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CHRONIQUE / REVIEW

Yobrepus

A Rhizome Revolution Part 1

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Releases information

Release date:

March 22, 2024

Format:

CD, Digital, Vinyl

Label:

From:

Apollon Records

Norvège / Norway

Mario Champagne - February 2024

9,3

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TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

Après le plus qu’excellent « Mycelium Days » de 2020, qui faisait suite à leur premier album « Black Mould » parut en 2017, le quatuor norvégien YOBREPUS nous présentera bientôt leur troisième OPUS, un album concept double de douze titres dont six paraissent en Mars et les six autres seront disponibles en Octobre. Un patronyme étrange, même pas du norvégien, car il s’agit tout simplement de SUPERBOY écrit à l’envers.

Je possède pour l’instant les six premiers titres, et c’est un régal absolu. A vrai dire, il y a bien longtemps que je n’ai éprouvé autant de plaisir à découvrir chaque titre d’un album de cette manière. Alors que « Mycelium Days » flirtait avec un Prog mélancolique, sur celui-ci, nos amis proposent un art rock qui amalgame une large palette de styles, basé sur le concept philosophique du rhizome qui est utilisé pour décrire quelque chose de non linéaire, sans origine, ni hiérarchie apparente. Mats Jørgen SIVERTSEN, le chanteur et compositeur du groupe, explore à fond la thématique des crises qui ébranlent notre monde, dont les changements climatiques, le fossé des inégalités qui s’amplifie entre les couches sociales, la menace de l’intelligence artificielle, l’épuisement des ressources mondiales et le chaos des systèmes politiques dans un monde de plus en plus imprévisible où la xénophobie est accentuée par la montée en puissance des extrémismes.

Au niveau musical, attendez-vous à des surprises ! Et ne vous fiez pas au premier morceau pour avoir une idée de ce qui vous attend, car en fait, vous aurez droit à un peu de tout. L’entrée fortement sombre et vibratoire de « Stay cool », en mode électro « dark » pourra en inquiéter plusieurs, avec une voix filtrée au vocodeur, comme le faisait Michael Stipes de R.E.M. sur certaines des chansons de ce groupe. L’ambiance alterne entre une attitude revendicatrice, des passages éthérés, en passant par des bruits de chiens, de cigales et d’autres bestioles. Cela m’a fait penser à un son hybride bizarre où l’on retrouverait Gary NUMAN et THE CURE qui rencontrent les COCTEAU TWINS. C’est lourd et osé, expérimental et doux! Le plein de contradictions finalement.

« The Enabler », la plus longue de l’album, développe une ambiance électro ambiant planante et scintillante, qui détone carrément avec le brûlot initial, et puis la guitare donne le pas dans une montée en puissance, où les cordes semblent enregistrées en « live ». Sur des accords « beatlesques », le chanteur livre une performance impressionnante, sur fond de claviers rugissants et de guitares saturées, en mode principalement « tranquillou » où l’on tricote un long développement qui culmine en prestation d’organiste fou dans une église !

« Protozoa », très courte, étrange, expérimentale et bluffante, offre un chant poignant avec une onde de clavier modulée en arrière-plan. Elle offre une atmosphère « trip hop » électro « ambiant », dans le style de certaines expérimentations connues de RADIOHEAD. Dans « Holy Motors », une courte intro du genre film d’horreur ouvre le bal, mais on passe rapidement à un son Pop - Rock alternatif dynamique et suave. La voix de SIVERTSEN, on s’en rend compte avec évidence ici, domine comme le plus grand atout de cet album. Une chanson simple et plaisante, très radio « friendly », moderne, travaillée et efficace.

Bon, voici le dernier bloc ! Les deux dernières chansons représentent le moment fort de cet album. Un moment d’émotions et de prestations vocales formidables. « Firestorm » ouvre à la guitare acoustique, et introduit un chant fragile et passionné. Une ambiance forte en dramaturgie est plantée. Pinkfloydienne ! Un piano mélancolique sème ses notes et ajoute à la chape émotive, avec le support pleureur du violon et du violoncelle. Vers le milieu du morceau, le ton se durcit avec belle montée en puissance vibratoire, on revient en mode mélancolique. Superbe piano en solo, guitare saturée, batterie puissante; tout un assemblage probant pour combler le mélomane qui savourera la finale magique toute en émotions.

« Jupiter » prouve encore une fois que ce chanteur est à sa place, dans un morceau à l’aspect folk, très doux, à la sauce R.E.M. Quel beau violon dans cette ambiance mélancolique, un morceau qui par moment prend aussi des résonances de vieux RADIOHEAD. On notera surtout le rythme qui est lent, et de toute beauté !! Les guitares sont encore floydiennes ! Intervient la grosse classe des violons et violoncelles qui sont l’autre atout majeur de ce groupe. La voix de SIVERTSEN demeure douce et fragile, les émotions transpirent à fleur de peau. Une interprétation comme il s’en fait peu dans un titre bien ficelé !

Que dire de plus après tout cela! SIVERTSEN démontre un vrai talent pour la composition, et se trouve béni d’une voix superbe et chaude. Musicalement parlant, c’est le grand écart, entre l’audace et la sincérité. Je trépigne déjà d’impatience pour savoir ce que nous offrira la suite, mais à coup sûr, pour cette fine équipe, la barre est fixée déjà très haute. De plus, on appréciera l’excellente production qui met en valeur le boulot de ces musiciens hors pair. A coup sûr, ce premier volet, sera dans mon « Top » annuel, quoiqu’il advienne d’ici la fin de cette année balbutiante. Titres préférés : « Firestorm » et « Jupiter ». Bonne écoute !

PISTES / TRACKS

    1. Stay Cool (05:08)
    2. The Enabler (09:18)
    3. Protozoa (02:17)
    4. Holy Motors (06:10)
    5. Firestorm (07:37)
    6. Jupiter (04:42)

musiciens / musicians

Mats Jørgen SIVERTSEN – Vocals, Keyboards, Guitars & Loops, Songs Writing & Production
Vegard WEYERGANG VARTDAL – Vocals, Bass, Guitar, Synth & Saxophone
Øyvind ROGNERUD – Guitar, Synth & Rhodes
Paal URDAL – Drums
With:
Madeleine OSSUM - First Violins
Lotte HELLSTRØM HESTAD - Second Violins
Heidi JOHNSTAD ARNESEN - Violas
Ingeborg SKOMEDAL TORVANGER - Cellos
Kjetil JERVE – Piano (5)
Jon ARILD STIENG – Guitar solo (6)
Leon MURAGLIA - Additional Synths, Loops & Guitars

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