
CHRONIQUE / REVIEW
IQ
Dominion

Releases information
Release date:
March 28, 2025
Format:
CD, Digital, Vinyl
Label:
From:
GEP Records
Royaume-Uni
Mario Champagne - April 2025
9,0
Google translation options below french text
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
Six ans après l'excellent "Resistance" de 2019, l'équipe d'IQ donne enfin un signe de vie en lançant "Dominion" pour leur 44e anniversaire, un opus qui devait être initialement un album double, mais ils y ont renoncé par manque de temps. Mike HOLMES a annoncé qu'il y a déjà pas mal de pièces en stock pour un prochain album, ce qui laisse également croire que celui-ci sera pour bientôt. Croisons les doigts! Pour l'instant, profitons déjà des cinq nouvelles chansons, qui s'inscrivent dans une trame cohérente, puis que le tout s’enchaîne naturellement comme s'il s'agissait d'une longue suite de 52 minutes. 52 minutes pour 5 titres; IQ propose donc plusieurs pièces longues comme ils savent si bien le faire avec ici un "pattern" évident sur quatre morceaux, soit des intros calmes et atmosphériques, des mi- sections plus actives et des finales qui s'écoulent en douceur. Une recette à succès qui porta "The Road of Bones " aux nues.
IQ fait partie de mes trois groupes préférés, et je les suis depuis "Tales of a Lush Attic « (1983) que je considère avec "The Wake" (1985) comme leurs meilleurs albums, car à l'époque, ils brassaient la cage, tout comme ils l'ont fait avec le percutant "A Missile" sur "Resistance". Sur "Dominion", c'est plutôt la puissance symphonique tranquille qui règne. Une volonté de créer, avec succès, de belles mélodies exécutées avec soins et ponctuées de détails décoratifs, avec des mises en situations solennelles, parfois des effets de ping pong sonore entre les deux oreilles, mais il y a aussi beaucoup de temps alloué au chant gracieux et apaisant de NICHOLLS, qui aime bien appuyer sur les derniers mots de chaque verset, lui qui n'a plus rien à prouver au niveau talent. Les oreilles attentives et habituées du groupe noteront quelques nouveautés sonores aux claviers, et des insertions de "bruitages" pour bien agrémenter les transitions, mais globalement, bien que tout cela soit d'une qualité irréprochable, j'ai l'impression qu'ils ont joué la prudence.
L'ensemble ne laisse pas grande place à la surprise, car le son se montre tout à fait caractéristique du IQ qu'on connaît bien, il n'y a qu'eux qui sonnent comme cela à vrai dire, avec les claviers très dominants, vrombissants et multifonctions d'un Neil DURANT virtuose qui génère les ambiances, allant avec aisance du mode spatial "ambiant" au mode piété de cathédrale, avec des similis chœurs fantomatiques, dans la lignée de ce que IQ fait depuis "Road of Bones’’. A souligner, les percussions de COOK qui m'a semblé très en forme sur cet OPUS.
La thématique de cet album est reliée à un "domaine’’ qui s'explique clairement par la pochette, où un homme dans un environnement froid et chaotique, s'ouvre sur son domaine personnel intérieur, lumineux et chaud. Une recherche sur soi, qui selon mes interprétations personnelles des textes, jongle avec les sacrifices dans les relations interpersonnelles, la nostalgie, le deuil, l'oppression et la libération des pressions sociétales. Bien sûr comme d'habitude, les paroles chantées par NICHOLLS, sont volontairement énigmatiques, et exigent un effort relatif pour y comprendre le sens, et je tiens à souligner que même "Google translate" en perd son latin. Malgré tout, cela fonctionne à merveille, avec ce charme et ce timbre usuel qui a gagné tant d'initiés.
L'album est en soi très intéressant mais m'a demandé vraiment plusieurs écoutes pour venir me chercher, pour pouvoir absorber et décoder tout ce qui est offert. Soulignons "The Unknown Door" qui requiert un sacré investissement en temps pour se rendre compte et apprécier le fait qu'elle est un agglomérat de tout ce que IQ sait faire, avec sa fanfare solennelle, sa progression symphonique doucereuse, allant même à la mi-section à nous ramener dans la frénésie sonore très captivante d'un "Tales of a Lush Attic", avec une finale où grandiloquence et ambiance d'espoir clouent le spectacle. Un morceau qui plaira assurément aux fans des tout débuts. Une légère surprise, c'est la courte pièce de trois minutes, ‘’One of Us’’, qui fait dans un minimalisme exceptionnel. Guitare acoustique, chant mis en valeur et un léger bruissement de clavier.
Moins rageuse que la musique de leur début IQ produit maintenant une musique mature, pour auditeurs plus matures, dans une douceur et puissance symphonique enveloppante, et "No Dominion" en est le parfait exemple. Dans les formats plus courts et complexes, "Far From Here" est la pièce que j'ai le plus apprécié, passant de la berceuse à une démonstration complexe massive qui enchaîne des moments jouissifs dans un crescendo bien campé. "Never Land", dans le sens de ne jamais atterrir, c’est tout un écrin pour un NICHOLLS émotif en grande forme, sur un titre à la luminosité éclatante, d'une grande accessibilité, dynamique et qui s'étiole dans un soupir atmosphérique.
Pour conclure, seul bémol pour moi, c’est le manque de prise de risque, comme s'ils étaient enfermés dans une formule, mais je ne crache pas dans la soupe, ils nous ont fait un excellent "IQ" sur lequel il faut s'investir pour savourer les nuances, le jeu et la prestation vocale vibrante. Du néo Prog de grande envergure qui figurera sûrement dans plusieurs "tops" cette année ! A regret, il faut probablement que j'enterre mes espoirs d'un retour aux rythmes des deux premiers albums de mes 20 ans, qu'il n'y aura plus de nouveaux "Awake and Nervous "et "The Magic Roundabout", et accepter le fait qu'ils s'alignent sur un son typé plus sage, qui suit la route des os ! Titres Préférés : "The Unknown Door", Far from Here" et "Never Land" avec son texte sans ambiguïté. Bonne écoute !
PISTES / TRACKS
- 1. The Unknown Door (22:33)
2. One of Us (03:10)
3. No Dominion (06:25)
4. Far From Here (12:44)
5. Never Land (08:16)
musiciens / musicians
Peter NICHOLLS - Lead & backing Vocals
Mike HOLMES - Guitars
Tim ESAU - Bass & Bass Pedals
Paul COOK - Drums & Percussions
Neil DURANT - Keyboards