Voici donc le quatrième album solo du pianiste de formation classique et compositeur, Gleb KOLYADIN, d’origine russe, mais maintenant installé à Londres, connu également pour être le cofondateur de la formation "Prog" de chambre « iamthemorning », avec la voix angélique de Mariana SEMKINA. Un opus qui, contrairement à l’album « Outland » de 2022 aux six titres, propose quatorze pièces instrumentales choisies avec soin, généralement très courtes, toutes issues d’une banque d’enregistrements sur « patreon.com » qui contient plusieurs centaines de titres, car l’artiste est très productif et y dépose ses créations, qu'il appelle ses « Poloniumcubes », sous codification numérique. Donc, il a écumé la crème pour cette galette, y associant un grand nombre d’artistes (dont le guitariste Charlie CAWOOD, connu pour Knifeworld et Kyros) et une panoplie d’instruments exotiques qui devrait vous pousser, tout comme moi, à faire des recherches sur « Wikipedia ».

Un assemblage fin et délicat qui sert de trame sonore pour l'exploration proposée d'une planète lointaine nommée Mobula, si vous avez le goût de vous imaginer cela, mais ce ne fut pas mon cas. J'ai pris la musique comme elle venait. Il ne s'agit pas vraiment de rock progressif mais c'est un album qui plaira aux amateurs de belles musiques progressives et moderne à tendance classicisante, mais fortement inspirées des musiques du monde sur quelques titres. Au cours de l'écoute des quatorze morceaux, j'ai parfois pensé à Rafael PACHA, Stephan THELEN, ENYA, et Yann TIERSEN (la musique d'Amélie POULAIN). Mon épouse, grande fan d'Agnès OBEL, a adoré !

Mais je me suis également pâmé sur les morceaux plus intimistes et sobres où le maître tire de son grand piano des notes claires qui résonnent dans ce studio d'enregistrement à l'atmosphère de cathédrale, où les silences et les échos qui se perdent dans le vide contribuent à la beauté de la chose dite et non dite. D'ailleurs, pour profiter de cette ambiance caverneuse, il vaut mieux opter pour le casque d’écoute, et avoir les yeux fermés pour mieux voyager. Une recette récurrente est notable sur plusieurs morceaux.

Une vague oscillatoire répétitive est lancée avec un instrument, soit le piano, les cordes ou des percussions, et l'on brode autour. En quelques secondes, l'ambiance est lancée, généralement heureuse, mélancolique, et dans un très rare cas, angoissée. La mélodie s'installe, souvent géniale, mais parfois c'est trop court, mais il faut savoir savourer ces brefs plaisirs.

Le travail de la basse bavarde de RENALDI, et la contribution de CAWOOD sur les titres où il apparaît en grattant tout ce qui a des cordes sont assez notables. Le travail de recherche au niveau des percussions également. Quant à la production, excellente ! Un son riche et impeccable. Un album très recommandable pour créer une ambiance feutrée de relaxation, quoiqu'il y ait quand même un titre un peu plus dynamique et lourd, "Tempest", qui détone un peu dans le lot. Titres préférés : "Afterglow", "Dawnlight", "Radiant", "Observer", "Nebular’’ Bonne écoute !