CHRONIQUE / REVIEW
Yobrepus
A Rhizome Revolution Part 2
Releases information
Release date:
October 18, 2024
Format:
CD, Digital, Vinyl
Label:
From:
Apollon Records
Norvège / Norway
Hauriez Pascaline - November 2024
8,1
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Il y a des albums dont on attend la sortie et les circonstances font qu’elle vous échappe. C'est finalement moi qui ai ce privilège de réaliser la suite…Cette fois-ci, le glas a sonné, les vents sont favorables. Direction les fjords et voyons ce que les “Superboys” nous ont concocté. Je tire sur les écoutilles, je prends le quart, la barre vers la seconde partie et hop ! “A Rhizome Revolution” de “YOBREPUS”. Waouh ! Sacrée embarcation ! Une première partie dithyrambique saluée réciproquement par nos confrères. Sans être irrévérencieuse, de nature plutôt curieuse, j’avais envie de connaître ton avis, cher collègue sur ce premier volet. Apparemment, tu fus enthousiasmé. Qui plus est, tu étais impatient, tu piaffais d’écouter la suite. Comme je te comprends cher collègue ! A dire vrai, cela me titillait d’y mettre mon grain de sel. Un assaisonnement, Aigre-doux ? Si j’en juge par sa saveur.
L’engouement y est partagé. J’ai apprécié le son du quartet norvégien. L’atmosphère, les inflexions, pop, rock, électro, parfois disgracieuses (réminiscences du roi cramoisi). Mais ô combien sympathique. La voix “vocodée” de “MATS JØRGEN SIVERTSEN” se superpose, s’entremêle au paysage mélanco luminescent. Bref, ce fut un plaisir d’écouter ces séquences teintées d'harmonies délicieusement dissonantes, mélancoliques, aériennes, moelleuses, croustillantes, aux riffs grinçants dans un univers ondulant entre clair et obscur. Un premier volet art-rock, atmos-cinématique particulièrement séduisant. Toutefois, j’entrevois une zone sombre en seconde partie. En tout cas, les signes avant-coureurs apparaissent de manière plutôt explicite sur la pochette. Une illustration où s'empilent, se greffent, s'imbriquent des motifs subjectifs de l’évolution, de l’histoire, de la société humaine mais…. En noir ; un artwork remarquablement imaginatif. Bravo à l'artiste. Qui plus est, symptomatique de la future écoute de ce deuxième volet. En effet, les “Superboys” louvoient vers le côté ambiant sur cette face. Ils proposent un art rock, synthé rock, post avant-gardiste psychédélique. Mince alors ! En voilà des qualificatifs de comment sont estampillés les Norvégiens de YOBRETUS. Alors, décortiquons, tout ce méli-mélo.
A cet égard, j’ai trouvé, sur la toile, les propos de MATS JØRGEN SIVERTSEN. Il s’exprimait sur l'écriture et les raisons de composer ce concept du « Rhizome Revolution ». << J'ai commencé à écrire l'album au début de l'année 2017, tout juste après avoir terminé “Mycelium Days”. Personnellement, je voyais des nuages très sombres à l'horizon : l'extrême droite montait en puissance avec son déni du changement climatique et sa xénophobie, et je sentais que de très mauvaises choses pouvaient arriver. J'avais déjà travaillé sur des thèmes liés au transhumanisme dans mon art visuel, et je voulais également intégrer ces idées dans ma musique. J'étais loin de me douter que nous étions au bord d'une révolution de l'IA", déclare Mats, auteur-compositeur du groupe “YOBREPUS”>> Où en étais-je ! Sapristi ! On retrouve à nouveau des combinaisons grinçantes, mélancoliques et moins attrayantes pour nos tympans. Cela dit, il ne faut pas éluder la texture, goupillée de derrière les fagots, aux petits oignons pour les aficionados du genre. Attention, ne pas se méprendre ! Cela ne décoiffe pas, c’est soft, juste, psyché ! Cela titille les esgourdes aux entournures, sans pour autant te les fracasser. Le plaisir auditif demeure, bien qu’il ne soit qu’éphémère. Les sonorités chatoyantes se dissipent au détriment de tonalités lugubres ou comme disent les italiens “doloroso”. L’ouïe aux aguets, il me semble, ouïr les prémisses d’un trip hop, une boucle rythmique envoûtante parcourt le morceau. Un rythme quasi tribal, angoissant, apparaît dès l’entame de “The Road”. Une douce mélodie mélancolique se superpose sporadiquement laissant un parfum enjôleur subsister...L’orchestration jusqu'alors lancinante se ragaillardit sous la houlette de la voix modulée d'effet sonore du leadership. Les sons déferlent, des riffs lourds à la basse, le synthé dissonant, la guitare ciselée. Bref, ils sont déjantés nos lascars ! Une petite cacophonie dans le final simulant un chaos ? Bien vu gars ! Tout espoir est perdu…c'est ce que laisse supposer l'entame de : “All Hope’s Gone”. Une atmosphère vaporeuse post apocalyptique.
