ASTRAL MAGIC c’est le projet solo psychédélique lancé par Santtu LAAKSO en 2020, joueur de Moog de DARK SUN, groupe de rock spatial formé lui en 1991, d’OPPRESSION et EXITUS dans le genre thrash métal auparavant. 40 albums sont sortis depuis avec l'aide de divers collaborateurs, son projet étant finalisé avec l’arrivée du Covid. Un style psyché-space-krautrock-cosmic expérimental avec HAWKWIND, OZRIC TENTACLES en toile de fond, des touches heavy progressives mélodiques, bref tout ce qui a attrait à l’électronique, l’ambient, l’ethnique, le folk, c’est à peu près tout!

« Intro: They Have Arrived » intro psyché juste pour annoncer qu’ils sont là. « Over the Edge » son des 60 psyché, vocal doux comme une sucette des 70, le genre coquillage bien sucré, un son sur les fondamentaux du genre, HAWKWIND, OZRIC TENTACLES et QUANTUM FANTAY. Un son frais et vintage qui coule comme une glace, je dois avoir faim. « Back to Earth » un peu de S-F synthé des ORESOUND SPACE COLLECTIVE et la guitare prend la mesure; air pop éthéré avec des relents de la période électronique en arrière, SPACE en exemple; c’est surtout du psyché vintage. « Stuck in the Mud » air des 60 je persiste, celui des mods, rock doux, respectueux avec l’orgue derrière virevoltant; le plus cette guitare qui va et vient en fonction des effluves solaires. Répétitif ou envoûtant, mièvre ou transe, avec un beau violon spleen en fond. « It's All in Your Mind » air de série B, western ou gangsters, un air qui fait partir dans des souvenirs cinématiques, le vocal en écho, planant, au loin; à croire qu’il est chanté en teuton; simple, hors du temps. « F Equals 1 Over T » entame cinématique, vocal à la CHURCHILL, à un commentateur de la NASA; un son spatial, électronique qui rappelle ses premiers travaux d’il y a quatre ans; air métronomique, hypnotique, trop court.

« The First Light » avec le retour du son 60’s, celui qui donnait une belle image à la musique, détente et nonchalance. La guitare aérienne déroule sans effort, sans se montrer non plus, secondé par le pad batterie monolitique. « Something in Her Eyes » et le rappel de la mouvance psyché avec synthés giclant des notes avec le vocal embrumé typé que l’on pouvait trouver sur les rares albums des TANGERINE DREAM, chantés justement. « Psychedelic Avengers » une étincelle synthé et c’est parti; vocal linéaire avec la guitare qui gratte lascivement, le clavier derrière à la mode 70. Le plus sur ce morceau l’association clavier-guitare qui se suivent, se répondent et créent un espace musical fourni avec l’effet kitsch assuré des étincelles-nappes de clavier. « Those Who Came from the Stars » titre éponyme qui part sans intro, l’un des points faibles de cet album en fait au vu du final qui amène justement ce lot agréable de sons d’ailleurs ramenant aussi au prog. « Sea of Infinite Possibilities » avec enfin un titre repère; un son captivant psyché comme indiqué et un long morceau qui déroule facilement, pour rêver, méditer ou se reposer avec le violon en avant. « Frozen in Time » que l’on retrouve en Bonus sur ceux qui feront l’acquisition du CD. C’est la seconde bonne surprise avec un vrai titre psyché dans la mouvance OZRIC TENTACLES et confrères; une longue déclinaison envoûtante pour écouter en mode détente, sans prétention mais sans fardeau avec du TANGERINE DREAM comme réminiscence.

ASTRAL MAGIC fait du ASTRAL MAGIC; un album qui fleure bon les 60 et 70 pour nostalgiques de ce temps perdu, et pas seulement dans l’espace. Des morceaux vintage, régressifs avant d’être psyché où les claviers ne sont pas assez mis en avant je trouve. Un album qui devient rock-pop régressif avec paradoxalement un manque cruel de sonorités psyché, planantes et spatiales, celles qui permettent au progueux de partir plus vite en voyage astral. Un bel album sans point fort qui risque de se noyer dans les sorties effrénées dudit Santtu. Un album qui manque cruellement de dérives progressives psyché, qui passerait mieux il y a 20 ou 30 ans.