Il était une fois, deux musiciens qui se rencontrèrent par hasard dans un studio de répétition, par une belle journée de décembre 2023. Ce fut un coup de foudre professionnel; ils virent tout de suite que leurs atomes musicaux étaient crochus. Ils se lancèrent donc le défi de composer un « EP » de trois chansons en trois mois. Ils vécurent heureux et eurent de nombreux… morceaux, alors que dix semaines plus tard, soulevés par une grande inspiration, ils accouchèrent de sept pièces et d’un album complet en parfaite santé!

Dirk KRAUSE et Robert KÖHLER sont ces deux complices allemands, respectivement aux voix/guitares et aux claviers. Entourés de musiciens invités à la batterie, au violoncelle et au trombone, ils nous offrent ce magnifique premier album de leur groupe CASTLE MOUNTAIN MOON, intitulé « Six Tales of Perception ». Un mélange de prog symphonique, de néo prog et de prog atmosphérique, chanté en anglais malgré leurs origines allemandes. La pièce atmosphérique d’introduction, « Perception », avec une voix parlée semblant provenir d’outre-tombe, met la table pour les six autres morceaux, qui font tous en-dessous de huit minutes.

Un « Blue Sky Machine » (7,5/10) électronique rempli de claviers précède « Elephant » (9/10), une pièce épique à plusieurs volets. C’est le morceau que je considère le plus complexe de l’album. Il débute sur un piano et un style qui rappelle les « Overture » de Neal MORSE. L’espace entre les deux premiers couplets laisse crier une espèce de sirène qui constitue une intrigante transition, le refrain est dissonant mais captivant, avec la guitare en contrepoint avec la voix, le milieu est original, la section rythmique inspirée, et la minute avant la fin est très néo prog avec ses claviers. Parlant de la voix : celle de KRAUSE, se moule parfaitement aux styles et aux ambiances des pièces de cet album.

Une chanson entraînante qui rend de bonne humeur, avec son couplet mélodieux et son refrain joyeux, c’est « Fly » (9/10). Avec son début à l’orgue, avec des claviers extrêmement néo prog, avec une guitare électrique qui chante, et avec sa fin sous des airs de trombone, un vrai bijou; un ver d’oreille certain. On ralentit sur « To the Moon » (8/10), mais on demeure très mélodieux, en allant rejoindre une certaine sonorité de type AIRBAG. « Who » (7,5/10) est une pièce intéressante, avec un début chanté, accompagné par la guitare acoustique. Je croyais que cette guitare demeurerait le seul instrument jusqu’à la fin, pour produire une belle balade. Mais avant que la première minute ne soit complétée, les autres instruments la remplacent. J’ai été un peu déçu. Mais qu’à cela ne tienne, le reste de la pièce est très bien.

Le milieu du morceau propose une sensation ELOY ou PINK FLOYD; c’est excellent. L’album se termine avec « Suddenly » (8,5/10), une très jolie ballade avec guitare acoustique, piano et violoncelle. La batterie et la guitare électrique viennent rejoindre leurs trois frangins au milieu de la chanson, alors que Mme la Guitare performe un magnifique solo sur la mélodie principale de la pièce, les claviers l’imitant ensuite, pour clore ce remarquable opus.

Je choisis toujours les albums que je vais chroniquer en écoutant quelques extraits parmi les albums disponibles dans la liste pour les chroniqueurs de Profilprog, et en choisissant un album dont je crois qu’il va me plaire. Dans la dernière année, il m’est arrivé à trois reprises, sans que je ne le sache d’avance, que l’album que j’avais choisi était de BAD DOG PROMOTIONS, la firme de promotion d’Anne CLAIRE (Nine Skies, Frant1c, etc.). Faut croire que j’apprécie bien le style préconisé par Anne! En tout cas, je vous recommande cet album de CASTLE MOUNTAIN MOON si vous êtes amateurs de bon prog symphonique, et aimez lorsqu’il y a de beaux flashbacks au néo prog des années 80 tout en demeurant actuel!