Au regard du concept, le quartet, décide pour cette nouvelle partie, de s'aventurer vers une musique minimaliste, aux structures progressives hypnotiques, in fine, les éléments texturaux seront épurés. De surcroît induisent des inflexions psychédéliques, méditatives, immersives pour l'auditeur. Pour finir, des combinaisons parfois complexes. Les compos s’imprègnent dans l'imaginaire comme : “Ballad for the 21st Century”. Elles s'invitent à s'immiscer dans votre inconscient, vous suggèrent des allégories de paysages obscurs. Cela engendre des combinaisons bien goupillées pour laisser transparaître une vision dystopique, où se dessine une ambiance oppressante, pesante de désolation. Le bémol de cette pièce : un effet soporifique lié à sa longueur. Cela aura tendance à avoir le même effet sur vous, chers auditeurs ! Ce qui, soit dit en passant, est fâcheux, n’en déplaise au combo. Ou, est-ce un moyen subtil de faire voyager notre âme vagabonde dans des contrées qui incitent à la réflexion ? Quant au morceau-titre, “A Rhizome Revolution”, sa quête révolutionnaire serait l’idée philosophique du concept qu'elle développe, à savoir, quelque chose de non linéaire et sans origine hiérarchique apparente. Du coup, explorons musicalement ce morceau : le combo introduit dès l’entame une ambiance avec des nappes sonores synthétiques inquiétantes, évanescentes et subrepticement apparaissent des saccades chatoyantes. Se superpose, une guitare ciselante, déchirant l’atmosphère. Au demeurant, les coloris qu’il suggère laisse à penser qu’une pointe d'espoir subsiste, quoique cette lueur suppute ? Les sonorités psychédéliques, futuristes s’amenuisent. Il se déploie dès lors, à l'horizon, un paysage dream prog une atmosphère onirique, teintée d’harmonies douces. Le break, des saccades embrayent sur une mélodie rock folk progressif vocodée. Un nouveau break postapocalyptique. Celui-ci laisse l’auditeur dans un état méditatif. S'ensuit “Genesis” la genèse. Si je me fie à la définition, cela suscite naturellement la création d'un nouveau monde. Toutefois, le combo emporte l’auditoire vers une ballade, ou peut-être, vers un long interlude en piano voix relaxante, intimiste, chargé d’émotions. Évoquent-ils la renaissance avec “Birds” ? J’imagine, du moins, je suppose que les nordiques font référence au phénix ; cet oiseau légendaire qui renaît de ses cendres ? Cela dit, cet oiseau venu du nord, nous a concocté une mélopée synthé rock ambiant... de derrière les fagots. Wahou ! La voix suave de MATS suspendue au-dessus du synthé. L’attention est palpable, l’auditrice que je suis, est envoûtée devant cet entrelacement de sonorités. Bien joué et quel final !
Un final où l'on perçoit une lumière émerger. Cependant, ce dernier volet est plus sombre que son précédent ; il illustre la synergie du contexte et de sa texture. Une fois le décor posé, l’auteur-compositeur-interprète retrace un voyage introspectif des méandres, des visions dystopiques et surtout, parfaitement maîtrisé par le quartet. Une ambiance sonore immersive, cinématique. Bien-sûr, comme tant d'autres, j'aurais aimé retrouver la texture de la première partie. La thématique en a décidé autrement. Cela dit, l’opus ondulant entre le clair-obscur, doit s’écouter dans sa globalité. Afin d’en déguster sa quintessence, sa saveur, même si, parfois elle est hostile à notre ouïe au détriment d’effluves dissonantes. Laissez, libre cours à son imaginaire.
PISTES / TRACKS
- 1. The Road (4:34)
2. All Hope's Gone (7:41)
3. Ballad for the 21st Century (7:04)
4. A Rhizome Revolution (9:52)
5. Genesis (2:55)
6. Birds (5:22)
musiciens / musicians
- Mats Jorgen Sivertsen / Vocals, keyboards, guitars, loops
- Vegard Weyergang Vartdal / Vocals, bass, guitar, synth, saxophone
- Oyvind Rognerud / Guitar, synth, Rhodes
- Paal Urdal / Drums
With:
- Madeleine Ossum / First violin
- Lotte Hellstrm Hestad / Second violin
- Heidi Johnstad Arnesen / Viola
- Ingeborg Skomedal Torvanger / Cello
- Kjetil Jerve / Piano (5)
- Jon Arild Stieng / Guitar solo (6)
- Leon Muraglia / Synths, loops, guitars