« Entering Polaris » est une formation belge, créée par le multi-instrumentiste, chanteur, compositeur et producteur Tom TEE, qui se montre plutôt prolifique, puisqu’il a publié quatre albums durant ces deux dernières années, matérialisant ainsi une bulle créative issue de la période du Covid. Le but de Tom TEE est de créer une musique qui rassemble tous les styles de musique qu’il adore tout en y associant une pléthore d’artistes invités et de voix différentes de divers horizons. Ont participé au sein de ses deux nouveaux albums, pour en citer quelques-uns, Tim OWENS (Judas Priest), Damian WILSON (Ayreon, Threshold), Tom ENGLUND (Evergrey), et Roy KHAN (Kamelot).

Ce sont deux Opus complètement différents que nous propose Mr TEE, et à leur écoute, vous en déduirez comme moi qu’il a effectué une surprenante « split ». Deux albums qui stylistiquement s’opposent, mais qui ont des points communs, car ils pêchent des mêmes défauts.

« Myths in Motion », c’est le brûlot Métal, Prog Métal, et « Power » Métal ! Donc, des rythmes pas faciles à suivre où puissance et démonstration de techniques de « guitar hero » aux sept cordes se font bien présents. Les styles et thématiques proposés sont éclectiques et disparates. L’apparition occasionnelle d’instruments à vents ne suffit pas pour susciter un quelconque engouement pour ses morceaux où les démonstrations techniques de bravoure parfois hystériques se succèdent, y insérant des passages de « growl » démoniaques dans une messe noire symphonique hypersonique, ou suggérant des atmosphères de péplum « Prog » métal qui prends des airs pompeux, ou des airs du Moyen-Orient cachés derrière le bruit, dans des chansons souvent trop chantées, où les rares moments de béatitudes se révèlent quand les dames nous offrent leurs voix. D’ailleurs, un des très bons moments de cet album est la très courte « The Vitruvian Man part 1 », honorée par ces dames et qui vient faire le pont avec le son de l’album suivant. Par moment, j’ai trouvé le son très sourd, et les propositions datées et pompeuses. Désolé, bien que généralement je sois bon public, je me suis ennuyé.

« Songs of Ivory and Obsidian », comme son titre le laisse entendre est orienté vers le piano et les instruments acoustiques et se montre plus doux, mélodieux et dans l’émotion. Sur cet album, encore une fois, les dames font des merveilles quand elles se montrent dans les courts moments qui leurs sont offerts, et c’est dommage, car elles auraient dû chanter toutes les chansons, tellement le style musical sied bien à ce genre de voix angéliques. Pour ce qui est de la musique, elle est plus calme, très lente, souvent minimaliste, dans le style « un chanteur accompagné d’un piano ». La cassure est vraiment raide avec l’album précédent. J’adore le piano en général, et ici c’est bien rendu. Je me suis plus intéressé aux parties instrumentales que chantées. L’album est très sage avec un chant style balade, des mélopées mélancoliques et des poussées de chorales. Vu le faible niveau de variabilité entre chaque titre, je me suis encore ennuyé. Il y a quelques courts moments lumineux, mais les ambiances monotones, soporifiques et les chants sirupeux dominent. Il n’y a pas grand-chose qui décolle et à la longue, cela ne dégage rien, et il y a cette impression que tous les membres de la gent masculine chantent de la même manière. De plus, sur « Empty Heaven », il n’y a aucune synergie entre la voix féminine et masculine. Finalement, il n’y a pas grands points de différenciation entre chaque titre. Globalement, il y manque un petit quelque chose qui fasse qu’on veuille y revenir et s’y attarder. Titres préférés : sur « Myth and Motions» : « Travelling Light », et sur « Songs of Ivory and Obsidian » : « A Song of Distant Earth » avec Damian WILSON. Bonne écoute !