Le batteur et compositeur Will RÉGNIER a déjà œuvré au sein du groupe rock progressif HUIS avec lequel il a enregistré 3 albums. Il a aussi participé à l’enregistrement de l’album Rise du groupe rock progressif Innerspace. De plus, il a co-fondé le groupe rock In Sylva où il agit à titre de compositeur, multi-instrumentiste et réalisateur. Un premier album est d’ailleurs prévu ce printemps. Et récemment, c’est un album produit sous son propre nom qu’il nous a présenté. Cet album, portant le nom ‘’Traces’’, en est un de jazz. Mais ici, on ne parle pas d’un jazz aux rythmes bien marqués qui permettent aux musiciens de s’éclater en nous abreuvant de solos à n’en plus finir. Non, nous avons droit à une forme de musique introspective et atmosphérique qui incorpore des éléments provenant de diverses sources, d’une musique combinant des croisements de genres, jazz, prog, rock, et folk. Peut-être une musique plus près de nous, évoquant nos paysages nordiques.

On démarre lentement avec la jolie ‘’Exil’’ (1 :30), beat de batterie discret, la guitare joue le thème (bien écrit le thème) accompagnée par le piano et la basse acoustique qui elle, est jouée à l’archet. Puis s’enchaine ‘’Lights out’’ (5 :30). Encore une fois, on remarque le thème accrocheur et on retient ces trois notes répétées tout au long de la pièce. La guitare et le piano improvisent chacun à leur tour sur un fond de batterie jazzée. La pièce suivante, ‘’Entre les Lignes’’, débute sur des accords de guitare et la basse joue, à l’archet, le thème en duo avec le piano, lequel thème est décliné en plusieurs versions. Après des solos de contrebasse et de piano, la mélodie revient dans les dernières minutes de la pièce et continue de nous hanter bien après l’audition de la pièce. On constate qu’une des forces de Will RÉGNIER est son écriture, sa facilité à écrire des thèmes accrocheurs tout en étant consistants.

Dans ‘’Not a Real Place’’, après un intro calme et introspectif, on augmente d’un cran le niveau d’intensité, la guitare se fait plus mordante, la mélodie, plus discrète, fait place à l’improvisation. ‘’Smoke and Mirrors ‘’ met en évidence la contrebasse qui nous livre au milieu de la pièce un solo empreint de délicatesse. ‘’Comme des traces oubliées’’ débute et finit avec des accords de guitare acoustique mais le ton est tout autre au milieu de la pièce; la guitare, devenue électrique, se fait plus agressive et se lamente sur un fond d’accompagnement quelque peu tonitruant.

La dernière pièce, la jolie ‘’Farewell’’, clôt l’album avec un autre thème intéressant et nous laisse à la fin de la pièce, après une fausse finale, avec un piano aux notes quelque peu mélancoliques évoquant la tristesse d’un départ, d’une fin qui survient trop rapidement. Comme s’il ne voulait pas que ça finisse si tôt. Allez, on remet ça.

Et à cela, ajoutons que le plaisir croît avec l’usage. Et après quelques écoutes, nous nous surprenons à découvrir des passages qui étaient jusqu’alors passés inaperçus lors d’une écoute précédente.