui potentialise le crescendo. « Turn » rapide comme certains titres rock des THIN LIZZY; voix hurlée éjectant tout risque de compromis, noyé dans le maelstrom musical; l’air part sur un son pop avec un orgue fondant; final explosif avant « On earth » intro à la Ushuaia; des synthés aériens, spatiaux, une voix monocorde sombre, phrasée; un manifeste implacable sur notre monde en déclin; on se croirait sur un son dark wave de fait; mi-parcours ça explose d’un coup mais l’ambiance progressiste demeure avec un solo clavier de Derek; la latence avec la trame métronomique, la douce voix d’Amanda et le thérémine de Derek pour le final ambiant font de ce titre un petit bijou musical bien calibré. « Procession » ambiance ERA avec ce piano cristallin sur des nappes de synthé; vocal ‘fait en Français’ sur le texte d’Ivan, marche funèbre, solennelle; la guitare électrique surfe sur un ENIGMA du temps, oui le temps passe vite; lente dérive musicale monolithique avec un final ambiant électronique comme un TANGERINE DREAM boosté des 80’s.

2 bonus avec « Wrath (English version of Colère) » qui passe plus facilement pour celui qui préfère la langue de Shakespeare, tout est dit et « Même si je saigne (French version of Even if I bleed) » pour la même chose aux anglicans préférant le chant particulier français; le son me rappelant nombre de groupes hard des 80; Amanda vient aider Ivan, c’est fini.

THE RAGING PROJECT sonorité ambiance métal, électro, danse métal, rock prog et un texte sur la question sempiternelle de savoir si l’Homme va enfin prendre en charge sa planète; une rage musicale introspective plus près d’un heavy rock alternatif que d’un métal prog, mais justement c’est cela qui est intéressant et qui crée la nouveauté. Un album plus complexe qu’il n’y paraît sur un versant métallique avant tout.