HATS OFF GENTLEMEN IT’S ADEQUATE est le véhicule créatif de Malcolm et Mark créé en 2009. Leur 8e album porte des influences diverses sur le rock progressiste, classique, électronique, avec des réminiscences de PINK FLOYD, MARILLION d’une part et des ambiances cinématiques à la mode actuellement. De l’art rock sans concession pour un son nouveau électro-rythmique.

« Certainty » entame latente, ambiante; un vocal réverbérant imprimant une émotion, une complainte avec sa voix lancinante pour lancer ce titre. Le synthé monte et explose dans un second couplet où la voix devient expressive. Le rock prog d’aujourd’hui est bien là avec renforts de claviers entraînants sur ce crescendo; le final marillionien avec un terrible solo guitare qui fait froid dans le dos. « Everything Changed » sur un ersatz de Steve WILSON avec le phrasé vocal et la basse prégnante; la batterie syncopée ajoutant à la recherche sur ce morceau rock incisif. L’Hammond amène de la chaleur tandis que la guitare donne le fruité fondant; audacieux et envoûtant avec l’air qui colle à la peau; tout change même ce son dynamique. « The Ultraviolet Catastrophe » continue sur l’air rock alternatif et sa guitare incisive, sur RUSH un temps puis l’air heavy jazzy latin avec le piano endiablé derrière; un instrumental pêchu qui dénote agréablement. « Copenhagen » revient à un morceau en mid tempo, spleen sur fonds électro pour le clavier et la basse profonde. Le riff synthétique évolue sur la voix de Malcolm, lorgnant Jeff BUCKLEY. L’histoire sur la rencontre de Niels avec Werner sur fonds de riff grave, imposant. « Cause and Effect (But Not Necessarily in that Order) en ballade jazzy rock, le pad à la PINEAPPLE THIEF; un air saccadé piano avec la guitare jammant comme au temps où le plaisir de jouer était mis en avant. Un son nouveau avec l’orgue Hammond dénotant, forçant à l’alliance des genres. Le break solennel, jovial, frais et brutal à la fois, le solo piano cristallin à la Joe JACKSON amenant fraîcheur dans cet instrumental anodin, persévérant dans ce style musical nouveau.

« The Uncertainty Principle » entame latente métronomique à la Philip GLASS grâce au piano entraînant et la flûte mystérieuse, avant de lancer un solo guitare veloutée : des fois j’associe la musique à l’exécution d’un plat. L’histoire sur le fait de tuer ou non un homme pour éviter des morts par milliers; le solo guitare magnifique entre GILMOUR et ROTHERY scelle ce choix redoutable, Malcolm posant le décor avec sa voix inimitable et reconnaissable. Le morceau évolue sur un crescendo endiablé, sur l’incertitude, la flûte insistant sur la futilité de la situation; outro hésitant avec un dernier riff gabrielesque.

« Inside the Atom » autre instrumental au piano lancinant, déclinaison hypnotico-minimaliste en progression soporifique; la guitare éclairée, plaintive, jouissive, mélancoli-démonstrative arrive mettant en scène la vie de l’atome, tout un débat musical pour le moment spleen envoûtant; oui du prog moderne qui fait du bien. « The Think Tank » à la ‘Everything’ brutal, enjoué, nerveux; la théorie des jeux ou comment gagner une guerre avec le moins de dégât? Une exploration avec basse et claviers prédominants à la PORCUPINE TREE avec un phrasé prenant et le rythme d’enfer adéquat. « One Word that Means The World (Arkhipov) » au son relent dark wave, souvenir de cet officier qui a osé dire non et sauvé le monde; un air à Marianne FAITHFULL, SIMPLE MINDS sur leurs premiers jets. Le solo guitare de Malcolm est le plus de ce titre schizoïde sur l’acceptation ou le refus. « Between Two Worlds » arpège piano solennel pour la comptine sanglante sur notre destin, rappelons que Malcolm s’intéresse de près à tout ce qui est physique pour notre destinée; bref un titre intimiste qui fait froid dans le dos, et pas que dans la machine. « Living with Uncertainty » en mode bluesy soft, groove dansant, pour se déhancher, le progueux n’ayant pas toujours de canne à sa main. Ethan vient aider aux vocaux pour ce morceau lançant rapidement un solo guitare à la ROTHERY, superbe donc vous aurez saisi; morceau langoureux qui n’a pas d’incertitude sur sa qualité.

HATS OFF GENTLEMEN IT’S ADEQUATE ose l’album d’un genre nouveau sur une musique dynamique. Des textes sur le moment du principe d’incertitude mais pas de doute quant à la qualité de ces sonorités alt-rock expérimentales. J’avais été alerté par le nom de Steve HACKETT les recommandant, je ne peux que vous recommander cet album alliant prog classique à du rock électro-progressiste, des voix associées à de la musique faisant voyager et des instrumentaux facilitant la rêverie. Une évidence est que cet album conforte le groupe dans un style avant-gardiste fait de sonorités modernes changeant la donne du rock prog de cette décennie, ça c’est écrit. Ne pas hésiter à ouvrir ses oreilles, ses chakras musicaux et à ne pas rester dans ses groupes d’antan.